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Accès aux sources d’information : "La grande muette" et "les grandes gueules" accordent leurs violons

Publié le mardi 24 juillet 2007 à 07h37min

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Le Centre de presse Norbert-Zongo a organisé, les 19 et 20 juillet 2007 à Ouagadougou, un atelier de formation à destination des forces de sécurité et des journalistes. L’objectif a été de faire connaître à chacun les droits et les devoirs de l’autre.

"Un atelier de formation des forces de sécurité et des journalistes sur les droits et devoirs des uns et des autres était nécessaire. Il a permis aux deux parties de s’asseoir ensemble et de parler d’une même chose : la collaboration et la compréhension sur le terrain professionnel", s’est réjoui M. Zanga Issoufou Ouattara, journaliste et rédacteur en chef à la Radio nationale du Burkina à la fin de l’atelier de formation entre journalistes et forces de sécurité.

"L’atelier a été édifiant dans la mesure où on a été éclairé sur les droits et devoirs des journalistes. On a beaucoup appris l’un de l’autre. Cette rencontre a été bénéfique pour moi et je souhaite que l’on puisse élargir ces genres d’initiatives au profit du plus grand nombre au niveau des forces de sécurité.

Cela contribuera à faciliter les rapports entre journalistes et nous", ajoute le commandant de l’Escadron d’escorte et d’honneur (EEH) le lieutenant de gendarmerie William Aristide Nassindia Combary. Si M. Zanga Issoufou Ouattara a pu s’exprimer sans se reférer à sa hiérarchie (liberté d’expression exige), le lieutenant Combary a, quant à lui, reçu l’aval de ses supérieurs présents à la rencontre, avant de livrer ses propos.

Et c’est là où se situe le hiatus entre les deux corps (médias et corps habillés). Le devoir et l’obligation de respecter et de se référer à la hiérarchie chez les "hommes en tenue" constituent souvent des blocages pour les journalistes en quête d’information. C’est pourquoi, partant du fait que "les journalistes sont aujourd’hui en première ligne sur deux fronts différents, la sécurité et la justice sociale", le Centre de presse Norbert-Zongo a organisé cette rencontre d’échanges entre les forces de sécurité et les journalistes.

En effet, pour exercer leur métier qui est d’informer les citoyens, les Hommes de médias doivent avoir accès à l’information et une liberté de mouvement quotidienne ou lors des manifestations. Ce qui "n’est pas une réalité au Burkina" ; d’où la plupart du temps des altercations entre la presse et la sécurité. Une situation qui, selon les organisateurs de l’atelier, provient de l’ignorance des textes qui régissent les deux métiers.

Ainsi des communications sur les textes de lois tels les droits et les devoirs des journalistes, les exigences de la sécurité face au droit d’accès et de protection des sources d’information du journaliste, ont été livrées. Quelques exemples de pratiques sur le terrain, des échanges d’expériences, entre agents de sécurité et les journalistes ont permis d’élaborer un processus de collaboration.

A partir du 19 juillet 2007, les Hommes de médias doivent savoir que "les préposés à la sécurité ne sont pas ces brutes épaisses insensibles et imperméables à la raison". Concilier la sécurité de l’Etat, des individus et de la collectivité avec les droits individuels et collectifs n’est pas toujours aisé. Et quand plusieurs droits entrent en concurrence, la tâche devient beaucoup plus délicate. Autant le journaliste a droit à l’information, autant l’agent de sécurité a le droit de réserve.

Alors à "défaut d’une collaboration harmonieuse, nous pouvons et devons trouver un modus vivendi grâce à la connaissance mutuelle", fruit de cet atelier, a conclu le président du comité de pilotage Justin Coulibaly. A l’issue de la rencontre, les participants ont salué l’initiative qui vise à améliorer les relations entre les différentes parties.

Ils ont invité les journalistes et les forces de sécurité à s’imprégner des droits et des devoirs qui règlent leurs fonctions respectives. Ils ont par ailleurs exhorté les pouvoirs publics et les associations professionnelles des médias et les structures habilitées à multiplier de semblables rencontres.

Dans la mesure où celles-ci tendent à une meilleure connaissance des rôles et places des uns et des autres, au respect et à la considération mutuels dans l’objectif du renforcement de l’Etat de droit démocratique.

Aline Verlaine KABORE

Sidwaya

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