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Sauvegarde de la biodiversité : Contrer la désinformation liée aux OGM

Publié le mardi 18 mai 2004 à 08h19min

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La Coalition de veille face aux organismes génétiquement modifiés au Burkina Faso (CV-OGM/BF) organise un atelier de formation les 17, 18 et 19 mai 2004 au Centre polyvalent de la Sainte Eglise-famille à Ouagadougou.

Cette session de formation a pour objectif de mieux outiller les futurs animateurs et organisateurs dont le rôle sera d’apporter l’information juste sur les enjeux des OGM aux populations.L’introduction des cultures transgéniques constitue de nos jours une véritable menace du patrimoine génétique africain en général et burkinabè en particulier.

Malheureusement les enjeux de ces plantes, qui sont une négation de l’agriculture biologique, sont peu connus voire même ignorés par les communautés locales, qui pourtant sont les premières concernées.

A titre d’illustration nous pouvons noter que notre pays a été le premier d’Afrique occidentale à autoriser, en juillet 2003, des essais en champs de coton transgénique appartenant aux firmes Monsanto (coton Bt) et Syngenta (coton Vip). Cette introduction du génie génétique, qui va sans doute dévaloriser notre patrimoine génétique et agricole propre à nous, s’est faite sans que la population soit informée et sans un cadre législatif préalable sur la biosécurité.

C’est en réaction à cet état de fait que la Coalition de veille face aux organismes génétiquement modifies au Burkina Faso (CV-OGM/BF) a été créée en août 2003 avec le souci de mener un travail d’information sur la réalité des OGM, leurs impacts sur la vie, la santé de nos populations et l’environnement. Consciente que la formation continue est un passage obligé vers l’accomplissement de cette mission, le Secrétariat permanent de ladite structure a initié cette session de formation du 17 au 19 mai 2004 au profit des futurs animateurs et organisateurs.

Les desseins inavoués des firmes

A en croire le président du CV-OGM/BF, le professeur Jean-Didier Zongo, (quatre) grands thèmes seront abordés au cours de ces trois (3) jours. Ce sont : le concept de la biodiversité sur lequel pèsent les plus grands danger de la diffusion des OGM ; comment se fabriquent les OGM, et quels sont leurs avantages et leurs inconvénient ; les OGM et les traités internationaux et enfin les stratégies de pénétration des multinationales dans nos pays.

Dans son allocution d’ouverture, M. Zongo n’a pas usé de circonlocution pour stigmatiser l’attitude des firmes promotrices des OGM : "Il y a les grandes firmes internationales qui n’ont d’autres objectifs que de faire des profits, qui luttent pour étendre l’utilisation des OGM qu’ils produisent et qu’ils veulent imposer aussi bien au Nord qu’au Sud". La promotion des plantes transgéniques, au-delà des bienfaits qu’on peut énumérer, va consacrer inéluctablement la disparition de certaines valeurs endogènes associées à des variétés traditionnelles qui vont se retrouver polluées.

Nous aurons à la clé l’acceptation de brevet sur le vivant et ce avec comme conséquence inéluctable la dépendance de notre agriculture vis-à-vis des firmes qui produisent ces semences spoliées. Les OGM suscitent d’autant plus d’inquiétudes qu’ils provoquent de par le monde un vaste débat, et que la question de leur innocuité tant environnementale que sanitaire est loin d’être résolue.

Pour maîtriser les risques biotechnologiques et établir une législation sur la biosécurité, les pays africains, à travers l’Union africaine, ont élaboré une loi- cadre qui a donné naissance en 2001 à la loi modèle de l’OUA (actuellement Union africaine) sur la sécurité en biotechnologie.

Une des lois modèles porte sur : "La protection des droits des communautés locales, des agricultures et des obtenteurs, et les règles d’accès aux ressources biologiques". L’engagement de la CV-OGM/BF est en phase avec cet objectif. C’est ainsi que le professeur Zongo a invité les participants à l’atelier à suivre studieusement la formation qui leur sera dispensée afin d’être à la hauteur de la tâche.

Ici comme ailleurs, la société civile se bat afin de préserver l’agriculture biologique. Seulement elle doit faire preuve de témérité, car les firmes tiennent à leur chose.

Abdou Karim Sawadogo
L’Observateur

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