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Médias au Burkina : Place, rôle et enjeux des radios locales

Publié le vendredi 20 juillet 2007 à 07h53min

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Seydou Dramé et son jury de soutenance

Jurisconsulte, Dr Seydou Dramé, a consacré sa thèse de doctorat es sciences de l’information et de la communication sur les radios locales au Burkina Faso, soutenue le 25 mai dernier à l’Université Panthéon-Assas (France) sous la présidence du Pr Francis Balle.

Une monumentale œuvre universitaire dirigée par le Pr Jacques Barrat jette un regard scientifique sur les radios locales au Burkina Faso. Son auteur s’appelle Seydou Dramé, jurisconsulte, qui a reçu la mention Très honorable avec félicitations du jury. Il a présenté les résultats de sa thèse de 544 pages et ses annexes de 197 pages en quatre tomes, le 25 mai 2007 à l’Université Panthéon-Assas.

C’était sous la présidence du Pr Francis Balle entouré des professeurs émérites Edmond Jouve (Paris I Sorbonne), Jean-Paul Bled (Paris IV) et Artan Fuga (Université de Tirana en Albanie). Dans la première partie de sa thèse, Seydou Dramé montre comment les populations peuvent s’approprier la radio après tant d’années d’exercice du monopole de l’Etat sur ce moyen de communication autrefois considéré comme un instrument de commandement.

L’auteur fait ensuite une classification des radios locales qui peuvent être publiques, associatives de type communautaire, confessionnel ou commercial. Ensuite, la 2e partie de l’œuvre démontre comment la radio locale, vieux rêve des populations frontalières, a tissé son histoire à travers celle politico-sociale du pays dont elle est intimement liée. A partir de ce postulat, Seydou Dramé met en relief que dans le lien de cause à effet entre le régime démocratique et la liberté d’expression radiophonique ou de création de stations locales, l’Etat ne devrait plus se comporter comme seul acteur de lutte contre la pauvreté, la maladie ou la désertification.

"L’Etat devra partager cette charge avec le secteur privé commercial, associatif ou communautaire et les populations locales", estime M. Dramé. Pour cela, les politiques de développement doivent tenir de plus en plus compte de l’adhésion des populations aux plans, programmes et projets définis avec tous les acteurs. La troisième partie de la thèse est axée sur les problèmes que rencontrent les radios locales dans leur fonctionnement.

L’environnement économique du pays caractérisé par une détérioration des termes de l’échange, une pauvreté endémique et l’absence de ressources énergétiques, estime Seydou Dramé, ne constitue pas une entrave majeure au fonctionnement des radios locales.

Les principales difficultés de ces radios, a-t-il poursuivi, résident surtout dans le manque d’un personnel formé et qualifié et dans une généralisation du phénomène de bénévolat même dans les radios commerciales. Seydou Dramé attire alors l’attention sur le fait que l’irruption de la "débrouillardise" est devenue un souci et un moyen de survie de certaines stations radio.

Sur la place de la radio locale au Burkina, l’auteur a montré qu’elle contribue effectivement au développement national. Désirée par les populations, associations et ONG, la radio a cessé d’être un luxe pour être, de nos jours, un outil de communication aux mains des auditeurs et des paysans, a-t-il constaté.

A l’analyse, les radios locales sont publiques par leur origine et privées communautaires par leur mode de gestion. Elles contribuent à ouvrir le village sur le monde extérieur, à désenclaver intellectuellement des populations qui n’ont pas toujours accès à l’école, aux soins de santé primaire et souvent à une bonne nutrition.
En 2006, on a dénombré plus de 64 radios locales même si d’autres régulièrement écoutées ne sont pas éligibles au Conseil supérieur de la communication.

Une synthèse de S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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