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Burkina /Japon : Bientôt les premières consultations bilatérales

Publié le mercredi 20 juin 2007 à 07h48min

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Le jeudi 7 juin 2007, la coopération japonaise et ses partenaires burkinabè, ont échangé sur les différents mécanismes de la coopération japonaise.

Il s’est particulièrement agi pour la partie japonaise conduite par le chargé d’Affaires de l’ambassade de Japon auprès du Burkina Faso, basée actuellement à Paris, de s’entretenir avec les Burkinabè sur les sujets de l’Aide Publique au Développement (APD) et des activités de la JICA au Burkina Faso, notamment sa politique de coopération.

Deuxième du genre, la rencontre du 7 juin avait pour objectif essentiel d’informer les participants sur la philosophie et les modalités de l’Aide Publique japonaise en vue de mieux les outiller sur les techniques d’élaboration des projets à soumettre au gouvernement japonais. Cet exercice a permis une meilleure compréhension des mécanismes de la coopération japonaise.

Ainsi, après l’exposé du chargé d’affaires de l’ambassade sur la présentation de l’aide Publique (du Japon) au Développement (APD), le responsable de la JICA au Burkina, Monsieur Yoshio Horiuchi, a exposé sur la vision et les priorités du Japon, ainsi que sur les résultats de l’étude des requêtes pour l’année fiscale 2007-2008 et la liste des projets pour l’année fiscale 2008-2009.

La coopération entre le Burkina Faso et le Japon, vieille de 45 ans, est riche et excellente. Elle couvre des secteurs prioritaires tels l’agriculture, l’éducation, l’enseignement de base, le développement rural.

Notons que de l’exposé de la partie japonaise, il est ressorti d’entrée de jeu, que la coopération japonaise est basée sur la charte de l’Aide Publique au Développement et les grandes lignes de la politique de l’aide japonaise en Afrique sont basées sur la TICAD (la Conférence Internationale sur le Développement de l’Afrique), dont la première (TICAD I) s’est tenue en 1993. C’est lors de la TICAD III tenue en 2003 après celle de 1998 (TICAD II), que le gouvernement japonais a annoncé ce qu’il a qualifié de trois piliers prioritaires sur les actions pour le développement en Afrique.

Il s’agit notamment du Développement sur les besoins humains, (la santé, l’approvisionnement en eau, le développement des ressources humaines, les technologies de l’information et de la communication), de la réduction de la pauvreté à travers le développement économique (développement agricole, développement du secteur privé, les infrastructures), du renforcement des bases politiques pour le développement (consolidation de la paix, gouvernance).

Après avoir occupé la première place dans le monde dans les années 90, l’aide Publique japonaise au Développement connaît aujourd’hui une baisse et se situe en deuxième position après les Etats-Unis. De 1997 à nos jours, on note une réduction de 38% de cette aide. Notons que l’Aide Publique au Développement venant du Japon est composée du transfert de technologie et des fonds octroyés par les gouvernements aux pays en développement. Elle comprend les dons bilatéraux, les prêts bilatéraux, et l’aide multilatérale (souscription et contributions financières à des Organisations internationales).

Les dons bilatéraux comprennent la coopération technique sous forme de transfert de technologie à des pays en développement et la coopération financière non remboursable sous forme de subventions.

C’est dans le cadre de la coopération technique qu’intervient l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) avec l’envoi de volontaires dans les différents secteurs de développement des pays hôtes. Le Burkina Faso accueille actuellement plus d’une trentaine de volontaires en activité dans les différentes provinces.

Une aide multiforme

L’aide alimentaire (KR), et le soutien à l’augmentation de la production agricole (intrants et équipements agricoles / KR2) dont bénéficie régulièrement le Burkina, relève de la coopération financière non remboursable. Le financement des infrastructures scolaires et des équipements pour l’enseignement, la santé, provient aussi de ce volet. A ce titre et pour l’année 2005-2006 les gouvernements burkinabè et japonais ont signé des échanges de notes portant sur un projet de construction d’écoles primaires, l’aide alimentaire (KR), l’aide pour les agriculteurs défavorisés (KR2) ; le tout d’un montant de plus de sept milliards de francs CFA.
La coopération japonaise au Burkina Faso s’effectue donc à travers la coopération financière non remboursable et la coopération technique.
Notons que malgré la baisse de l’Aide Publique au Développement, l’aide accordée au Burkina Faso n’a pas connu de réduction. Un secteur comme celui de l’eau potable, a même été récemment pris en compte dans cette coopération.

La JICA, devenue une institution administrative indépendante depuis octobre 2003, a, depuis mars 2004, entrepris une réforme organisationnelle et politique qui pourrait influencer positivement ses activités en Afrique. Le plan de reforme prévoit la mise en œuvre d’une approche appelée « l’approche de terrain » qui permettra à l’agence de donner une réponse rapide aux besoins locaux ; par exemple l’intervention en cas de catastrophe naturelle. La réforme envisage également une augmentation de l’aide alimentaire, et une restructuration même de la JICA pour la rendre plus efficace.

Des critères de sélection des projets.

La partie burkinabè soumet annuellement divers projets à la partie Japonaise pour financement. Selon son budget et sa politique de coopération basée sur l’intervention dans les secteurs prioritaires, la partie japonaise, a défini cinq critères qui servent de guide à la JICA et au comité d’aide au développement (CAD) pour l’évaluation des projets. Ce sont : la pertinence, l’impact, la rentabilité, l’efficacité, la durabilité. N’est donc pas financé tout projet venant d’un secteur jugé prioritaire.

Des échanges qui suivirent l’exposé de la partie japonaise, les techniciens burkinabè ont regretté que les secteurs jugés prioritaires ne soient pas en réalité les seuls. La prédétermination de ces secteurs pénalise en réalité certains domaines non moins important qui émergent de plus en plus. Il s’agit par exemple de la question du genre, notamment l’épanouissement de la femme rurale, la question de l’habitat, tous entrant dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.
La partie japonaise reconnaît la pertinence de ces sujets mais rappelle que ce choix s’impose par la réduction du budget de l’Aide Publique au Développement ainsi que de celui de la JICA. Il y a donc nécessité de concentrer les efforts pour plus d’efficacité.

Plusieurs départements ministériels étaient présents à cette rencontre d’échanges : Les Affaires Etrangères, l’Economie, l’agriculture, les infrastructures et le désenclavement, l’Habitat et l’Urbanisme, l’Environnement et le cadre de vie, les Enseignements Supérieurs, les ressources animales, l’information, les Finances.

Bientôt les premières consultations bilatérales

Les relations diplomatiques entre le Burkina Faso et le Japon datent de 1962. Elles sont excellentes et fructueuses. Néanmoins il n’y a pas entre les deux parties un cadre de concertation bilatérale pour discuter réellement de leur coopération. C’est pour combler ce vide que les premières consultations bilatérales sont prévues pour se tenir en juillet 2007 à Tokyo. Cette rencontre entre japonais et burkinabè permettra donc de passer en revue les différents aspects de la coopération existante et d’entrevoir les possibilités de son élargissement.

DCPM / MAECR

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