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Gouvernance burkinabè : Ce qu’en pense Son Excellence GOLDBLATT

Publié le mercredi 25 juillet 2007 à 08h40min

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La célébration de la fête nationale française a donné l’occasion à l’ambassadeur de France au Burkina Faso, François GOLDBLATT, de prononcer un discours dans lequel il vante les mérites de la gouvernance politique et économique burkinabè. Un discours diplomatique qu’il convient de lire entre les lignes pour qu’au-delà du dithyrambe, la réalité transparaisse dans toute sa plénitude.

Pays attaché aux idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, nation où "s’enracine chaque année un peu plus la pratique démocratique" pays "pionnier" en Afrique s’agissant de la modernisation de la vie politique... Rien à dire, François GOLDBLATT porte le Burkina Faso dans son cœur en raison de ses performances politiques et économiques. Il faut dire que l’ambassadeur de France n’est pas dans le faux, le pays des Hommes intègres, ayant, en l’espace de vingt ans fait des progrès considérables tant au niveau politique qu’économique, nonobstant le classement du PNUD basé sur l’indice de développement humain, où il est scotché aux dernières places.

En effet, le pays a beaucoup fait en matière d’assainissement de ses finances publiques et de respect de ses grands équilibres macro-économiques. Des efforts qui lui ont valu de concert avec ses partenaires au développement, de lancer d’ambitieux programmes tels que le PDDEB, la construction d’infrastructures sanitaires et judiciaires pour rapprocher ces deux administrations sensibles des administrés. Aussi, au plan politique, la démocratie burkinabè "tourne" bien avec des échéances électorales, respectées, une vie politique animée et une presse plurielle qui se caractérise par sa liberté de tout sur tous les sujets.

Des performances politiques et économiques de ce "pays neuf" qui consacre comme le dit Son Excellence "son énergie et sa vitalité à s’insérer dans le concert des Nations démocratiques". Et qui participe aussi à "la consolidation et à la stabilisation de son environnement régional" par son "implication dans la durée au service de la paix". Cependant comme il l’a si bien noté, des retards persistent et l’image du Burkina Faso comme celui de nombreux autres pays africains arrive confusément aux Européens.

C’est qu’en dépit de cette coopération que nous louons, beaucoup reste à faire en la matière, les Européens s’étant eux-mêmes fixés des minimas qu’ils n’arrivent pas à atteindre pour l’heure. Faut-il rappeler que le volume de l’aide publique au développement devait être à 1% du PIB des Etats occidentaux depuis les années 70 ? Un taux que seuls les pays scandinaves arrivent à frôler, les autres se situant dans la fourchette de 0,3 à 0,4%.

L’idéal de fraternité se trouve ici mis à rude épreuve, avec cette solidarité factice qui ne se donne pas les moyens d’être effective. Et Blaise COMPAORE a raison d’affirmer que "les reproches faits à l’Afrique, à ses élites, à ses peuples en matière de conflits, de gouvernance, de démocratie et des droits de l’Homme sont certes justifiées à bien des égards", mais n’empêche de "se demander si la communauté internationale offre à l’Afrique des conditions propices à son nouveau départ".

C’est dire si les pays du Nord doivent en finir avec le libéralisme à sens unique et la fausse solidarité. Comme l’a souligné Son Excellence, la restructuration politique, économique et sociale de l’Afrique est en marche et nous devons tous contribuer à améliorer son image. GOLDBLATT a donc raison dans le fond, même si la forme elle, mérite d’être revue. Car, comme disent les juristes, "la forme est la sœur jumelle de la liberté". Donnez à l’Afrique sa liberté, Excellence !

Par Alpha YAYA

L’Opinion

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