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Coopération Japon-Burkina Faso : La valorisation de l’expertise humaine, l’atout majeur

Publié le mercredi 20 juin 2007 à 07h45min

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Horiuchi Yoshio de la JICA

Réduire la pauvreté, les disparités afin de parvenir à un monde de paix et de stabilité. Fort de ce credo, le Japon fait de la coopération avec les autres pays de la planète, une priorité de choix. La création de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) répond à ce souci, celui d’avoir une oreille attentive à l’endroit des moins nantis. Elle est présente au Burkina Faso depuis bientôt une dizaine d’années.

La faim, la maladie, la pauvreté, les conflits armés secouent le monde, et détruisent l’être humain. Alors que l’homme (capital humain) constitue une richesse indéniable. Le Japon, puissance économique depuis les années 1970, veut contribuer à un monde de paix et de stabilité en combattant activement la pauvreté et les inégalités sociales de par le monde, sources de conflits. Et cela, en s’ouvrant aux autres pays de la planète à travers la coopération bilatérale, basée notamment sur la valorisation de l’expertise humaine. Dans cette lancée, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA),

créée par le gouvernement japonais, se fixe pour objectif, l’envoi de jeunes volontaires dans des pays moins nantis, afin d’y contribuer au développement, en mettant leurs compétences au service des populations.
Au Burkina Faso où la JICA est présente depuis 1999, des volontaires japonais y sont régulièrement envoyés depuis 2000 pour un séjour de deux ans. Trente huit jeunes volontaires, dont la moyenne d’âge est de 27 ans, séjournent actuellement au Burkina. « Mais, notre objectif est d’atteindre 60 volontaires d’ici à peu » confie Horiuchi Yoshio, le représentant- résident de la JICA au Burkina Faso.

Ces jeunes « soldats » du développement envoyés très loin de leur patrie s’investissent dans quatre (04) domaines prioritaires : éducation de base (y compris le sport), santé publique, environnement, développement de l’agriculture.

Au total, 15 localités burkinabè ont été identifiées dans lesquelles les jeunes Japonais mettent leurs compétences au service des populations, dont sept sont prioritaires. Fada, Kaya, Manga, Boromo, Ouahigouya, Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Yako, Ziniaré, Koupèla, Tenkodogo, Diébougou, Banfora, Garango constituent les autres localités dans lesquelles on rencontre des volontaires japonais. « Les villes ont été choisies en fonction des besoins de la coopération et de sécurité des coopérants, notamment en ce qui concerne la facilité d’accès vers Ouagadougou », a expliqué le représentant-résident de la JICA au
Burkina.

L’assistance technique japonaise au Burkina, ne se limite pas uniquement à l’envoi de volontaires. Actuellement, deux conseilleurs techniques japonais, dans le cadre de la JICA, séjournent actuellement au Burkina, dont l’un au ministère de l’Agriculture et l’autre au ministère de l’Environnement et du Cadre de vie. En outre, la JICA envoie annuellement au Burkina, plusieurs missions d’étude en rapport avec les domaines de coopération susmentionnés.

L’expérience de Yoshida Chiho

Yoshida Chiho est une jeune volontaire japonaise de 24 ans. Présente au Burkina depuis avril 2006, elle mène avec passion, sa tâche de formatrice audiovisuelle à la Direction de la communication et de la presse ministérielle (DCPM) au ministère des Sports et des loisirs.

L’occupation phare de Yoshida chicho, consiste à filmer des images des grands meetings sportifs, afin de constituer une banque de données. Elle était récemment sur le tour du coton (course cycliste internationale) d’où elle a ramené des images didactiques. Entre l’approvisionnement des images de sports et les cours d’informatique dispensés à l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJSP), Yoshida Chiho s’est progressivement adapté aux habitudes burkinabè.

Se déplaçant à vélo, comme la plupart des Burkinabè, la jeune asiatique adore particulièrement les plats africains : riz gras, foutou, attiéké... Oubliés les débuts difficiles à Bobo-Dioulasso, pendant l’apprentissage du français. La jeune Japonaise y avait connu des problèmes gastriques et un palu l’avait alitée. « J’aime le Burkina et je n’y plais. Les gens sont gentils et sympathiques. Les Burkinabè sont timides comme les Japonais », note avec un brin de sourire Yoshida Chiho.

Le Japon accueille des stagiaires burkinabè

Horiuchi Yoshio, le représentant-résident de la JICA au Burkina se réjouit de la présence de ses jeunes compatriotes en Afrique, car ils s’enrichissent au contact d’autres cultures différents de celles du Japon. Des valeurs telles la solidarité, la famille dit-il sont en voie de disparition au Japon et il est bon que de jeunes Japonais s’en imprègnent. « La plupart d’entre eux une fois retournés au Japon ont envie de revenir au Burkina », remarque Horiuchio Yoshio.

La philosophie de l’aide aux pays en développement prônée par le Pays du soleil levant, vise à soutenir leur propre développement de façon autonome. Ainsi, le partage des connaissances et des expériences mutuelles constitue des éléments fondamentaux. Dans cette optique, la JICA, de l’avis de son premier responsable au Burkina, permet à des stagiaires burkinabè de séjourner au Japon et de se perfectionner dans les mêmes domaines de coopération, cités plus haut. Bakré Lucien Yoda est inspecteur des Eaux et forêts au Centre national de semences forestières (CNSF).

Dans le cadre du projet « Réhabilitation et renforcement des capacités du Centre national de semences forestières », mis en place par la JICA suite à des négociations entre les deux paties (Japon-Burkina). Ce technicien des Eaux et forêts a bénéficié d’un stage au Japon en février 2007, en compagnie d’un de ses collègues.

En plus des cours théoriques, les stagiaires burkinabè ont des visites de terrain dans les laboratoires, les sites de production économiques et ont pu découvrir les réalisations de la coopérative sylvicole de Yaeyama dont la technique de production de charbon etc. Les stagiaires se sont également imprégnés de l’évolution de la vie socioéconomique et culturelle du Japon , les activités de la JICA et des aspects liés à la végétation forestière, l’amélioration des arbres forestières, la biotechnologie...

Le projet réhabilitation et renforcement des capacités du CNSF a aussi une composante réalisation d’infrastructures et fournitures en équipement. En effet, le matériel vétuste du Centre a connu un coup de neuf grâce à la coopération japonaise. En effet, un laboratoire des équipements performant des infrastructures quatre (4) forages, cinq (5) pick-up et un camion sont désormais disponibles pour les besoins du CSNF et de ses quatre antennes régionales : Dori, Bobo, Kaya Fada.

Une donne qui a eu pour conséquence l’amélioration des performances du CNSF qui a pour ambition d’être un centre régional. La partie japonaise a déjà marqué sa disponibilité à accompagner le Centre dans cette nouvelle approche et l’on n’enttendrait plus que le coup de pouce des autorités nationales, pour y parvenir.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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