Permettre aux agents des douanes de fourbir les armes qu’ils utiliseront demain lorsqu’on leur confiera la lourde mission de lutter contre la contrefaçon. C’est l’objectif que se fixe le séminaire de formation qui se tient à Ouagadougou du 10 au 12 juillet 2007. Organisé par la Direction générale des douanes, en collaboration avec la société COTECNA, cette formation s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des contrôleurs et inspecteurs des douanes. Elle leur permettra d’être informés sur la contrefaçon et d’y être sensibilisés.

Ce séminaire est la suite d’une première session tenue du 14 au 16 novembre 2006 et qui a aussi porté sur la lutte contre la contrefaçon. Son thème, selon le directeur de la Législation et de la Réglementation, Ousmane Guiro, est évocateur. En effet, a-t-il noté, notre continent est devenu la cible privilégiée de la contrefaçon ces dernières années. Des milliers de produits contrefaits envahissent les marchés africains. De telles pratiques de concurrence déloyale comportent, de l’avis de Ousmane Guiro, des effets néfastes tels que la détérioration du tissu industriel local, la hausse du taux de chômage. Elles entraînent aussi une perte de recettes pour les Etats et sont une menace pour la sécurité et la santé des populations. Il revient donc aux administrations douanières de combattre ce fléau. Cela ne se fait qu’à travers le renforcement de la capacité opérationnelle de leurs agents et de la lutte contre la contrefaçon une de leurs priorités.

Les qualificatifs donnés à la contrefaçon dans la presse sont nombreux : "danger, gangrène, fléau". Pour Philippe Joyeux, directeur général du bureau de liaison COTECNA/Burkina, c’est par là que l’on mesure le rôle crucial que la douane sera amenée à jouer. Elle agira notamment aux côtés des consommateurs et des entreprises qui sont, elles aussi, parties prenantes dans la bataille. Pour assurer une bonne formation à ces agents des douanes, COTECNA a fait appel à son meilleur spécialiste en la matière, a souligné Philippe Joyeux. Il s’agit de Michel Lagarde, douanier français et expert sur la contrefaçon auprès de la communauté européenne. Il travaillera pendant trois jours avec la vingtaine de vérificateurs des douanes afin de leur transmettre les connaissances les plus concrètes et les plus à jour sur le sujet.

Par Christine SAWADOGO

Le Pays