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Coton, fraude et méningite : le gouvernement s’explique

Publié le lundi 17 mai 2004 à 08h06min

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Kader Cissé

Les fondements du dépouillement des offres financières relatives à l’ouverture des nouvelles zones cotonnières du Centre et de l’Est aux opérateurs économiques privés. Le sens de la nouvelle politique de répression de la fraude en matière de commercialisation de l’or. Et les bilans des journées nationales de vaccination et de la lutte contre la méningite ont constitué la charpente du 12e point de presse du gouvernement...

Que comprendre des résultats du dépouillement des offres financières relatives à l’ouverture de nouvelles zones cotonnières du Centre et de l’Est aux opérateurs privés ?

Cette donne ne va-t-elle pas consacrer un d’égrainage d’effectifs à la SOFITEX ? Que gagne l’Etat dans cette opération ? Le premier point de l’ordre du jour du 12e point de presse du gouvernement a été marqué par ces questions. Une rencontre avec la presse qui a été animée par les ministres Adama Fofana, Benoît Ouattara, Abdoul Kader Cissé et Alain Bédouma Yoda, vendredi 14 mai 2004, dans la salle de conférences du ministère des infrastructures.

Ceux-ci ont affirmé que la cession des zones cotonnières de l’Est et du Centre, aux opérateurs privés, fait suite à un avis d’appel d’offres, à l’attention des opérateurs nationaux et étrangers. Le dossier, de leur point de vue, a été mené dans les règles, à savoir une phase de pré-qualification sur la base des offres techniques et une phase d’adjudication sur la base de l’offre financière. D’où, sont adjudicataires, le groupement Paul Reinhert/Soba/Amerfert au titre de la zone du Centre pour une proposition financière de cinq milliards cinq cent vingt sept millions (5 527 000 000) F CFA, hors taxes. Quant à la zone de l’Est, elle est aux mains de la société Dagris pour une proposition de onze milliards cent cinquante millions (11 150 000 000) F CFA, hors taxe. Toute chose, qui, selon le ministre du commerce, M. Benoît Ouattara, met fin au monopole de la SOFITEX sur la filière coton au Burkina Faso.

Et va, "loin d’amener des licenciements de travailleurs’’, dynamiser la politique cotonnière burkinabè et la création de centaines d’emplois nouveaux...

Contre la fraude de l’or

Le Burkina, au cours des années 80, a été au boom de l’orpaillage. L’Etat a dû créer en 1986, le Comptoir burkinabè des métaux précieux (CBMP). Abordant ce deuxième point de l’ordre du jour du point de presse du gouvernement, Adama Fofana et ses collègues ont affirmé.

"Cette société avait en charge l’achat et l’exportation de l’or. L’Etat lui assignait en outre la mission d’encadrer les orpailleurs. Pour lui permettre de travailler efficacement, il lui a été concédé le monopole de la commercialisation aussi bien de la production artisanale qu’industrielle. L’état des lieux indiquait qu’environ 200 000 orpailleurs étaient sur les sites. 150 sites aurifères ont été recensés.

Dans le cadre des réformes économiques conformément à la politique minière, l’Etat a supprimé le monopole d’exportation de l’or concédé au CBMP. Cette nouvelle mesure s’expliquait par les objectifs et exigences de la libéralisation économique. Et c’était aussi pour assurer des revenus plus substantiels aux producteurs artisans. Lorsque l’Etat prenait cette mesure, la production d’or déclarée était de une (1) tonne par an pour l’exploitation artisanale et de 160 kg pour l’exploitation industrielle’’.

Mais depuis lors, ajoutent-ils, on a assisté à une chute constante des statistiques en matière de production d’or.

Des correctifs sont intervenus plus tard, mettant des garde-fous afin d’obliger les exploitants artisanaux à commercialiser leurs produits. Du reste, ils ne pouvaient plus commercialiser avec l’extérieur, ce droit étant désormais réservé aux comptoirs agréés.

Malgré tout, les quantités déclarées restent insignifiantes, note le ministre Kader Cissé des mines. Les causes d’une telle situation semblent raisonnablement conduire vers la fraude qui sévit dans ce milieu.

C’est pourquoi le gouvernement décide la mise en place de nouveaux instruments afin de mieux cerner le phénomène de la fraude et pour la combattre. Cela, dans le souci de voir la filière or contribuer efficacement au développement de l’économie nationale.

Il est donc prévu par une future loi sous-tendue par le projet de loi élaboré par le gouvernement de réprimer la fraude. Ce projet de loi a pour objectifs de rémunérer le plus justement possible les produits des artisans producteurs, réduire l’exploitation frauduleuse et augmenter les recettes.

Le ministre de la Santé, M. Alain Bédouma Yoda a saisi l’occasion de ce douzième point de presse du gouvernement pour dire que cette année, 4 750 cas suspects de méningite avec 816 décès...

Contre 7 415 cas suspects en 2003 avec 1104 décès. Une baisse des chiffres due, selon le ministre de la Santé, à un système de surveillance active des maladies : "nous réagissons en fonction des germes mis en cause. Et nous avons une activité permanente de suivi, avec des capacités réelles de réaction dès que des cas de maladies sont signalés... Et des concertations sont en cours pour que la lutte contre certaines maladies soit menée de façon concertée.

Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak @caramail.com)

Sidwaya

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