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Flambée des prix des hydrocarbures : L’augmentation était-elle incontournable ?

Publié le mardi 10 juillet 2007 à 07h47min

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Depuis le jeudi 28 juin 2007, les Burkinabè ont vu les prix à la pompe des hydrocarbures augmenter considérablement. 705 francs CFA pour le litre du super 91. Une hausse vertigineuse de 93 francs, après trois mois de stabilité à la pompe.

Le gaz oil, lui, passe de 575 à 578 francs tandis que le pétrole dans le même sens de la variation s’achète désormais à 450 francs le litre contre 420 francs, il y a de cela trois mois. Une augmentation due au comportement des cours du brut sur le marché international. Mais la question que plusieurs Burkinabè se posent est de savoir si cette augmentation ne pouvait pas être évitée pour stabiliser la cherté de la vie ?

Le Burkina Faso, pays pauvre, endetté a une forte dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur et malheureusement sa marge de manœuvre pour maîtriser cette dépendance reste mince. Ce qui explique la rareté des ressources engendrées par la conjoncture économique et politique internationale. Aucun pays, surtout pas le nôtre, ne peut à lui seul influencer la conjoncture économique mondiale.

Nos pays peuvent prendre des mesures politico-administratives permettant à défaut d’influencer l’offre, donc les prix des hydrocarbures d’agir sur la demande nationale dans le sens de la faire fléchir ou à tout le moins la maintenir en stagnation. Si les mesures pour contrer le yoyo du prix des hydrocarbures à la pompe sont difficiles à élaborer pour les pouvoirs publics parce que ceux-ci dépendent de facteurs exogènes, certaines micro-concessions par contre, si elles sont envisagées par les revendeurs, peuvent contribuer fortement à accompagner ce phénomène en donnant du mou là où cela est possible.

En effet, à l’heure où la moindre goutte de carburant, vaut son pesant d’or, le problème des livraisons minimales à la pompe revêt un intérêt nouveau.
Il y a aussi la logistique et le train de vie de l’Etat. En effet, il est connu au Burkina, les droits et taxes perçus par l’Etat sont une composante essentielle du niveau des prix des hydrocarbures, à la pompe dans notre pays.

Les taxes prélevées peuvent-elles être diminuées

Ces prélèvements permettent à l’Etat d’assumer pleinement son rôle « d’Etat providence » selon le ministre du Commerce puisque ces fonds sont réaffectés à des subventions des produits de grandes consommations et d’intérêts économiques stratégiques comme l’électricité produite.
Le véritable problème réside dans l’influence du prix du baril, avec un niveau actuel de 71,28 dollars US, la SONABHY, qui, pendant longtemps, a supporté la hausse continue du prix du baril, ne pouvant plus ne rien faire, sous peine de se retrouver en rupture de stock.

Cette flambée des cours mondiaux est elle-même liée à la conjonction de trois facteurs dont la maîtrise échappe aux importateurs. Il s’agit d’un déséquilibre entre l’offre et la demande sans cesse croissante, la baisse des stocks de réserve des USA dont la consommation représente plus du quart de la production mondiale, et l’incapacité des raffineries à faire face aux besoins des pays. Certaines situations de troubles dans certains pays membres de l’OPEP comme l’Iran et l’Irak. Pour toutes ces raisons, l’Etat avait fait des efforts en subventionnant le gaz et le fuel de la SONABEL. Quant à la fiscalité pétrolière dans notre pays, elle est de l’ordre de 30 à 40% par litre au Burkina. Une réglementation de la zone UEMOA.

L’approvisionnement de produits de bonne qualité

Pour le directeur général de la SONABHY, le secteur énergétique au Burkina demeure sécurisant car son institution maîtrise le circuit et la chaîne de distribution et œuvre surtout à l’approvisionnement de produits de bonne qualité. De nos jours, le Burkina consomme plus de 8000 barils par jour contre 20 480 000 barils par jour pour les Etats-Unis et 4,125 milliards par jour dans le monde. La SONABHY doit œuvrer sans relâche à chercher les voies et moyens pour sécuriser l’énergie au Burkina.

Kibsa Karim

L’Hebdo

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