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Prix du Super 91 : 50 FCFA en moins pour désamorcer une grève

Publié le lundi 16 juillet 2007 à 07h40min

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50 FCFA en moins sur le prix du litre du super 91 à compter de ce jour. Telle est la concession que les organisations syndicales du Burkina ont arrachée au Gouvernement au cours de la rencontre de concertation qu’ils ont eue dans la journée du vendredi 13 juillet dernier au sein du ministère du Travail et de la Sécurité sociale.

C’est le prix que les autorités veulent payer pour désamorcer la grève générale prévue le mercredi 18 juillet 2007. Malgré tout, les syndicats entendent maintenir leur mot d’ordre , leur deuxième point de revendication (le respect des libertés syndicales) n’ayant pas trouvé, selon eux, un écho favorable .

D’entrée de jeu, le chef de la délégation gouvernementale , le ministre Jérome Bougouma, a adopté un ton conciliateur à l’endroit de ses partenaires. " En répondant à notre invitation ce matin, vous traduisez votre volonté de faire du dialogue social l’outil privilégié dans la recherche des solutions aux préoccupations de tous les acteurs du monde du travail dans notre pays.

Pour sa part, le Gouvernement, qui a fait de ce dialogue social son credo, demeure plus que jamais convaincu qu’il est un instrument indispensable et décisif dans le processus de gestion de la paix sociale dans notre pays tant au niveau national qu’au niveau des branches d’activités de notre tissu économique", a-t-il soutenu. Avant de préciser que "la capacité de l’Etat à satisfaire l’ensemble des revendications reste limitée par des contraintes objectives parfois difficiles à maitriser. Mais en dépit de ces limites, le Gouvernement s’engage à poursuivre avec vous toutes les réflexions susceptibles de trouver les réponses les plus appropriées à l’ensemble de vos préoccupations."

Le porte-parole des centrales syndicales et des syndicats autonomes , le sécrétaire général (SG) de l’ Union syndicale des travailleurs du Burkina ( U.S.T.B.), El hadj Mamadou Nama, a ensuite rappélé les points faisant l’objet de la grève qu’ils envisagent ; lesquels points résultent de la détérioration du climat social, marqué ces derniers temps par : l’augmentation des prix des hydrocarbures et les sanctions injustes et affectations arbitraires dont certains de leurs camarades sont victimes.

Ces salamalecs d’usage liquidés, les deux parties sont alors passées aux choses sérieuses avec les résultats qu’on sait. Ainsi, après la récente augmentation des prix des hydrocarbures, celui du litre de super 91, qui était passé de 612 à 705 FCFA, chute. C’est la concession que les centrales syndicales et syndicats autonomes ont arrachée au Gouvernement, à l’issue de leur journée de concertation.

Une solution qui, au dire de la partie gouvernementale, réprésentée par les ministres du Travail et de la Sécurité sociale, Jérome Bougouma, et du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Mamadou Sanou , exigera un effort financier de 745 000 000 FCFA par mois de la part de la Société nationale des hydrocarbures (SONABHY). Mais si le dialogue social a donné des résultats pour ce qui concerne le"jus", il a, par contre, achoppé sur l’autre point de revendication.

Ce dernier est relatif à "l’ annulation des sanctions prises contre, d’une part, les travaillleurs du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale regroupés au sein du SAMAE, et, d’autre part, ceux du ministère de l’Economie et des Finances régroupés au sein du SATB". A ce sujet, " le Gouvernement réaffirme le principe du respect de la légalité et de l’utilisation des voies de recours existant à cet effet.

Il confirme par ailleurs sa ferme volonté de privilégier le dialogue social dans la recherche de solutions dans un cadre serein et républicain" ainsi qu’il ressort du communiqué final de ce face-à-face. La délégation syndicale, trouvant que lesdites sanctions portent atteinte aux libertés syndicales, a tenu à souligner que ses préoccupations concernant cet aspect de sa plate-forme revendicative demeurent intactes d’autant plus que, selon elle, ces mesures punitives peuvent être levées. Nonobstant donc la reculade gouvernementale sur le prix à la pompe du Super 91, les syndicats vont battre le pavé comme prévu le 18 juillet prochain afin d’obtenir la satisfaction du reste de leurs revendications, à savoir :
l’annulation des sanctions dites injustes prises à l’encontre des travailleurs du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, et l’examen sérieux des revendications dudit département ;
l’annulation des affectations arbitraires prises contre les militants et responsables du Syndicat autonome des agents du Trésor du Burkina.

Kader Patrick Karantao

L’Observateur Paalga

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