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Campagne cotonnière 2007-2008 : Le directeur général de la SOFITEX encourage les producteurs dans les champs

Publié le mardi 17 juillet 2007 à 07h54min

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Le directeur général de la SOFITEX, Célestin Tiendrébéogo, a effectué les 13 et 14 juillet 2007 des visites de terrain dans les zones cotonnières du Houet et du Kénédougou. Cette tournée en milieu paysan lui a permis de constater de visu les réalités du moment en ce qui concerne la culture du coton, surtout après la baisse du prix du kilogramme du coton graine et l’augmentation du prix des intrants.

Lors des derniers forums de la SOFITEX, l’annonce de l’augmentation du prix des intrants et de la baisse du prix du coton avait fait l’effet d’une bombe parmi les producteurs de l’or blanc. Les réactions ne s’étaient pas fait attendre. Pour les uns, il fallait faire avec, en attendant de meilleurs jours. Pour les autres, les superficies consacrées au coton devaient être réduites et pour les plus radicaux, la culture du coton devrait être suspendue. Et ils semblaient nombreux ceux qui optaient pour cette dernière solution.

C’est donc pour voir si le mot d’ordre de « boycott » a été respecté que le directeur général de la SOFITEX s’est rendu en personne dans les champs. La première étape cette visite a conduit M. Tiendrébéogo et sa suite dans la partie Nord du Houet et le Sud des Banwa. Le constat qui se dégage dans ces zones, est que le coton est bel et bien cultivé cette année. De Sangouléma à Koundougou en passant par Sioma, Zongoma et Madinakoura, les champs de coton s’étendent à perte de vue. A Sangouléma, la délégation de la SOFITEX a pu visiter les champs de Sanou Bruno et de Sanou Augustin qui font respectivement 22 ha et 16 ha.

Dans ces deux champs, l’heure était à l’épandage d’engrais et au resemis. Le responsable de la SOFITEX s’est entretenu avec les producteurs sur la date des premiers semis (mi juin) et sur les traitements déjà effectués sur les champs. A Madinakoura, c’est le champ de Mamoudou Ouédraogo qui a accueilli la délégation de la SOFITEX. En plein stade de la floraison, ce champ a fait la fierté des responsables de la SOFITEX, le temps d’une visite.

Siaka Millogo à Sioma et Seydou Sama à Koundougou ont également fait du bon travail dans leurs champs. Malgré l’installation tardive de la saison hivernale, le directeur général et le directeur du développement et de la production cotonnière, Georges Yaméogo ont, positivement apprécié l’évolution des champs visités. « Ils sont propres et bien denses et les consignes techniques ont également été bien respectées », a déclaré M. Tiendrébéogo. Epandage d’engrais, semis et resemis sont les activités qui occupent le plus les producteurs de la zone présentement.

Ils sont tous unanimes pour dire que les fluctuations du marché du coton ne doivent pas être une raison pour abandonner ce qui constitue pour eux la principale source de revenus. « Nous continuerons à produire du coton tout en espérant des lendemains meilleurs car dans la vie, il y a toujours des hauts et des bas » ont-ils laissé entendre. Le DG de la SOFITEX et son équipe n’ont pas manqué de les encourager et de lancer un appel à ceux qui hésitent encore. Selon M. Tiendrébéogo, les retardataires ont jusqu’au 31 juillet pour semer. « Avec le décalage de l’installation de la saison des pluies, il n’y a aucun problème à semer jusqu’en fin juillet », a-t-il souligné.

Après le Houet et les Banwa le 13 juillet, le directeur général de la SOFITEX a mis le cap, le 14 juillet 2007, sur la province du Kénédougou, notamment dans sa partie Nord. Il est allé encourager les producteurs de cette zone et constater l’état végétatif du cotonnier. Sa première escale a été le champ d’El hadj Abdoulaye Barro dans le département de Kourouma. Ce septuagénaire exploite 35 ha de coton à l’aide d’un tracteur auquel sont reliées trois houes manga tenues par trois de ses fils.

Le directeur général les a trouvés en pleins travaux de sarclage dans l’un des champs du vieux Barro, au stade de la préfloraison. Il l’a encouragé, mais lui a suggéré d’utiliser un outil propre au tracteur et pour lequel l’intervention humaine est réduite afin que cette force de travail humaine puisse être redéployée ailleurs. Le producteur l’a écouté avec attention puisqu’il estime que la culture du coton lui rapporte plus de revenus que toute autre spéculation.

L’étape de Sokôrô et Soumahiri

La visite s’est poursuivie à Sokôrô et Zoumahiri dans le département de Samorogouan. Dans le premier village, le directeur général de la SOFITEX a visité deux champs. Le premier appartient à Daouda Cissé qui y exploite 7 ha de coton également au stade de la préfloraison. Ce contonculteur est sérieusement préoccupé par les caprices de la pluviométrie, surtout que la saison hivernale s’installe tardivement cette année.

Le premier responsable de la SOFITEX lui explique qu’il s’agit d’un décalage saisonnier qui touche toute l’Afrique de l’Ouest, mais qui ne va pas compromettre la bonne répartition des pluies. Quelques kilomètres plus loin, Célestin Tiendrébéogo s’attarde dans le champ de Brahima Cissé, toujours dans le village de Sikôrô. Les 37 ha qu’il exploite sont enrichis par de la fumure organique obtenue à partir de tiges de cotonniers et de bouse de bœufs.

Cette clairvoyance du producteur est saluée par le directeur général de la SOFITEX parce qu’en plus de réduire ses crédits en engrais, la fumure organique préserve le sol. Emu par cette visite inopinée, Brahima Cissé fera sortir toute sa maisonnée pour traduire sa reconnaissance à M. Tiendrébéogo pour cette marque de considération à son égard.

Le dernier champ à être visité par le DG de la SOFITEX a été une exploitation de 35 ha de coton tenue par Drissa Barro. Lui aussi utilise de la fumure organique, mais ce qui fait sa particularité, c’est la rotation des cultures qu’il pratique avec beaucoup de réussite. Il alterne en effet le sorgho, le maïs et le coton sur les parcelles. Cette adaptation conséquente à la conjoncture actuelle du coton lui a valu les félicitations de Célestin Tiendrébéogo qui est retourné à Bobo-Dioulasso sous une pluie qui l’a surpris depuis N’Dorola.

A l’issue de cette visite de terrain, M. Célestin Tiendrébéogo s’est dit satisfait de l’état végétatif du cotonnier dans le nord du Kénédougou. Il est d’autant plus confiant qu’il affirme que : « Les producteurs de cette zone sont bien équipés et ils ont pu profiter des rares pluies tombées pour faire les semis » en dépit des conditions climatiques très difficiles.

Il s’est réjoui de l’extension des superficies par ces cotonculteurs qui n’ont pas fait comme ceux du sud du Kénédougou qui, eux, ont sensiblement réduit les superficies destinées à la culture du coton. Selon le chef de la région cotonnière de N’Dorola, Henri Compaoré, les départements les plus touchés par cette « désaffection » du coton sont Koloko et Kangala. L’autre province touchée par ce même phénomène est la Léraba.

Interrogé sur ce boycott, le directeur général a tout simplement rappelé ceci : « L’expérience de ceux qui ont abandonné la culture du coton a été très dure. Ce fut le cas des producteurs du Mouhoun et des Banwa les années 1999-2000 ». Pour lui, « boycotter le coton signifie s’appauvrir et revenir à la culture de subsistance ». C’est pourquoi, il a conseillé aux cotonculteurs de s’adapter au lieu de boycotter comme certains producteurs de coton l’ont fait dans le sud du Kénédougou.

Clarisse HEMA
Urbain KABORE

Sidwaya

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