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XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

Publié le mercredi 18 juillet 2007 à 07h24min

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La commémoration de la date anniversaire du décès de Thomas SANKARA offre l’occasion à certains activistes d’organiser « un moment fort de réflexion, d’introspection et de prospective ». Une halte qui ne doit pas nous faire oublier qu’en dépit de ses nombreuses qualités, l’homme n’en avait pas moins à l’instar de tous les humains, des défauts, ce qui devrait éviter qu’on le « sacralise ».

Les inconditionnels du président Thomas SANKARA ont donc opté, à l’occasion de cet anniversaire, de réfléchir sur la vie et l’action du « grand homme », d’organiser des processions et des animations publiques, bref, de « réveiller » leur héros en l’espace de quinze jours. Tout cela en association avec ceux qui se battent pour « changer la vie ». Le décor ainsi planté, laisse entrevoir qu’une fois de plus les libertés politiques et économiques seront pourfendues au cours de ce jamborée. Car, Thomas SANKARA était lui, un adepte de l’intégrité dans tous les domaines d’où cette débauche d’énergie pour le magnifier.

On veut bien faire chorus avec lesdits organisateurs sur les belles prédispositions d’esprit de SANKARA vis-à-vis de l’Afrique, mais, l’analyse concrète de son passage à la tête de l’Etat, commande que l’on relativise un tant soit peu ce tableau flatteur.
Il faut, en effet, s’approcher de la tortue pour savoir qu’elle pète, et nombre de Burkinabè ont eu à vivre des moments difficiles lors des quatre années de la Révolution démocratique et populaire.

Y avait-il, en effet, de la liberté pour tous ces chefs coutumiers que l’on fustigeait à longueur de journée, tout simplement parce qu’ils avaient eu le tort de naître chefs ? Et ces nombreux fonctionnaires dits corrompus tout simplement parce que leurs convictions politiques étaient aux antipodes de celle des tenants de la révolution ? On n’oubliera pas cette purge au sein de l’armée qui a endeuillé bien de familles et dont les séquelles se font ressentir encore aujourd’hui au sein de la grande muette.

Un bilan politique somme toute normal que l’on veut magnifier en nous le présentant comme le nec plus ultra en la matière. Ce qui laisse transparaître des visées mercantiles derrière cet activisme, surtout qu’un appel a été lancé aux bonnes volontés pour faire de cet anniversaire « un événement digne de recueillement et d’introspection ». A l’heure où le Burkina Faso panse ses plaies et est en passe de se réconcilier avec lui-même, des tartufes politiciens réactivent ainsi l’un de leur fonds de commerce dans l’optique d’engranger des sous pour les batailles à venir.

En brandissant l’épouvantail du dossier « pendant » Thomas SANKARA, ils sont, en effet, bien dans ce registre. L’Afrique a, en effet, connu tant de coups d’Etat et de putschs sanglants que vouloir les juger équivaudrait tout simplement à ouvrir une boite de pandore.
Ces actes impliquent la responsabilité de tant de personnes qu’il serait simpliste de les mettre sur la tête d’une seule personne. Thomas SANKARA avait-il plus de mérite qu’un Patrice Emery LUMUMBA, pour que son dossier soit traité par un tribunal international ?

En optant d’opérer une rupture brutale et fondamentale avec « l’ancien ordre », il se savait par ailleurs exposé à divers dangers. Aussi, comme l’a indiqué le chanteur Alpha BLONDY, « C’était lui ou Blaise COMPAORE ». En effet, un duel sur fond de divergences principielles opposait les deux hommes, et, le complot de 20 heures vient nous rappeler que COMPAORE pouvait lui aussi laisser sa peau dans l’affaire. Alors, cet angélisme est le fait de faux devôts, confits de dévotion pour l’argent-roi et qui se déguisent en croisés de la juste cause.

Des pharisiens qui ne croient guère à leur messie, en témoigne leur vie de tous les jours, quand ils font la nuit le contraire de ce qu’ils professent le jour. Des « fidèles » dangereux que l’on doit chasser du Temple si l’on ne veut pas qu’ils en sapent les fondations pour assouvir leurs desseins personnels. Vade retro.

Par Issa SANOGO

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 18 juillet 2007 à 09:14, par Pythagore En réponse à : > XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

    Cet écrit là, c’est une honte tout simplement et ça donne la nausée. Dire que c’est un Burkinabè qui a écrit cela. Je crois que nous devons aller au delà des "pour" ou "contre" et être honnêtes. Tous les spécialistes du monde entier s’accordent à dire je cite "qu’aucun chef d’état africain n’a jusque là fait ainsi progresser son pays en si peu de temps" ! Quand même, soyons conséquents ! Basta !

    • Le 18 juillet 2007 à 11:14, par burkinbila En réponse à : > XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

      pythagore ses ecrits ne meritent pas de reponse.tu sais nous ne sommes pas aveugle.ceux qui ecrivent de la sorte ont leur raison en dessous de leur ventre
      et comme ils sont pret à kemander de toute les sorte ils oublient que chez certains
      la raison est au dessus de toute chose.jah bless

      • Le 18 juillet 2007 à 16:49 En réponse à : > XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

        Bonjour tout le monde et surtout les grands lecteurs présents sur la toile, souvent la plus part du temps loin du pays natal.
        J’ai parcouru longtemps les propos des uns et des autres et je trouve que chacun a sa part de raison. Je trouve également qu’il est facile de juger les propos du journaliste ou de ceux qui dénigrent. Moi, dans ma réaction, je ne veux pas surtout rentrer dans une sorte d’amalgame. Je veux que la plupart de ceux qui liront mes propos prennent juste le temps de bien penser sur mes propos.
        L’affaire Thom Sank est tellement complexe qu’il serait facile de prime abord de jetter la faute sur le président. Je ne me fais pas son défenseur en tenant ces propos et surtout loin de moi cette idée. Ce que je voudrais dire par là, c’est que l’on a jamais su la vérité profonde de l’affaire et j’espère que l’histoire sera remise à jour pour que tous les burkinabè aient justice sur ce qui s’est réellement passé. En ce sens que, nous avons, des visions et des propos de ça et là, de ce qui s’est passé. Nous avons des dires de quelques personnes mais pas des personnes en première ligne. Tant que nous n’aurons pas ces versions des faits, je le pense vraiment, il est trop facile de juger.
        Au delà, de tout celà, l’histoire est là et les faits aussi. Thom Sank a marqué l’histoire du pays et de toute l’afrique en apportant une autre vision de la politique et une autre vision de la gestion du faso. On ne peut le refuter et il a du mérite par rapport à tout ce qu’il a mis en place. On peut peut être regretter que le fil directeur ait été rompu. Mais là encore, la revolution comme l’a dit un lecteur, n’a pas eu que des bons côtés et tout le monde sait comment ça se passait. §Je ne rentrerai pas dans les détails. On ne peut pas non plus résumer l’action du président actuel au dossier Thom Sank. Il a sa part de responsabilité et bien d’autres personnes ! Mais que s’est-il réellement passé ? Pourquoi en est-on arrivé à celà ? Pleins de questions restent jusqu’à présent sans réponses.
        Mais au delà de tout, je trouve que c’est nécessaire que des groupes de personnes veuillent commémorer des journées pour la mémoire du capitaine. C’est une des preuves que la liberté d’expression ,tant chère à la démocratie, est en route.
        Pap’s, Un burkinabé de france

        • Le 18 juillet 2007 à 22:33 En réponse à : > XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

          Moi aussi, j’avais cru au depart que cette affaire entre Sankara et Blaise etait tellement complexe q’ il fallait faie attention. Mais au regard de la gestion patrimoniale du Burkina aujourd’ hui je me suis mis a l’ecole de semiotique pour lire les signes qui sont des textes plus parlants que tous les discours lenifiants des vainqueurs du jour. La complexite se reduit aune simple gourmanidse. Regardez aujourd’ hui comme on permet le pillage des ressources dans un pays pauvre. Thomas aurait permis ca ? Donc arretons toutes les speculations oiseuses et regardons la facon de vivre de nos dirigeants pour lire les veritables motivations de cette violence en politique

    • Le 18 juillet 2007 à 20:39, par KIENOU En réponse à : > XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

      Soyons franc avec nous meme dire que le defunt president ne merite pas ces honneurs que toute l’Afrique lui reconnait c’est regretable pour un burkinabè d’autant plus.je suis au regrete que ces propos sortent de la bouche d’un burkinabè digne et fier de l’etre je suis desolé pour l’auteur de cet ecrit.SANKARA sera et demeurera unique pour ce qu’il a realisé pour ce pays.Alors laissons le se reposer là ou Dieu la promis.

  • Le 18 juillet 2007 à 11:55, par Wendy En réponse à : > XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

    Des plumes pareilles ne font pas honneur au métier de journaliste. Je ne refuse pas...l’opinion des autres. Mais vraiment ça vole bas. On se demande parfois pourquoi vous vous sentez obligés d’écrire des inepties pareilles. On peut contrer autrement et de façon plus "costaud" les idées et même l’idéologie des autres. Wallaye Burkina Faso...

  • Le 18 juillet 2007 à 12:29 En réponse à : > XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

    Merci Issa Sanogo pour ta réaction concernant ce groupe de pharisiens qui veulent fêter la mort de Thomas Sankara. Tout cela prouve qu’au pays des hommes intégre, il y a la démocratie et la liberté d’opinion. Blaise Compaoré n’a pas seulement fait du tort aux burkinabé, il a simplement changé une autre manière de faire la politique. Th Sankara a accompli sa mission et aujourd’hui c’est un autre qui se trouve à sa place. La mort de Thomas Sankara était nécessaire pour un renouvellement au faso. La richesse en démocratie c’est permettre aux pharisiens de s’exprimer en toute liberté et Blaise Compaoré se construit plus en démocratie.
    Que Dieu bénisse Blaise Compaoré, car ce ne sont pas les morts qui viendrons construire notre faso !
    Achille Damiba, paris

  • Le 18 juillet 2007 à 12:30, par El Phenomeno En réponse à : > XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

    Eh oui ! Encore un journaliste de l’Opinion ! C’est triste, vraiment triste ! L’opinion ! Quel journal ! Dire qu’un burkinabé qui se dit aller à l’école et qui a eu des diplômes critique de la sorte SANKARA ! Je suis choqué ! L’homme etant l’homme, il a des hauts et des bas ! Mais lorsque les hauts depassent exponentiellement les bas, on n’en tient plus compte ! Ouais, lui qui parle comme ça, ce sont ses camarades que Sankara ne voulait pas:des hommes sans dignité pret à vendre leur âmes pour quelques billet de banque ! Oui, ceux que les ivoiriens appellent le "kwakwato sans payer" ! C’est dommage ! Ah oui ! Ce qui est sûr, Sankara a eu et continue d’avoir l’estime de tous les grands hommes du monde ! Son action, ses quatre ans passés à la tête du pays, d’autres en 20 ans n’ont pas pu le faire ! Même Blaise estime Sankara ! Donc aujourd’hui, dans sa tombe comme si c’etait de son vivant, il n’avait pas besoin de l’estime de ses individus fantoches ! L’anniversaire de sa mort sera plus grandiose que les milliards que les voleurs volent !
    Merci !

  • Le 18 juillet 2007 à 15:14 En réponse à : > XXe anniversaire de la mort de Thomas SANKARA : Les Pharisiens sont de sortie

    Repose en paix thomsank ! Il ya des gens comme ce journaliste qui vont vivre 100 ans et reste inaperçu, sans aucune importance de leur vie. Pour dire que leur 100 ans peut être mem inferier comparativement à un bébé qui n.a vecu que 7jours. hélas !!!!!! Un soit disant homme de média qui ne lit mem pas les doc. Sinon il saura ce que vaut cet illustre disparu, l’imensité de cet homme. Il peut mem interrogé Blaise Compaoré lui mem ne parlera pas comme cela.

  • Le 18 juillet 2007 à 21:38, par Aboubakar En réponse à : C’est leur TEMPS, c’est leur POUVOIR, c’est leur DROIT.

    Il y avait effectivement des gens comme ce journaliste qui de leur vivant ont vu le Christ dans ses oeuvres mais qui ont tout simplement dit qu’il faisait du fétichisme. Ne soyez pas contre lui parce qu’il ne le mérite pas. Quand on dit que c’était soit Thomas soit Blaise, c’est une raison assez simple qui peut satisfaire des simples d’esprit comme celui qui a écrit ces propos. C’est comme si moi je décidais tout de suite parce que j’ai un couteau chez moi que c’est soit ce type soit c’est moi et je le poignarde pendant qu’il n’a rien entre les mains pour se défendre. Il ne faut pas s’attender à ce que ces personnes changent. Ils auront la chance de tourner leur veste. Les temps changent et les jours viennent, nul n’est éternel. MOI JE NE PENSE PAS QUE L’ON DOIT APPELER LA JUSTICE INTERNATIONALE POUR SANKARA. C’est inutile. Gardons le dans notre coeur et dans nos esprits, ; labas il ne moura jamais. Un jour viendra ou tout ces gens viendront dire ah, vous avez raison. On ne peut pas justifier un carnage par des paroles idiotes. Mais comme nous ne cherchons pas à avoir raison, nous leur dirons, que Dieu vous benisse. LA JUSTICE POUR TOMSANK C’EST DANS NOS COEURS ET PAS DANS LES TRIBUNAUX.
    Un jour viendra ou nous accorderons à tous ces gens le pardon, ilS ont pour le moment le droit de nous torturer moralement avec des écrits comme celui-la. C’est leur TEMPS, c’est leur POUVOIR, c’est leur DROIT.

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