LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Législatives 2007 au Burkina : Les raisons de l’échec de l’UDPS

Publié le jeudi 5 juillet 2007 à 07h50min

PARTAGER :                          

Fidèle Hien

Les législatives 2007 sont déjà un souvenir et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) fait son bilan. Ledit parti explique son échec par l’insuffisance d’organisation à la base, la faible qualité des ressources humaines et financières. Découvrez l’entièreté du message dans les lignes ci-dessous.

Conformément aux dispositions de l’article 15 de sa Charte, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a tenu le samedi 23 juin à Ouagadougou, une session extraordinaire de sa Conférence, son instance suprême d’orientation et de décision, à l’effet de dresser un bilan à froid des élections législatives du 6 mai 2007 et de prendre des décisions importantes relatives à l’avenir de l’Union.

Il faut rappeler que l’UDPS est une Union de partis politiques constituée en janvier 2007 conformément à la loi 032/2001/AN portant charte des partis et formations politiques au Burkina Faso, avec pour ambition de prendre part aux élections législatives de mai 2007 et par la suite, de poursuivre à moyen et long termes des objectifs politiques liés à la conquête et la gestion du pouvoir d’Etat. Reconnu le 2 février 2007, l’UDPS présentait et faisait valider, un mois plus tard, des listes de candidature dans 28 circonscriptions électorales dont 27 listes provinciales.

Faisant le bilan du scrutin du 6 mai 2007, la Conférence, après avoir rappelé les bases de la participation de l’Union, a fait le point de l’organisation mise en place, du déroulement de la campagne, des ressources mises en œuvre et de leur emploi détaillé. En se basant sur les données provisoires publiées par la CENI, la Conférence a examiné les résultats obtenus par l’Union, au regard du contexte de sa participation au scrutin, de l’ambiance électorale nationale, des ressources mises en œuvre et des résultats globaux obtenus par les partis d’opposition.

Sur cette base, la Conférence en a tiré les constats essentiels suivants :
• Sur 47 partis et formations politiques ayant pris part à la compétition, seulement 13, dont l’UDPS, sont représentés à l’Assemblée nationale. Dans le lot, les partis ou formations politiques ayant privilégié une démarche de mise en commun des forces auront le mieux tiré leur épingle du jeu.
Sur les 13 partis ou formations représentés au Parlement, seulement deux (2) ont franchi le seuil de 5% des suffrages exprimés au plan national et sont donc susceptibles de continuer à bénéficier des financements publics aux termes actuels de la loi. Dix (10) autres, dont l’UDPS, ont franchi le seuil de 1% sans atteindre la barre des 5 %.
• L’UDPS, ses idées de campagne contre le recul démocratique et pour l’engagement des jeunes et son logo, le parapluie aux couleurs arc-en-ciel, ont été plutôt bien accueillis par l’électorat ;
• Les résultats ont démontré que présenter des listes dans les 45 provinces n’aura pas suffi à franchir le seuil de 1 % des suffrages exprimés, moins encore à arracher un siège. Toutes choses qui confirment cette propension de bien de partis politiques à l’affairisme plus qu’au combat politique.

• Et sur le fond, ce que notre parti avait voulu prévenir s’est produit. En effet, ce qui avait été planifié depuis avril 2004 par la révision unilatérale de la loi électorale par le CDP est arrivé : une majorité stalinienne, n’en déplaise aux tournures de style, s’installe à l’Assemblée nationale, traduisant un recul démocratique de 10 ans, comme le reconnaissent tous les analystes politiques indépendants de ce pays.

Tirant les leçons du scrutin, la Conférence a estimé que les performances de l’UDPS, au-delà des fraudes massives qui ont émaillé le scrutin, peuvent s’expliquer par trois catégories de raisons objectives :
• l’insuffisance d’organisation à la base, résultant des délais trop courts de prise en charge de la mutation par les structures organisationnelles des partis membres ;
• la faible qualité des ressources humaines dans certaines circonscriptions électorales, liée aux délais de mobilisation et de reconversion des structures des partis ;
• l’insuffisance des ressources financières dans un environnement électoral corrompu où tout est désormais bon pour davantage « faire du gombo » que réaliser des résultats électoraux.

La Conférence a tenu cependant à relever que, même si le résultat peut être jugé en-deçà des attentes, l’UDPS n’a pas à rougir de ses performances, pour un premier essai dans un cadre unitaire non encore formaté. C’est pourquoi la conférence a estimé que l’Union demeure le bon choix qu’il faut conserver, en travaillant à la renforcer.

Ainsi, la Conférence de l’Union a décidé de travailler à :
• mettre en place à tous les niveaux, des structures de gouvernance unitaires en vue d’asseoir l’UDPS dans les villages et secteurs des communes ;
• renforcer la qualité des ressources humaines par la formation et par une mobilisation sélective et active ;
• investir dans une jeunesse consciente désormais de la nécessité de prendre en ses mains, un avenir rendu incertain pour elle-même et pour le Burkina ;
• élargir les bases politiques de l’Union ; mettre en place un mécanisme d’évaluation des performances de l’Union en vue de parvenir, dans les délais jugés les plus pertinents, à la fusion.

A cet effet, la Conférence a mandaté un groupe de travail en vue de relire la Charte et les autres textes fondateurs de l’Union et d’en soumettre le résultat à la toute prochaine Conférence qui sera convoquée.

La Conférence a instruit le Bureau de Coordination National (BCN) d’engager l’UDPS dans une opposition visible, critique et positive, afin que les institutions démocratiques ne soient pas transformées en ces « éteignoirs de personnalités » propres aux dictatures que l’on voudrait construire pour le Burkina Faso. Elle a demandé au BCN de poursuivre et de renforcer les contacts avec les partis d’opposition, en vue de bâtir une alternative crédible. Dans ce sens, la Conférence de l’UDPS lance un appel aux partis d’opposition, à tous ceux pour qui les dernières élections auront véritablement permis de tirer les leçons utiles pour eux-mêmes et pour la survie de la démocratie dans notre pays, à renforcer ce mouvement.

Ouagadougou le 23 juin 2007

Pour la Conférence,
Le Coordonnateur National,
Dr Fidèle HIEN

P.-S.

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 6 juillet 2007 à 01:25 En réponse à : > Législatives 2007 au Burkina : Les raisons de l’échec de l’UDPS

    Fidele, vous avez perdu pcq les gens de Ioba, notamment dano, Mebar, Oronkua et Gueguere ne te font plus confiance. Il ns revient que qd tu entres a oronkua , venant de Ouaga, tu rabaisses ton siege et tu t’allonges pr te cacher des habitants qui t’ ont soutenus bras et mains. Pquoi le petit Lonikoun Benilde a ete vote ? aurait- il plus de moyens que toi ? Non. C’est pcq ’ il etait proche des habitants. N’ oublie pas tes parents dagara et leur psychologie. Si tu ne changes pas, tu est politiqment fini. Point barre. Arrete d divertir la galerie et fais une petite introspection.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique