Une fois encore la tradition a été respectée. Le Service national pour le développement (SND), sous le commandement du colonel Antoine Sanou, qui a soufflé le 18 juillet 2007 ses 23 bougies a misé sur le cyclisme. A chaque course, on le sait, la petite reine draine un monde fou et la tribune est de rêve pour que le SND se fasse davantage découvrir tout en diffusant ses messages sur la « formation civique et patriotique. »

Ce 4e numéro du grand prix tombe à pique. Les ténors du cyclisme burkinabè ont pris une raclée, il y a seulement quelques jours à Alger lors des Jeux africains. Ils avaient besoin de se remettre tout de suite au travail. En effet, le grand prix du SND, relativement bien doté, est convoité par tous. Très généreux, le SND sert une prime de participation de 1000 FCFA par exemple à chaque coureur.

111 coureurs, issus de 30 clubs de Ouagadougou et de l’intérieur du pays ont pris le départ pour couvrir une distance de 132 km sur un circuit fermé. Le peloton va incroyablement avancer à pas de tortue ; la vitesse moyenne frôle à peine la barre de 38 km/h ! Mais cela ne semble gêner aucun coureur. En fait, les ténors qui animent habituellement la course sont les plus dormeurs du peloton. Saïdou Rouamba met cette situation sur le compte de la fatigue : « En raison du voyage d’Alger, nous autres leaders avons fait 12 jours sans pédaler. Ceci explique-t-il cela ?. »

Au 15e tour, le champion national de catégorie B, Grégoire Ouédraogo de Pouytenga, qui est désormais promu chez « les A », décide de défier « ses aînés traînards », prenant la fuite en compagnie d’un autre modeste coureur, Amidou Yaméogo. Quatre fois, le duo passe en tête la ligne d’arrivée se partageant ainsi les primes. On est déjà au 22e tour. Enfin, la nervosité se constate au sein du peloton. L’ONATEL ouvre la chasse aux deux fuyards. En un demi tour de piste, l’échappée « est avalée. » L’ONATEL en profite pour se tailler la part du lion dans la cagnotte des primes et encaisse 32 500 F sur un net de 95 000 F CFA. Mais après l’accélération au 22e, le peloton retrouve sa lenteur du début. Et encore une échappée, cette fois-ci à 8, s’effectue.

Parmi les fuyards, il y avait un certain Laurent Zongo de l’ASFA, un éternel malchanceux qui semble tenir enfin le bon bout. Il est la plus grosse pointure dans l’échappée. Et puisque le peloton ne s’est plus décidé à rattraper les fuyards, la victoire de Zongo n’a été qu’une formalité. Il devance Nikièma Alfred de l’ONATEL avec un temps de 3 h 28 mn 24 secondes. « C’est un don de Dieu. Je ne suis pas le plus fort. Mais aujourd’hui, la malchance m’a abandonné. Je n’ai pas eu des soucis mécaniques cette fois-ci », a-t-il commenté.

Il a reçu des mains du directeur général du SND, le colonel Antoine Sanou la somme de 125 000 F CFA, un VVT, le trophée et les honneurs. Son dauphin reçoit une enveloppe de 90 000 F CFA, tandis que le 3e, Mohamed Balima du RCK encaisse 70 000 F CFA. Le SND a primé les 15 premiers.

Jérémie NION

Sidwaya