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Habitat et urbanisme : Un code pour mieux gérer et sécuriser les opérations de construction

Publié le mardi 3 juillet 2007 à 07h49min

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Le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme a lancé le lundi 2 juillet 2007 à Ouagadougou, une campagne de vulgarisation en vue de l’appropriation
et de l’application effective du code de l’urbanisme et de la construction.

Une ère nouvelle s’ouvre dans la gestion des opérations de construction et d’aménagement avec le code de l’urbanisme et de la construction promulgué le 18 mai 2006. En effet, la maîtrise des centres urbains, l’encadrement adéquat des opérations d’urbanisme et de construction ont constitué un challenge difficile.

Car, la législation et la réglementation existantes dans le domaine se sont avérées insuffisantes et sérieusement limitées pour satisfaire les besoins de plus en plus complexes des populations, des constructeurs et des promoteurs immobiliers.

C’est en vue de faire connaître les nouvelles dispositions du code aux acteurs concernés que le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme a lancé une campagne de vulgarisation le 2 juillet dernier en présence de membres du gouvernement, de représentants de missions diplomatiques, de gouverneurs, de maires, d’entrepreneurs, d’architectes...

Le code de l’urbanisme et de la construction a principalement quatre (4) objectifs. D’abord, une meilleure maîtrise du développement des centres urbains et ruraux : l’Etat et les collectivités territoriales devront pouvoir au moyen de ce code, encadrer la croissance urbaine et mieux gérer les affectations de l’espace urbanisé des communes urbaines et rurales.

Ensuite, une normalisation dans l’acte de construire : l’Etat et les collectivités territoriales disposeront d’une base normative pour autoriser, coordonner et contrôler les actes et les acteurs de la construction. Il vise en outre, une optimisation de la sécurité du cadre de vie : le code permettra une nouvelle démarche dans les opérations de construction, mettant les personnes et les biens des citoyens à l’abri des dangers en les situant dans une perspective de développement durable. Enfin, il vise un cadrage de la promotion foncière et immobilière. Ce qui permettra l’émergence de nouveaux acteurs pour accompagner l’action publique en élargissant l’offre de logements et de locaux d’activités administratives, commerciales, productives et de services.

Maîtriser le développement des agglomérations

“Avec cette loi, le jeune département de l’Habitat et de l’Urbanisme se voit en partie bien outillé pour assumer les missions fondamentales qui lui sont assignées, à savoir la planification et la maîtrise du développement des agglomérations urbaines de notre pays”, s’est réjoui le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Vincent T. Dabilgou. Selon lui, “Chaque ville est unique, chaque ville a une âme différente”.

Mais, ce nouveau texte de référence permettra d’une part à chaque espace de s’adapter à son présent, de préparer son futur et d’autre part, de renforcer les éléments de cohérence territoriale pour un développement durable et une promotion de la mixité sociale.

Pour atteindre les objectifs visés par le code, il a demandé le concours de tous les intervenants de la chaîne des processus d’aménagement urbain et de tous ceux qui concourent à l’acte de bâtir au Burkina Faso. “En attribuant une parcelle aménagée et assainie à un citoyen, nous participons à la construction d’une maison dans un environnement où il fera bon vivre et de ce fait, nous participons à la construction d’une nation forte et productrice de richesses,” a-t-il ajouté.

Le gouverneur de la région du Centre, Boureima Bougouma, a souhaité une appropriation effective du code de l’habitat et de l’urbanisme par les acteurs concernés afin de faire de nos villes des pôles de croissance et de bien-être.

Bachirou NANA


Haro sur les bâtiments de la mort !

Où était le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat pour ne mettre en place un code de l’urbanisation et de la construction que maintenant ? Est-on tenté de s’interroger au regard de “l’explosion” de nos villes. Certes, il existait une législation et une réglementation dans ce domaine, mais elles comportaient des limites qui ne permettraient pas de normaliser l’acte de construire, d’optimiser la sécurité du cadre de vie et de maîtriser le développement des centres urbains.

La loi portant “Réorganisation agraire et foncière” au Burkina Faso s’est également révélée insuffisante pour prendre en charge les mutations incessantes qui surviennent dans les agglomérations urbaines. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit l’adage.

On peut alors saluer cette initiative du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat qui va permettre de régir les actions des intervenants dans le domaine surtout de la construction et limiter bien des désagréments. D’autant plus qu’au Burkina Faso, ils sont nombreux ceux qui s’enrichissent dans la construction des bâtiments publics, voire privés, sans respect aucun pour les normes élémentaires en matière d’habitat et d’urbanisme.

Dès l’élaboration du projet par l’ingénieur, chacun cherche son petit “gombo” parfois au détriment de tout bon sens ! Au final, on se retrouve avec un bâtiment qui ne respecte aucune norme de construction, fragile et qui s’écroule au premier coup de vent ou à la première grosse pluie, causant des victimes innocentes. En effet, combien de personnes ont perdu la vie par la faute de constructeurs égoïstes et inconscients ?

Le mur du Racing Club du Kadiogo (RCK) en 2006, l’école bilingue de Koudougou en 2007, des murs d’un bâtiment bien en vue, du côté de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) en 2006, pour ne citer que ces cas récents, ont tué des dizaines de personnes. Vivement que ce code assainisse le domaine de l’urbanisation et de la construction au Burkina Faso et que les sanctions prévues pour les cas d’infractions soient appliquées sans complaisance ni distinction de classe ou rang social.

P. Pauline YAMEOGO

Sidwaya

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