Comme on ne jette jamais une pierre à sa patrie mais une motte de terre, il est revenu pour dédicacer son deuxième album. C’était le samedi 7 juillet à Ouagadougou.

"Baara" c’est le nom du deuxième opus de Moussa KONE. Opus de 12 titres dans lequel il invite les Burkinabè au travail car seul le travail paie en ce bas monde. Et ça, il faut le reconnaître, il sait de quoi il parle. Et pour cause, voici maintenant plus de 7 ans qu’il a choisi de quitter son pays natal pour la France plus précisément pour Bordeaux.

Depuis, il s’est fait un nom et partage son remarquable savoir des traditions africaines et notamment burkinabè avec ceux de l’Occident. Né d’une famille de griot d’où il détient le savoir des instruments tels que le balafon, le djémbé, le n’goni, Moussa KONE s’est donné comme principale ambition de voyager autrement que dans les villages à l’image de feu son père pour partager la culture malinké.

L’artiste a, à son actif une centaine de concerts et de tournées à travers la France, l’Espagne, l’Italie, Israël, en Palestine, et même en Thaïlande. En tant que griot, Moussa KONE et son groupe composé de cinq musiciens vendent à prix d’or l’image du pays des Hommes intègres dans le monde entier. Ils ont tous été initiés à la musique au BF et ils font part aujourd’hui de leurs recherches personnelles toutes issues des pures traditions africaines.

La richesse et la variété de leurs compositions, de leurs chants, les messages véhiculés donnent des instants et des espaces d’espoir pour le continent. Et pour cause, paix, justice, solidarité, etc. sont évoquées. L’album « Baara » est une pure création tirée des richesses léguées par son père un des pionniers du balafon dans notre pays.

L’énergie que l’album dégage aborde aussi des sujets qui tiennent à cœur l’artiste comme la lutte contre la pauvreté, l’importance et le rôle du travail dans l’épanouissement de l’homme, la souffrance des orphelins et des personnes handicapées ou délaissées, etc. Des thèmes qui témoignent si besoin est des dangers nés du pouvoir de l’argent et ses effets désastreux sur les plus faibles, les plus démunis. Moussa KONE est un artiste qui a plusieurs cordes à son arc.

En plus d’être un fin percussionniste, il distille son savoir à ceux qui le désirent à travers des ateliers et stages de percussion, de balafon, des spectacles, de contes. Au Faso, l’artiste a mis du temps avant de trouver une maison qui puisse lui donner satisfaction dans la distribution de son produit.

C’est la maison de production ETK qui assurera de vendre l’image de l’artiste afin que, autant qu’il est connu de par le monde, autant les Burkinabè puissent le découvrir et surtout l’adopter parce qu’il regorge de talents. Déjà, grâce à ETK, les Bobolais se trémoussent aux rythmes du nouvel album de Moussa KONE lors des djanjoba et surtout dans les boîtes de nuit de la ville de SYA. Et c’est tant mieux pour l’artiste qui avait besoin de se frayer son chemin dans son pays natal.

Par Issoufou MAIGA

L’Opinion