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Front social : Le compte à rebours a déjà commencé pour Testicus

Publié le vendredi 22 juin 2007 à 08h07min

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Testicus Zongo, le nouveau chef du gouvernement burkinabè, est un communicateur hors pair. Il en a fait la démonstration, lors de son premier point de presse et avec les audiences accordées à toutes les communautés religieuses du Burkina.

Les bénédictions reçues à cette occasion suffiront-elles à prolonger l’état de grâce qui est accordé à tout nouveau pouvoir ? Le doute est permis. De nombreux dossiers l’attentent en urgence. C’est pourquoi, au-delà des supputations sur l’appartenance de tel ou tel ministre à telle ou telle tendance, ils doivent savoir qu’ils sont tous attendus au pied du mur.

Les Burkinabè espèrent qu’il s’agit du gouvernement d’action annoncé par le chef de l’État. C’est pourquoi ils attendent qu’il fasse ses preuves en s’attaquant aux dossiers délicats qui empoisonnent la vie nationale. Comme le maçon est jugé au pied du mur, les ministres aussi le seront à l’aune de leurs capacités à affronter les difficultés de front.

Les principaux maux de ce pays sont connus depuis belle lurette et il n’est nul besoin pour le Premier ministre d’attendre de faire sa déclaration de politique générale devant le Parlement avant de se mettre au travail. Du reste, le premier test qui donnera au gouvernement sa crédibilité sera le traitement des fraudes constatées à l’examen du BEPC. Une gestion adéquate de ce dossier peut être un indicateur de la volonté de la nouvelle équipe de tenir ses promesses. En tout état de cause, l’heure n’est plus à l’étalage des bonnes intentions. Plus que tout, les Burkinabè ont besoin d’actes.

Testicus ayant lui-même annoncé que la fraude et la corruption sont les plaies de ce pays, il lui revient de donner l’exemple, en sanctionnant chaque fautif à la hauteur de son forfait. C’est l’une des conditions pour avoir la confiance des partenaires sociaux. Il faut effectivement savoir que les syndicats attendent de pied ferme le nouveau chef de gouvernement sur des questions essentielles comme celles de la vie chère et les augmentations incontrôlées des prix des produits de grande consommation.

Les exigences qui seront posées à Testicus Zongo ne devraient pas le surprendre, lui, l’économiste chevronné, qui sait qu’il existe une relation de cause à effet entre le pouvoir d’achat et la croissance économique. Sans donc aller jusqu’à accorder les augmentations de salaires demandées par les organisations des travailleurs, il pourra tout de même faire un geste qui confirmera sa bonne disposition d’esprit.

À écouter les premiers propos du Premier ministre, on peut se risquer à dire qu’il en a conscience.
En effet, il s’est dit disponible à faire du dialogue un instrument de travail et de relation avec les partenaires sociaux. Il lui faut une bonne dose de patience et de capacité d’écoute pour renouer les fils de la concertation qui, s’ils n’étaient pas complètement rompus sous le précédent gouvernement, n’étaient plus assez solides pour installer un climat de confiance à même de conduire à des échanges constructifs.

Le gouvernement se doit d’être assez imaginatif pour trouver au plus vite les solutions idoines aux questions qui ont été posées de façon récurrente par les organisations syndicales. Les premières mesures concrètes doivent être annoncées et mises en exécution au plus tôt car les Burkinabè collent au chef du gouvernement l’image d’un beau parleur, comme pour dire qu’il parle plus qu’il n’agit. Testicus n’a donc pas droit à un quelconque round d’observation.

Adam Igor

Journal du jeudi

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