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Budgétisation selon le genre : Pour une juste répartition des ressources

Publié le lundi 25 juin 2007 à 08h03min

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Le Centre d’information, de formation et d’études sur le budget (CIFOEB)
a organisé, ce jeudi 21 juin 2007, une conférence publique sur le thème : “Budget et genre au Burkina Faso”.

Faire reconnaître la contribution des femmes dans le budget à travers la mobilisation des recettes fiscales et contribuer à la formulation d’un plaidoyer pour la transformation des politiques budgétaires sensibles au genre et à l’inclusion des femmes dans la budgétisation est l’un des objectifs du CIFOEB.

Pour cela, il mène depuis quelques années, des formations et des sensibilisations sur la question. Ce jeudi 21 juin, il a organisé dans la salle de conférences du Centre culturel français Georges-Méliès, une conférence publique sur le thème “Genre et budget au Burkina Faso”.

Dans son mot de bienvenue, le directeur exécutif du CIFOEB, Abdoulabye Zon a souligné la nécessité pour les organisations de la société civile et les analystes du budget, de disposer d’informations désagrégées sur les allocations budgétaires en terme de genre afin de donner une bonne visibilité à la question genre dans le budget.

Le budget est, selon Mme Mariam Diop, un instrument privilégié d’interventions du gouvernement dans la vie socio-économique d’un pays. Il comporte de ce fait, la traduction chiffrée de la trace annuelle de la politique de développement d’un pays. La conférencière principale, Mme Nestorine Compaoré a défini, quant à elle, la budgétisation selon le genre comme un moyen permettant de corriger les irrégularités et les disparités entre homme et femme. Elle a été appliquée pour la première fois en 1994 en Australie.

Mais depuis un certain temps, elle constitue un phénomène de mode, mais dans le sens positif du terme selon Mme Compaoré Nestorine. Toutefois, elle a souligné que pour l’instant, on ne peut pas encore parler d’une approche selon le genre au Burkina Faso, même s’il y a eu depuis 1994, un départ à travers les formations des parlementaires et le lancement d’un programme régional (2005) par la Banque mondiale sur la question.
La prise en compte du genre dans les politiques de développement n’est pas encore perceptible sur le terrain.

Pour étayer son idée, Mme Nestorine Compaoré a fait un diagnostic des inégalités liées au genre dans le secteur de la santé. Il ressort que de 1993 à 1998 il y a en moyenne chaque année 566 décès sur 100 000 cas d’accouchement au Burkina. Paradoxalement, dans le cadre du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), les prévisions (250 décès sur 100 000 d’ici à 2009) sont nettement en deçà des Objectifs du millénaire (OMD) qui prévoit la réduction de la mortalité néonatale à 114 décès sur 100 000.

C’est dire donc que les conditions préalables d’utilisation de budgétisation selon le genre sont la volonté politique, la responsabilité et surtout la disponibilité de données statistiques selon le sexe.
Bien mise en œuvre, elle permet d’utiliser de façon optimale et efficace les dépenses publiques, de renforcer la transparence et la participation citoyenne, la bonne gouvernance et la juste répartition des ressources animales.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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