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Crise à Banfora : Un comité pour trouver une solution pacifique et consensuelle

Publié le mardi 10 juillet 2007 à 08h35min

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Suite à la crise qui prévaut dans la ville de Banfora, un cadre de concertation et de dialogue a vu le jour le 3 juillet 2007. Créée par arrêté n°2007-022/RCAS /GVT/CAB et dénommée Cadre provincial de concertation et de dialogue dans la Comoé (CPCD), la structure est présidée par l’évêque de Banfora, monseigneur Lucas Kalifa Sanon.

Selon cet arrêté du Gouverneur des Cascades, monsieur Issouff Rouamba, le CPCD est chargé d’œuvrer à la recherche d’une solution pacifique et consensuelle à la crise politique qui prévaut dans la commune de Banfora depuis l’installation de son conseil municipal issu des élections du 23 avril 2006 et de ramener la paix dans ladite commune.

Ce cadre est composé de deux (2) représentants de chacune des structures locales suivantes : les communautés catholique, protestante, musulmane, le mouvement sunnite, la chefferie coutumière, les associations de défense des droits de l’homme, les partis politiques belligérants, à savoir le CDP et le RDB, les associations féminines et de jeunes.

Placé sous la supervision générale du Haut-Commissaire de la Comoé, monsieur Pierre Waongo, le cadre a pour président Son Excellence l’évêque du diocèse de Banfora. La vice- présidence est revenue au grand imam de la grande mosquée de Banfora, El Hadj Ba Ouattara, la 2e vice-présidence au collectif des églises évangéliques de Banfora.

Les rapporteurs sont Soma Sakoulba Brama, chef du canton de Bounouna (1er rapporteur) et Traoré Yaya de la section provinciale du MBDHP. Selon l’article 5 de cet arrêté, le cadre peut faire appel à toute personne dont la compétence est jugée nécessaire à l’accomplissement de ses missions.

Conformément aux textes, le maire, Souleymane Soulama, a déposé son rapport auprès de l’autorité de tutelle, depuis le 20 juin dernier suite au blocage du conseil le 18 juin. Installé ce 06 juillet 2007, le Cadre doit déposer auprès du Haut-Commissaire de la Comoé les conclusions de ses travaux dans un délai de 10 jours selon l’article 8 de l’arrêté. La tentative de conciliation devra durer 30 jours à compter de la date du dépôt du rapport ; c’est dire que le Comité de concertation n’a pas suffisamment de temps devant lui.

C’est la salle de réunions de la Direction régionale de l’économie et du développement (DRED) des Cascades qui a servi de cadre à l’installation du comité ce 06 juillet 2007, par le premier responsable de la région. Ce dernier aura été assez clair : à l’endroit des membres du CPCD, « C’est sur vous que nous allons compter », dira-t-il. En tout cas, l’espoir est placé sur cette crème de notables de la ville pour limiter les dégâts, car, au cas où le Cadre, on ne le souhaite pas, n’arriverait pas à ramener les belligérants au conseil, c’est la dissolution de celui-ci qui devrait être envisagée.

Les autorités, en procédant à l’installation du CPCD, n’ont pas donné d’orientations, même quand des inquiétudes ont été soulevées sur la présence des partis politiques belligérants dans le comité. En attendant, il appartient donc à ce comité de médiation d’entreprendre tout ce qu’il pense nécessaire pour que le conseil, dans son ensemble, puisse se retrouver et, partant, débloquer la situation de crise, a précisé le gouverneur.

Aussitôt installé, le comité, conscient du délai très court pour agir, a tout de suite entamé sa mission. Il s’est agi pour les membres de définir une stratégie et un calendrier. A l’unanimité, estimant que la présence du CDP et du RDB pourrait coincer les débats, les membres ont décidé que ces belligérants ne soient pas présents dans le comité. Selon un calendrier qui va être établi, ils entendent recevoir séparément les partis afin qu’ils disent les griefs qui ont conduit à la crise.

C’est après cela qu’ils pourront bien résoudre cette situation tendue au conseil municipal de Banfora. Aussi, les représentants des partis, Mme Habibata Coulibaly et Ouattara Mamadou Pantiory pour le CDP, Issouff Lallé Traoré et Barro Salif côté RDB, tout en saluant l’initiative, ont marqué leur disponibilité avant de se retirer.

Notons que si c’est le gouvernement qui gère désormais la crise, c’est par délégation que le gouverneur prend des initiatives. « Si on n’était pas confiant, on n’allait pas mettre en place un tel comité », selon ce dernier, qui a précisé : « qu’il n’y a pas de raison que des hommes et des femmes de cette qualité, de cette audience, se réunissent et qu’on arrive à un échec ».

Signalons enfin, à propos de la crise, que des investigations sont en cours, entamées par le MATD sur la gestion de la commune. La semaine écoulée, les émissaires du MATD ont tour à tour écouté les partis politiques, le maire sortant, sur l’opération de lotissement, le président du comité local de jumelage sur la gestion de son comité. Cette semaine, ils sont de retour dans la ville, et les bruits courent que c’est la gestion du comité ECOLOC qui sera passée au peigne fin. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que dans la cité du Paysan noir c’est le wait and see.

Luc Ouattara

L’Observateur

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