Il s’agit d’un projet de loi portant l’envoi d’un contingent militaire burkinabè en Côte d’Ivoire, dans le cadre du déroulement de l’opération de maintien de la paix des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).

Sans présager de la décision finale des parlementaires, on peut d’ores et déjà se réjouir de la sollicitation des Nations unies qui permettra à notre pays de mettre quelque 150 militaires à la disposition de la République sœur de la Côte d’Ivoire.

Quelle que soit l’ampleur du débat au parlement entre les différents groupes parlementaires, il ne faudra pas perdre de vue que ce contingent, qui se déploie au bord de la lagune Ébrié, sera le prolongement de l’engagement des autorités politiques burkinabè dans la recherche de solution à la crise politico-militaire qui secoue la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002. Cette demande d’envoi de contingent militaire a donc une double signification pour le Burkina.

D’un, elle est d’abord la reconnaissance, au plan international, du professionnalisme de l’armée burkinabè. En effet, les soldats burkinabè ont été de plusieurs missions tant des Nations unies que de l’Union africaine.

Ils se sont comportés de façon exemplaire et ont ainsi réussi à forcer l’admiration de la communauté internationale. Depuis le début des années 1990, les demandes n’ont jamais cessé de croître car avec les militaires burkinabè, il n’y a pas eu le moindre scandale. Bien au contraire, les troupes du pays des Hommes intègres n’ont fait que ramener des félicitations au bercail. C’est assurément le sérieux et la bonne exécution des autres missions onusiennes qui ont milité en faveur de la prochaine présence de militaires burkinabè dans les effectifs de l’ONUCI.

Effectivement, la proximité de la Côte d’Ivoire avec notre pays, et la sensibilité du dossier ivoirien auraient pu faire hésiter les responsables de l’ONUCI. C’est pourquoi, les observateurs s’accordent à reconnaître que les Nations unies ont voulu, une fois de plus, rendre hommage à l’intégrité des militaires burkinabè.

La deuxième signification que revêt la demande de l’ONUCI est qu’elle offre une belle occasion aux Burkinabè de participer militairement à la construction de la paix qu’ils ont réussi à initier politiquement. C’est en effet, les accords politiques de Ouagadougou, signés entre le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, le responsable des Forces nouvelles, qui ont ouvert de réelles perspectives de paix en Côte d’Ivoire. Or tout cela n’a été possible que par l’implication personnelle du président du Faso, Blaise Compaoré.

Pour toutes ces raisons, on peut affirmer sans risque de se tromper que les militaires burkinabè seront à la hauteur des espoirs placés en eux. Ces mêmes raisons devraient conduire les uns et les autres à accompagner les militaires qui auront la lourde mission de contribuer au retour de la paix en Côte d’Ivoire.

T. BAMOGO

L’Hebdo