Lorsqu’en 2004 à Brazzaville, le conseil de la Confédération africaine d’athlétisme décidait de confier l’organisation de cette compétition au Burkina Faso, il s’agissait d’une reconnaissance de l’hospitalité et du sérieux avec lesquels le pays des hommes intègres a toujours accueilli les filles et fils du continent.

Ces mots sont du président de la Confédération africaine d’athlétisme (CAA), Hamad Malboum Kalbaka qui a tenu à dire à l’endroit des invités de marque pourquoi le choix du Burkina. Au stade du 4-Août, les officiels, malgré la période des vacances ont tenu à venir honorer l’athlétisme africain. En tête, le Grand chancelier des Ordres nationaux, représentant le chef de l’Etat. Il avait à ses côtés, Sa Majesté le Moro Naaba Baongho, le colonel Say Zerbo ancien chef d’Eat, des membres du gouvernement et le conseiller à la présidence, François Compaoré.

Par contre en face, les gradins étaient tristement vides. Ni la journée continue décrétée, ni la gratuité à l’entrée, ni la loterie gratuite initiée n’ont suscité de la bousculade aux portillons du 4-Août. Qu’à cela ne tienne. Le rendez-vous de Ouagadougou a suscité une grande affluence. 527 athlètes et encadreurs représentant 30 pays africains sont venus à Ouagadougou en quête des médailles.

La cérémonie d’ouverture a prévu un long défilé au son de la fanfare nationale qui a permis au public de découvrir toutes les délégations. A ces sportifs, le ministre des Sports et des Loisirs, Jean Pierre Palm, dans son discours va lancer un avertissement sans frais : "Vous devez bannir toute tricherie pour nous gratifier des championnats propres sans odeur de produits dopants." Puis solennellement, le représentant du chef d’Etat "déclare l’ouverture de championnats." Il va sacrifier aussi à un autre rituel. Le président de la CAA lui transmet un flambeau qui doit brûler pendant les 96 heures de compétition.

A son tour, le colonel Djerma le passera aux athlètes qui iront le placer au plus haut sommet du stade. Entre- temps, le protocole réalise qu’il n’a pas procédé à la très symbolique montée des couleurs. Ce sera une autre fausse note de la cérémonie. On l’a fait juste avant le spectacle inaugural. La pelouse du 4-Août est envahie par des danseurs, des acrobates, des jongleurs.

Le menu est varié, riche en son et en image. Au bout d’une demi-heure, les décibels baissent. On en profite pour épingler sur les costumes de quatre acteurs émérites de l’athlétisme du continent une médaille de commandeur de l’Ordre national (pour le président du CAA) et des

titres de chevalier de l’ordre national. Comme pour confirmer si besoin en était les propos du président de la CAA, Kalkaba, le 1er adjoint au maire de Ouagadougou, Christophe Ouédraogo à dit dans son mot de bienvenu :" Ouaga la belle vous a ouvert ses portes. Faites-vous plaisir." Alors que les autorités se retiraient autour de 17h, le programme des compétitions qui avait commencé le matin reprenait son cours. il s’intensifiera même dans les heures qui suivent.

Jérémie NION

Le Burkina, timidement !

Sans être impressionnants, les Burkinabè sont entrés de plain-pied dans leur championnat d’Afrique juniors d’athlétisme. Gérard Kobéané et Dramane Ouédraogo, qui avaient pour charge de tracer le sillon pour ce qui sera le baromètre de la participation des Etalons juniors, n’ont pas été particulièrement brillants. Pour leur sortie initiale, hier 9 août dans la matinée, ils n’ont pas remporté leur série de 100 m pour s’assurer et se rassurer (ils ont tous terminé 2e). Mais l’entraîneur national, Missiri Sawadogo, trouve déjà dans ces prestations des motifs de satisfaction :

"Les temps qu’ils ont réalisés sont bons, ils sont déjà dans leur performance et comme ce sont de véritables juniors, le travail qu’on a fait va porter ses fruits". Dans la série de 100m, l’Ivoirien Davy Sahoui a vu sa course s’interrompre à moins de 40m. Un claquage l’obligera à renoncer à la compétition et à prendre place dans l’ambulance. Le décathlon qui était également à l’honneur, le jeudi dans la matinée, a vu l’Algérien Mehdi Mouaci marquer déjà son territoire, après trois épreuves (poids, 100m et longueur). Le jeune Fennec a dominé ses adversaires au 100m et aux lancées de poids et à occupé le second rang dans la longueur. Le Burkina qui aligne une équipe 50% cadette et 50% juniors aura fort à faire.

Les objectifs de l’entraîneur national sont plutôt ailleurs "pour ces CAJA nous ne serons pas minables mais notre souhait est que d’ici deux ans lors des prochains championnats, nos juniors que nous avons engagés ici qui sont à leur première année et les jeunes que nous avons aussi préparés soient lancés sur les pistes et nous rapportent beaucoup de médailles". Pour l’instant, tous les regards sont rivés sur ces CAJA de Ouagadougou et la prestation des Etalons juniors.

Béranger ILBOUDO

Sidwaya