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Comoé : crise au sein des producteurs de coton

Publié le mercredi 8 août 2007 à 06h21min

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La crise entre les producteurs de coton membres de l’union départementale de Banfora (UDPC/Banfora) et ceux de l’union provinciale de la Comoé (UPPC/Comoé), qui a amené l’UDPC à se retirer de l’UPPC tout en maintenant son adhésion à l’UNPC/B avait atteint des proportions inquiétantes.

L’UPPC/Comoé, s’étant rendu compte qu’elle n’était pas en mesure de la juguler, a fait appel au président national des producteurs de coton François Traoré. Celui-ci a rencontré les producteurs des deux unions le samedi 4 août 2007 dans la salle des producteurs de la SOFITEX de Banfora.

Dans son adresse liminaire aux producteurs, le président de l’UNPCB leur a d’abord traduit toute sa reconnaissance pour la promptitude de leur réponse à son appel. En effet, ce n’est que le vendredi 3 août 2007 que ceux-ci ont été mis au courant de la rencontre qui devait se tenir le lendemain. Pour François Traoré, cela démontre toute l’importance qu’ils accordent à leur activité. Avant de donner la parole aux membres de l’UDPC et de l’UPPC, afin de recueillir les avis de chacun d’eux, il leur a dit que la mésentente qui existait entre les deux organisations était la raison de sa venue ce jour-là à Banfora, même si cela s’était fait avec beaucoup de retard.

Cette mésentente, a dit François Traoré, peut causer beaucoup de dommages au monde des producteurs. Il en voulait pour preuve la commande des intrants que certains ont retournée à la SOFITEX, obligeant son directeur de la production à ne pas vouloir tenir compte d’eux les années à venir. C’est pourquoi, a dit François Traoré, il est temps, eu égard aux difficultés que connaît la filière coton, que les producteurs unissent leurs forces s’ils veulent améliorer leurs conditions de travail et de vie.

Au cours des deux heures et demie qu’a duré le conciliabule dirigé par le président national des producteurs de coton, il est apparu clairement que la crise qui divise les producteurs de coton dans la Comoé, notamment ceux de l’UDPC et de l’UPPC, est due au crédit d’une valeur de plus de 4 millions 5 cent mille F CFA de Mamadou Ouattara, ex- président de l’UDPC/Banfora. Lequel crédit est actuellement traité sur les ristournes de l’union départementale contre la volonté de ses membres. En rappel, ce dernier a contracté ce crédit en intrants céréales auprès de l’UPPC qui, elle- même, les reçoit de la part de l’UNPCB. Composé de plus de 100 sacs d’engrais et de plus de 50 litres d’herbicide, ce crédit n’a pu être payé par l’ex-président avant que les membres de l’UDPC ne prennent la décision de le destituer en 2003. Mais ce crédit demeure au compte de l’UDPC chez qui l’UPPC coupe à la fin de chaque campagne une traite correspondant à une partie du crédit de son ex-président.

Contrairement à la compréhension des membres de l’union départementale, l’UNPCB ne donne pas de crédit à un individu mais à toute l’union, et suivant la voie hiérarchique décroissante. En clair, l’UNPCB livre les intrants à l’UPPC. Cette dernière approvisionne l’UDPC qui, à son tour, ravitaille les GPC. Et le recouvrement de ces différents crédits emprunte le sens inverse de la hiérarchie. C’est, selon François Traoré, les raisons qui expliquent le prélèvement de crédit de l’ex-président dans les ristournes de l’UDPC/Banfora, comme ce fut le cas dans d’autres unions telles celle du département de Tièfora.

Mais le souhait de l’UDPC/Banfora était que l’union nationale biffe cette ligne de crédit sur son compte puisque Mamadou Ouattara n’est plus leur président, et que lui-même a reconnu qu’il avait pris les intrants à titre personnel. Pour l’union départementale, Mamadou Ouattara doit être poursuivi personnellement par l’UPPC afin qu’il rembourse son emprunt. Mais les explications de François Traoré ont permis aux membres de l’UDPC de comprendre le système d’octroi et de paiement des intrants. Certains proposent que le crédit soit rééchelonné afin de permettre à l’UDPC de fonctionner sans trop de difficultés financières.

A la suite des différentes interventions largement dominées par les membres de l’UDPC, le président national des producteurs de coton s’est dit satisfait, car, visiblement, aucune position n’est restée radicale, et personne n’a souhaité véritablement la rupture des liens existant entre les deux structures. "Nous avons cru, à l’UNPCB, que le problème serait résolu sans nous. C’est ce qui justifie notre implication retardée", a déclaré M. Traoré, avant de dire qu’il n’est pas venu en magistrat pour trancher sur la situation. Il préfère réunir le bureau de l’UNPCB qui, après concertation, organisera une mission à Banfora pour rencontrer une fois de plus les producteurs.

Pour ce qui est de la note du directeur de la production qui dit que les intrants ne seront plus fournis aux producteurs qui ont refusé de produire cette année, le président de l’UPPC/Comoé entend entreprendre des négociations auprès de la société afin que ceux qui voudraient revenir à la production puisse bénéficier d’intrants.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 8 août 2007 à 13:05 En réponse à : > Comoé : crise au sein des producteurs de coton

    cheres parent ; coton c’est besness.............
    laissez ca, produisez ; riz ;arrachide ; manioc ; poids sucré etc.......
    tous ses gens aux grosses voitures ; et grosses vestes vivent de votre sueur ; et vous a la fin vous recoltez les déboires.et pour mieux comprendre qu’il ya rien de vrai, comment la SOFITEX peut vendre une partie de ses usines, et au meme moment il en construit d’autres. comment les intrants haussent ; seulement au BURKINA et nos voisins gardent les ancien prix.
    quittez dans ca ; SANKARA nous a assez ouvert les yeux

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