LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Révolutionnaires par procuration

Publié le mercredi 25 juillet 2007 à 08h44min

PARTAGER :                          

« Les pharisiens sont de sortie ». Ainsi titrions-nous une analyse sur la conférence de presse, tenue le mardi 10 juillet dernier par un quarteron de « sankaristes », qui programme commémorer le 20e anniversaire du décès de Thomas SANKARA, le 15 Octobre prochain.

Rien à redire ; sauf qu’interrogé sur ce qu’il pense de ceux d’en face qui eux, le feront plutôt de l’avènement du Front Populaire, le président du Comité d’organisation n’a pas trouvé mieux que de lancer cette phrase qui résume à elle seule tout le sankarisme tel qu’il est vécu ici et d’ailleurs et qui en fait un mouvement marginal et de marginaux ; « ils sont libres de faire un festin d’un assassinat ! »

Des propos sectaires et haineux qui ne sont pas sans rappeler l’ostracisme d’une certaine époque et qui accréditent, 20 ans après, la thèse du complot de 20 heures fomenté par le clan Thomas SANKARA pour occire Blaise COMPAORE et tous ceux qui ne partageaient pas leurs méthodes aventureuses, qui avaient conduit le pays au bord de la rupture.

En vérité, nos « sankaristes » ne sont que des excrétions de cette période de l’histoire de notre pays qui a su, lui, se sublimer en enfantant la démocratie et tous ces progrès socioéconomiques qui leur donnent le droit d’exister et surtout de mettre 50 millions de F CFA dans la seule commémoration de l’anniversaire de « l’assassinat » de leur mentor. Ce ne sera donc pas un « anniversaire CDR », puisqu’on nous promet une quinzaine chaude et mouvementée.

Qui remercier pour ces agapes et autres rencontres enflammées ? Pas ceux qui ont fait la Révolution par procuration et par défaut à travers Thomas SANKARA et qui vivent aujourd’hui du « sankarisme », mais ceux qui étaient dans les tranchées pour l’avènement de la Révolution, qui ont revêtu le bleu de chauffe sur le terrain concret de la lutte révolutionnaire pour l’amélioration des conditions de vie des populations et qui ont su par la suite répondre aux aspirations de liberté, de démocratie, de paix et de progrès réel du peuple en opérant les mutations sociopolitiques qu’il appelait, de tous ses vœux.

A la décharge des autres, il faut dire qu’il fallait véritablement vivre en parfaite symbiose avec les masses au lieu de se limiter à reprendre à tue-tête des slogans braillés par des petits bourgeois en mal de reconnaissance et de mimer des exemples venus d’ailleurs, pour entendre cette quête qui a toujours fait la fierté de notre peuple.

C’est donc un véritable hommage du vice à la vertu que ces propos à l’emporte-pièce qui traduisent un complexe de culpabilité qui en dit long sur l’état d’esprit de leurs auteurs. Faut-il en rire ou en pleurer ? Ni l’un ni l’autre ; mais plutôt aller à la rencontre de ces égarés pour les obliger à plus d’humanisme et d’ouverture.

Le 15 Octobre sera donc commémoré par tous ceux qui le voudront. Comme pour l’anniversaire d’un enfant dont la maman serait décédée au moment de le mettre au monde. Entre ceux qui mettront en avant la mort de la maman et maudiront avec force l’enfant et ceux qui n’auraient aucun égard pour le premier évènement et ne considéreront que la naissance, il y a assez d’espace pour que chacun puisse se situer.

Sans rancune ! A moins d’avoir celle-ci chevillée au corps.

Par Cheick Ahmed

L’Opinion

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 25 juillet 2007 à 16:42, par Ahmed En réponse à : > Révolutionnaires par procuration

    Salut, Homo ! (je me nomme ahmed comme toi).
    Bonjour chez toi.
    Je suis tres passionne quand je vous lis, toi et tes copains du papier l’Opinion.
    Tu dois te rejouir a chaque fois que tu boucles un ecrit :’Ils vont encore se mordre les doigts’.
    J’aurais bien souhaite etre un peu comme toi, oter mon froc, me cacher les yeux avec une main, tatonner avec l’autre, tirant la langue au vent.
    Passe de bon moments et n’oubli pas : merci de nous permettre de nous satisfaire de nous-memes, en nous estimant humains, heureux et fiers a la lumiere de tes ecrits.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique