"Mention très honorable avec félicitations du jury". Telle est la sanction qui a couronné les quatre (4) ans de recherche doctorale de monsieur Alain Siri. Cette recherche a consisté à analyser la politique monétaire de la sous-région ouest africaine afin de trouver la règle de politique adéquate pour la future Banque centrale des Etats de la CEDEAO. L’idée de recherche sur un tel thème a germé à la suite d’un sommet des chefs d’Etat en 2002 à Accra, où il a été question de la création d’une monnaie commune à l’échelle de la CEDEAO.

Traditionnellement, les banques centrales ont la double mission de stabiliser les prix et de l’activité économique. L’objectif de stabilisation des prix (maîtrise de l’inflation) est considéré comme étant supérieur au second. Pour y parvenir, la thèse de monsieur Siri a montré que la future Banque centrale des Etats de la CEDEAO, si toutefois elle arrivait à voir le jour, devrait accorder une importance à la stabilisation du taux de change en raison du fait que la contagion des prix domestiques par les prix importés est importante dans la zone CEDEAO. Elle devrait également, pour assurer sa mission de stabilisation, être indépendante vis-à-vis de l’autorité budgétaire.

Le jury, composé de quatre professeurs dont le président de jury le professeur Souleymane Soulama et deux docteurs, a salué la haute qualité du travail abattu par Alain Siri. Il a eu le grand mérite de s’aventurer à faire sa recherche sur une banque qui n’existe pas encore.

Pour le professeur Allegret, qui a codirigé la thèse avec le professeur Kimseyinga, la thèse de monsieur Siri est l’une des meilleures qu’il ait dirigée. L’originalité du thème, la rigueur dans le raisonnement et surtout l’importance d’un soubassement théorique de la thèse ont séduit l’ensemble des membres du jury. Néanmoins, ils ont formulé des critiques allant dans le sens d’améliorer cette recherche qui, à coup sûr, va servir comme document de référence dans le domaine des politiques monétaires au sein de la sous-région.

Ainsi le jury a déploré l’abondance de formules mathématiques au détriment du débat économique, ainsi que l’insuffisance de la dimension politique jugée importante dans le cas de la BCEAO. Des critiques qui, selon le jury, n’entachent en rien la qualité de l’analyse du candidat. C’est donc naturellement qu’il rejoint le camp des docteurs en économie. Le tout nouveau docteur a partagé ce moment d’intenses émotions avec parents, amis et collègues venus nombreux pour le soutenir.

Abdoulaye SERE
(stagiaire)

Sidwaya