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Rébellion au Niger : L’entêtement de Tandja attise la crise

Publié le mardi 14 août 2007 à 07h50min

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Mamadou Tandja

En marquant leur solidarité avec l’action des autorités nigériennes dans la lutte contre "l’insécurité", tout en se gardant soigneusement d’employer le terme de "rébellion" au sujet du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), orateurs et manifestants descendus dans les rues de Niamey à l’appel de la mouvance présidentielle, viennent visiblement d’opter pour la stratégie de l’autruche.

Ils ont préféré enfouir leur tête dans le sable pour se soustraire à la réalité, comme l’autruche devant un prédateur.

Mais à la différence de l’oiseau grand coureur d’Afrique, l’être humain a du bon sens. Face au risque d’escalade de la violence, on comprend mal l’entêtement des autorités nigériennes et des responsables des partis satellites à nier l’évidence d’une rébellion armée qui se fait de plus en plus menaçante et qui a clairement fait part de ses revendications politiques. Et pourtant, bien des hommes politiques de ce pays, dont l’ancien Premier ministre Hama Hamadou, avaient officiellement déclaré que le mouvement armé était bel et bien politique et avaient, de ce fait, recommandé le dialogue.

Toutes choses qui, jusque-là, n’ont apparemment pas réussi à faire entendre raison au régime Tandja qui s’enlise dans ses maladresses. Jusqu’à quand ce cirque dans lequel le pouvoir nigérien veut maintenant embarquer le peuple, va-t-il durer ? En tout cas, le temps presse, à en juger par la multiplication des attaques rebelles qui pourraient de plus en plus viser des objectifs gouvernementaux à proximité des villes.

Il s’agit, pour ces rebelles touaregs, de marquer une nouvelle phase de la lutte. S’il n’y a pas de nouvelle rébellion au Niger, après la signature des accords de paix d’avril 1995, il faudra au pouvoir en place, prouver que le Niger fait face à une insécurité créée par de vulgaires bandits armés. Une fois qu’il en apportera la preuve, il devra ensuite prendre toutes ses responsabilités, si tant est qu’il veuille défendre les intérêts du peuple nigérien, pour que la sécurité de celui-ci ainsi que celle de ses biens soit restaurée immédiatement dans cette zone instable et très importante pour le tourisme. Dans ce cas, tous les moyens militaires devraient être réunis pour que les bandits soient combattus et traités comme tels.

Le niveau de réaction de l’armée devra par conséquent dépendre de la cible visée. Seulement, le problème est bien plus complexe que les autorités nigériennes ne veulent le faire croire. Il s’agit bel et bien d’une insurrection armée et tout engagement des forces militaires est subordonné à un engagement politique. En plus, une médiation n’est envisageable que si le gouvernement dit avoir affaire à des rebelles. C’est peut-être l’approche du gouvernement qui explique le peu d’empressement de l’extérieur à venir au chevet du malade nigérien qui feint de s’ignorer.

Dans tous les cas, il y a comme un plaisir à faire valoir qu’il y a des divergences dans l’approche dans ce problème interne nigérien. Alors que pour les uns, la réalité de la rébellion armée ne fait aucun doute, pour d’autres, on nie totalement cette réalité et on rejette toute idée de négocier avec des bandits. En réalité, réduire le problème nigérien à de simples actes de banditisme, c’est assurément vouloir faire prendre aux autres des vessies pour des lanternes.

Qu’a fait le gouvernement de l’accord de paix avec les rebelles, signé sous l’égide de la communauté internationale, qui avait été accueilli avec un grand soulagement au Niger et qui prévoyait une "large autonomie" de gestion des zones touaregues, la reconversion socio-économique des rebelles et surtout un partage "juste" des énormes ressources générées par ces zones ? Ne fallait-il pas s’attendre, au regard du niveau d’application à ce jour, du dudit accord, à ce qu’à un moment donné, ce mouvement armé exprime son ras-le-bol avec les moyens les plus menaçants qui sont en sa possession ? Pour ce qui est du gouvernement nigérien, a-t-il si peur de prendre ses responsabilités, au point de s’obstiner à ne pas céder aux revendications de la rébellion ?

Pourquoi une telle approche dilatoire de sa part ? En tout état de cause, le pouvoir nigérien n’avancerait à rien en cherchant toujours à noyer le poisson dans l’eau. Plutôt que de jeter à la Libye ainsi qu’à la France des regards chargés de réprobations, il devrait travailler à régler définitivement cette crise qui est, avant tout, interne.

Il ne servirait à rien de faire fi des revendications du mouvement rebelle en usant de fuites en avant, car ce serait entretenir le cycle de la violence. S’il est établi que tous les différends se résolvent généralement autour d’une table de négociation, pourquoi ne pas y aller maintenant, et considérer cette rébellion armée comme un interlocuteur incontournable ? En tout état de cause, le pouvoir de Niamey doit avoir le courage d’engager des négociations pour un retour de la quiétude dans la zone nord du pays.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 14 août 2007 à 11:03, par Ouédraogo En réponse à : > Rébellion au Niger : L’entêtement de Tandja attise la crise

    BONJOUR

    Je crois qu’il est interressant souvent de se taire quand on ne connaît pas des dossiers sur lesquels on écrit. Cet article raconte des salades parce que tout simplement son auteur ne connaît rien des peuples touaregs. Supposons que les Bobolais se rebellent contre Blaise et en général contre les Mossis qui dirigent le pays depuis les indépendances, comment allait être la réaction de Blaise et des burkinabé en général. On ne réclame pas des droits dans un pays supposé être une république par les armes, il existe des pistes légales à explorer que certains bandits armés - qui ne veulent vivre que des razzias - n’en veulent pas explorer. L’opposition du Niger a donné un bon exemple des révendications légales et démocratiques en reversant un premier ministre qui pourtant avait une majorité à l’assemblée. C’est sur ce terrain que le Burkina doit agir et prendre le Niger pour exemple que de se moquer de ses voisins.

    Je ne souhaite pas personnellement une rebellion au Burkina, mais si cela allait arriver vous aller comprendre ce que nomme unité d’un pays. Vous avez une dictature qui vous unit tant mieux, mais nous voulons bien voir un jour le Burkina dans un régime réellement démocratique. On verra vos capacités à gerer l’apetit des pays étrangers et vos dissenssions internes. C’est trop facile de semer des troubles dans des pays voisins, mais quand son tour viendra, on saura ce que cela vaut....

    • Le 17 août 2007 à 14:18, par yeral En réponse à : > Rébellion au Niger : L’entêtement de Tandja attise la crise

      bonjour,
      c’est dommage que ce forum qui est un outil de rassemblement des opinions plurielles soit exploité à des fins personnelles et egoistes voire politiques d’individus en quete de personnalité.L’objectif premier de ce forum c’est sans doute de permettre aux uns et aux autres de s’exprimer librement tout en respectant le point de vue d’autrui. or j’ai l’impression qu’au rythme ou nous sommes en train d’alller ce forum est en train de devenir un conglomerat d’aigris qui ne cherchent qu’à se defouler.Alors ressaisissons nous.Que Blaise Compaoré reste quarante ans au pouvoir ca ne changera pas qu’au niger il y’ai une REBELLION. Si notre ami ne le sais pas,nous l’imformons que c’est le BURKINA SOUS BLAISE COMPAORE qui à aider a régler la prémière rébélion au niger avec les accords de ouagadougou signer à l’hotel silmandé dans les années 90 avec d’ailleurs le celebre MANOU DAYAK

      • Le 23 août 2007 à 08:10, par Lawali W En réponse à : > Rébellion au Niger : L’entêtement de Tandja attise la crise

        Cher jounaliste et cher Yeral,
        Nous Nigériens, qui sommes d’ailleurs les plus concernés par la situation au nord du Niger, suivons avec attention particulière l’évolution de cette situation et sommes les mieux placés, j’ai bien dit les "mieux placés" pour comprendre et dire ce qui s’y passe réellement. J’ai eu à lire déjà deux écrits sur la situation dans le nord Niger version "Journaux burkinabé" et je peux vous dire que c’est toujours le même "bordel" que vous racontez.

        A lire la presse burkinabé sur ce dossier l’on a envie d’étrangler le journaliste auteur de l’écrit. C’est avec toujours les mêmes pathétiques manquements à la déonthologie journalistique, manque d’objectivité et une quasi-totale meconnaissance du problème que vous journalistes burkinabé traitent ce sujet. A vous lire, voici la première idée qui me vient à l’esprit : "Ils s’entêtent à divaguer sur ce sujet qu’ils connaissent même pas et s’entêtent à s’en prendre aux autorités democratiques de notre pays parce que tout simplement ces mêmes autorités ont refusé une médiation de Blaise". Mais, j’en suis pas si sûr et si c’est le cas c’est dommeage et lamentable.

        Une chose est quand même curieuse, vous êtes les seuls de toute la presse sous-regionale à defendre le MNJ et ses actes avec vos prises de position pour le moins surprenantes et s’acharner sur Tandja et son gouvernement. Croyez-moi, cette situation au nord du Niger est loin d’être votre domaine de prédilection car à vous entendre il y’a un manque évident d’information de votre part et tâchez de rectifier le tir !!! Ceci s’appelle de l’intoxication et ça deroute le lecteur non averti !!!

        Cher camarade burkinabé yeral, je te comprend parfaitement et ta réaction est fondée. Fondée parce qu’il y fut mention du nom de Blaise. Toutefois laisse moi te dire que la rebellion d’avec laquelle il y’avait eu accord sous la présidence de Blaise en 1995 n’a rien à voir avec ce mouvement dénommée MNJ. Rebellion ou pas rebellion ? Cette question fait débat au Niger. Mais le peuple nigérien dans son ensemble est uni plus que jamais derrière le président Tandja pour resoudre ce problème. Le président Tandja a reçu le soutien de tout le peuple en entier sur cette situation. C’est pour te dire que l’attitude des autorités de Niamey est dictée par le peuple. Et je ne crois pas que toi cher journaliste puisse savoir plus que tous les Nigériens leurs problèmes et les voies de les resoudre !!!!
        Si ce mouvement s’avère un mouvement rebelle et oeuvrant pour la cause touarègue, et si le dialogue s’avère la voie la plus propice au denouement du conflit, le gouvernement et le MNJ reviendront sur la table des négociations peut être à Ouaga, Abuja ou Tripoli pour trouver des solutions. Et si jamais c’est le cas, il est fort probable que ça soit à Ouaga devant Blaise comme ce fut le cas en 1995.

        Mais en attendant, Blaise n’a qu’à trouver d’abord des solutions à la crise togolaise et la crise ivoirienne sur lesquelles il s’est engagé et qui sont ,je le rappelle pour Yéral, deux fronts inachévés pour Campaoré et les siens.....................!!!!!!!!!!!!

        De grâce si on ne connait pas un truc vaut mieux se taire au lieu d’enduire beaucoup de lecteurs non avertis en erreur ou tout simplement WAIT AND SEE !!!!!!!!!

  • Le 14 août 2007 à 13:14 En réponse à : > Rébellion au Niger : L’entêtement de Tandja attise la crise

    Cet article est visiblement ecrit par quelqu’un qui n’a rien compris de ce qui se passe au niger. L’article est partiel, et patial et n’evoque pas le probleme réel qui se pose au niger dans un contexte democratique. Si la rebellion existe, c’est bien par ces types appuis souterains francais, libyens et peut être aussi grâce á l’appui de journaux burkinabés parce qu’on a refusé votre mediation.

    Si l’ETA fait des degats en espagne depuis plusieurs années ou si les basques ou les independantistes bretons font des attentats en france, peut on obliger le pouvoir democratique espagnole ou francais á dialoguer avec des terrorristes. La rebellion nigerienne va durer le temps qu’il faudra, mais la maniere dont elle pose le probleme au niger est tout a fait anachronique dans ce pays sans nulle doute le plus democratique d’afrique.

    L’ancien premier ministre Hama dont vous evoquez cherche á revenir sur le terrain mediatique aprés avoir été renversé par une motion de censure. Il prône un dialogue que lui même a refusé quand il etait aux affaires.

    Donc cher burkinabé, occupez vous de vos problemes...Nous, on ne vous dit pas que Blaise Compaoré ne doit pas mourir au pouvoir et pourtant c’est ce qui se passera et il se fera remplacer par un proche..........

    Zada

  • Le 15 août 2007 à 15:07, par boubacar En réponse à : > Rébellion au Niger : L’entêtement de Tandja attise la crise

    je pense bien que vous ne metrisais pas bien ce dossier de rebellion
    touaregs au niger , mias vous ete journaliste et vous ete libre de dire ce que vous penez ,
    merci et du courage

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