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Campagne agricole 2007-2008 : La plaine rizicole de Nièna Dionkélé à l’honneur

Publié le mardi 19 juin 2007 à 07h44min

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Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, a procédé vendredi 15 juin 2007 au lancement officiel de la campagne agricole 2007-2008 à N’Dorola (Kénédougou) sur la plaine aménagée de Nièna Dionkélé sous le thème : “ Intensification de la riziculture au Burkina Faso : alternative pour une réduction des importations de riz et pour un accroissement des revenus des producteurs ”.

La cérémonie de lancement officiel de la présente campagne agricole a connu la présence de nombreux producteurs du Burkina Faso. Le ministre Salif Diallo n’a pas manqué de les féliciter pour les résultats de la campagne écoulée qu’il a jugés encourageants.

Selon les statistiques, la campagne sèche a pu apporter plus de 500 000 tonnes supplémentaires à la production agricole. Pour ce qui est de la campagne pluvieuse, le bilan est également satisfaisant. Il est estimé à 3 680 674 tonnes pour les céréales, 1 004 059 tonnes pour les cultures de rente (coton, arachide, sésame et soja) et 577 478 tonnes pour les autres cultures comme le niébé et les tubercules. Le bilan définitif de la campagne agricole 2006-2007 dégage un excédent de 970 925 tonnes.

Malgré cette production céréalière excédentaire, le constat est que la production de riz paddy (113 724 tonnes), reste en deçà des besoins nationaux en riz décortiqué qui sont estimés à 304 986 tonnes. “Ce déséquilibre prononcé nous conforte dans le choix du thème de cette campagne et nous interpelle sur les progrès attendus dans l’accroissement notable de la production de cette céréale” a déclaré le ministre Diallo. Il a situé la consommation moyenne actuelle de riz par personne au Burkina entre 12 et 15 kg par an. Celle-ci croît de 12% chaque année.

Salif Diallo a par ailleurs noté que le riz constitue l’un des premiers produits d’importation du pays malgré l’augmentation des superficies emblavées qui sont passées de 24 800 ha en 1992 à 53 503 ha en 2005. “Ceci s’est traduit bien sûr par un accroissement de la production nationale, mais cette production reste toujours inférieure à la demande”, a-t-il dit. Il a poursuivi en soulignant que cette situation fait ressortir clairement la dépendance croissante du pays vis-à-vis de l’extérieur en particulier l’Asie pour son approvisionnement en riz.

Aussi, ces importations correspondent-elles à des sorties importantes de devises qui se sont élevées en 2006 à 40 milliards de F CFA pour 268 559 tonnes de riz. “Ces importations, a-t-il ajouté, correspondent à 82% de nos besoins et si rien n’est fait, cette hémorragie de devises atteindra 75 milliards d’ici 2010. Nous devons à tout prix inverser la tendance”. Il a donc invités les producteurs à tout mettre en œuvre pour relever le défi de la productivité, de la compétitivité et de la durabilité. Pour cela, Salif Diallo les a exhortés à utiliser la fumure organique et les semences améliorées et à respecter strictement les thèmes techniques vulgarisés.

Afin de réussir cette intensification de la production de riz, les producteurs ont été assurés du soutien indéfectible de l’Etat qui se traduit par la mise à leur disposition de 320 tonnes de semences améliorées, de tracteurs, de décortiqueuses et de batteuses et la possibilité d’accéder à des crédits à travers des projets comme le Projet d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP).

Il a aussi donné l’assurance aux producteurs de riz qu’il fera siennes les conclusions et les recommandations de leur forum tenu la veille du lancement de la campagne agricole. Il n’a pas manqué de saluer les efforts consentis par les partenaires au développement, notamment l’Union Européenne et la République de Chine (Taïwan) qui ont aménagé respectivement 2500 et 7000 ha de bas-fonds.

Il faut noter que la plaine de Nièna Dionkélé a un potentiel aménageable de 10 000 ha et pourrait procurer annuellement plus de 50 000 tonnes de riz, l’équivalent de 5 milliards de F CFA.

Le ministre Salif Diallo a saisi cette occasion pour lancer les travaux d’adduction d’eau de la ville de N’Dorola. De nombreuses personnalités politiques et administratives de la région des Hauts Bassins ont fait le déplacement de N’Dorola.

Clarisse HEMA

Sidwaya

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