“Nous (ligues, districts, clubs) renouvelons notre entière confiance au bureau exécutif de la FBF pour la mise en œuvre de son programme approuvé lors de l’AG élective du 18 décembre 2004”. Tels sont les termes de la déclaration qui a sanctionné l’AG extraordinaire de samedi.

Ainsi, le président Seydou Diakité et ses collaborateurs ont réussi leur examen de passage devant les membres statutaires. Car comme le président de la FBF l’a mentionné lui-même dans son discours d’ouverture, l’AG s’est tenue dans “un contexte de crise née de l’élimination précoce des Etalons de la course à la CAN Ghana 2008”.

Fallait-il poursuivre avec la même équipe fédérale ou simplement virer le président Diakité et ses hommes ? L’AG des délégués des clubs, districts et ligues seule avait le pouvoir de trancher cette question sans que notre pays ne s’attire les foudres de la FIFA. A l’ouverture de la fameuse AG, la probabilité d’un coup de balai à la FBF était grande.

Convaincu de cela, le président Diakité avoue d’entrée “en tant que premiers gestionnaires de l’équipe nationale, nous comprenons pourquoi nous sommes indexés par tous ceux qui sont mécontents de cette déconvenue. Nous comprenons donc la colère manifestée par certains supporters”.
Il sied de savoir qu’à quelques heures de l’ouverture de l’AG, un tout autre scénario différent de celui auquel nous avons assisté était prévu. La réunion devrait aboutir à la démission de la FBF et à la mise en place d’un comité pour gérer la transition en attendant les prochaines élections prévues pour 2008.

La presse, vidée de la salle après la cérémonie protocolaire d’ouverture ne sait pas grand-chose des débats.

Coup de théâtre

Pendant que nous faisons le pied de grue à l’affût de la moindre information, un délégué sorti pour “sa pause cigarette” lâche :” les choses ont changé, on cherche maintenant la nouvelle formule”. Tout serait parti des informations que la FBF a mises à la disposition des délégués.

L’instance fédérale s’est expliquée sur des questions tels les primes de match, l’organisation des matchs internationaux, les salaires des entraîneurs, qui ont participé à pourrir selon elle, ses rapports avec le ministère des Sports et partant l’environnement autour des Etalons. La FBF a aussi donné sa version sur l’affaire Saboteur. Puis place a été faite aux débats. A la sortie de l’AG, un des délégués nous glisse : “je me pose des questions. Les informations que j’ai eues m’ont convaincu.

Mais pourquoi la FBF les gardait par devers elle pour attendre que ça chauffe avant de les sortir ?” Selon certaines indiscrétions, certains délégués “ont tiré les oreilles” de Diakité et les autres membres de son bureau au cours de l’AG leur reprochant d ‘avoir ignoré les clubs au seul profit des Etalons seniors. La sélection nationale étant le reflet des clubs, les délégués ont clairement signifié que toute politique qui n’en tient pas compte est vouée à un échec.

Ainsi l’AG a fait injonction à l’équipe fédérale dans la déclaration finale “de mener des actions pour le renforcement, de façon résolue des capacités financières des clubs, base du développement du football des petites catégories et de masse”.

Concernant les relations nuageuses entre le ministère des Sports et des Loisirs et la FBF, l’AG recommande la mise en place “de dispositions et initiatives idoines pour l’instauration d’un climat apaisé”. Ainsi, le président Diakité a annoncé séance tenante, qu’il demandera la création d’un cadre de concertation entre ministère et FBF qui travaillera à aplanir les différends.

Et le président Diakité de conclure : “Il n’est pas ressorti de nos débats que la FBF devait partir. Nous resteront salors. Nous avons la même préoccupation que celle de tous les Burkinabè : le développement de notre sport-roi. La difficulté est là aujourd’hui. Mais au lieu de nous débiner, nous devons nous resserrer les coudes, regarder dans la même direction et demain sera meilleur”.

Jérémie NION

Sidwaya