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Société civile et partenaires au développement : L’altruisme en clair-obscur

Publié le mardi 14 août 2007 à 07h46min

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L’étiquette de pays pauvres collée aux nations émergentes sur la scène économique internationale est une aubaine pour diverses associations et organisations caritatives qui tiennent là les sites idoines pour exprimer leur altruisme.

Si, pour la totalité des intervenants, les intentions sont nobles au départ, force est de constater qu’au fil des jours, des mois et des ans de graves dérives s’installent à tel point que des organismes supposés initialement agir dans des créneaux approuvés par l’administration élaborent et appliquent des programmes n’ayant pratiquement plus rien à voir avec les conventions de base.

Brassant des fonds dont l’origine réelle reste souvent impossible à identifier, beaucoup d’associations et d’ONG, en marge de leurs missions officielles, élaborent et appliquent des programmes qui souvent se trouvent en porte-à-faux d’avec les réalités du pays d’accueil. Profitant de l’audience qu’elles ont du fait de leur surface financière, elles poussent le législateur à proposer des textes de lois supposés modernes dans un environnement qui, lui, ne l’est pas.

Le résultat de cette intrusion dans un édifice social déjà fonctionnel est de fragiliser la société en l’incitant à une mutation dont elle ne voit pas la nécessité.
En prenant l’exemple de l’enfance, parler des droits de l’enfant dans des pays comme le Mali, le Niger, le Togo, le Bénin ou le Burkina Faso procède d’une profonde méconnaissance de l’âme et de la culture africaine. On voit mal en Afrique à qui s’adresse un enfant qui déclare : « Je suis enfant, mais j’ai mes droits » alors qu’il est totalement dépendant de ses ascendants et de la famille élargie pour son éducation, sa survie et son insertion dans la société.

De même, le travail des enfants qui, lui, fait l’objet d’analyses intellectuelles sans rapports avec la réalité indique plus une volonté de transférer un modèle social décrété bon pour tous plutôt que le désir d’apporter un plus à des populations certes démunies d’argent mais surtout pas de bon sens. En poussant aveuglement à la répression d’attitudes séculaires, en modernisant au forceps, les ONG et les associations pèchent par zèle et s’attribuent des prérogatives qui ne leur appartiennent pas dans des sociétés qu’elles ne comprennent pas.

Si comme le déclare Candy STATON dans sa chanson intitulée : « In the ghetto », une mère pleure à la naissance d’un nouveau-né parce que c’est une bouche de plus à nourrir, rien de tel ne s’est jamais produit en Afrique car malgré une pauvreté bien réelle existent toujours une solidarité agissante et des hommes qui n’ont pas encore perdu leurs âmes. Ce n’est pas par hasard que la Russie a signifié une fin de non recevoir à la multitude d’ONG et d’associations qui l’ont sollicitée pour y mener leurs activités.

La plupart sont plus dangereuses qu’utilises, a déclaré un haut responsable russe et c’est par le truchement de telles personnes morales que se font trafic de stupéfiants, blanchiment d’argent, espionnage et corruption.

Il paraît donc indéniable que ONG et associations, sous prétexte d’aide, répandent plutôt des idées et introduisent partout où elles agissent, des modèles dont on voit mal le bien-fondé. Elles ne sont pas toutes à agir de cette manière, mais la proportion de brebis galeuses est suffisamment élevée en leur sein pour que soit tirée la sonnette d’alarme et que les autorités soient plus regardantes quant aux agissements de ces partenaires au développement.

Par Wendpanga. N

L’Opinion

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