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Premier gouvernement de Tertius Zongo : L’efficacité en point de mire

Publié le samedi 16 juin 2007 à 09h52min

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Tertius Zongo

Le premier gouvernement de Tertius Zongo était très attendu. Connu en toute fin de semaine dernière, il ne manque pas à l’instar de ses devanciers de susciter maints commentaires. Comment lire sa nomenclature face à cette donne faisant que l’exécutif au Faso a toujours été le point de concentration de toutes les passions ?

Appartenir à l’exécutif n’est pas une sinécure au Burkina, loin s’en faut. La fonction pour aussi valorisante qu’elle soit est assimilée avant tout à une kyrielle d’avantages. Effets directs de cette conception ancrée, les plaidoiries entendues ici et là sur la gestation d’un gouvernement resserré, thème à la mode chez le citoyen qui veut avoir son mot concernant la gestion de la chose politique.

Avec un exécutif à trente-quatre membres, si la barre mythique des quarante est encore loin, Tertius Zongo n’est pas tombé dans le piège de négliger quelque domaine intéressant le progrès du Burkina et l’efficacité de son action.

Parce que, quoi qu’on puisse en penser de la nomenclature de ce gouvernement, son seul impératif est de faire des résultats immédiats.
Le projet auquel il fait face est connu et en chantier depuis l’élection présidentielle de novembre 2005. C’est pourquoi dans la formation du gouvernement, le Premier ministre a dû comprendre qu’une rupture trop brutale ne pouvait que plomber la performance recherchée et à réaliser dès son entrée en fonction.
Parce qu’en 2010, il va falloir affronter la question de bilan du quinquennat et estimer les avancées en terme comptable. Du reste n’a-t-il pas admis que les Burkinabè attendent des résultats, toutes choses qui ont fortement dicté le choix des hommes connus depuis bientôt une semaine.

La prime à l’expérience

Souvent, il est vu à tort que la stabilité dans la gestion des affaires publiques est source de routine et partant de régression.
Et pourtant, le travail de ministre demande une connaissance pointue des dossiers et une idée claire de là où on veut aller.

Il n’est possible d’envisager maîtriser ces donnes que par l’expérience et une présence sur la durée.
C’est pourquoi, Tertius Zongo a donné la prime à la continuité qui a l’avantage de faire l’économie du temps d’apprentissage, celui dit de la prise des marques. Savoir et maîtriser sont des atouts qui accroissent le degré de performance et de rentabilité.

Aussi, les ministères « lourds », ceux ayant les projets qui vont amener la plus- value, qui vont faire reculer le champ de la pauvreté conservent leurs titulaires. Sont de ceux-là, le monde rural et l’eau, la santé, les infrastructures et les transports, les enseignements et enfin les mines et l’énergie. Ce sont là, les domaines qui ne peuvent souffrir de perpétuels chamboulements, au risque de perdre du temps à l’immersion dans les dossiers.

La réflexion principale pour lui était de trouver la combinaison amenant l’efficacité maximale. Mais elle passe aussi par l’apport d’une nouvelle dynamique et cela invite inévitablement au changement.

Apport de sang neuf

Ceux qui viennent nouvellement, arrivent avec l’enthousiasme du « débutant ». L’envie et la détermination de faire ses preuves et pour reprendre une expression à la mode de « justifier la confiance placée en eux ».
Ce sang neuf insufflé, avec treize nouveaux ministres, régénère la machine parce qu’il induit forcément une émulation entre les anciens qui n’entendent pas se voir damer le pion par la nouvelle vague et celle-ci qui veut s’affirmer et s’imposer parmi les « indispensables ».

Si l’opinion était portée vers le renouvellement au maximum, c’est qu’elle attend de voir des modifications dans la conduite des affaires. Avec les ministres neufs, une telle attention doit avoir du sens. Il leur revient d’être porteur de la façon nouvelle de faire de la politique, de s’occuper de leurs concitoyens par d’une part, le port de valeurs cardinales de gestion rigoureuse et d’autre part, l’envie chevillée en eux de la réussite.

Parce qu’ayant à s’affirmer, les nouvellement appelés s’impliquent, démultiplient leur capacité de travail et débordent d’ambition pour exister. Et le credo du Premier ministre qui les a intronisés étant d’avoir des résultats tout de suite, ils sont tenus de s’inscrire dans cette volonté affichée.

La méthode étant désormais claire pour tout le monde et le cap fixé, difficile pour les uns et les autres d’oublier l’exigence de la rentabilité immédiate et continue. Puisque le contrat court au moins sur trois ans, jusqu’à la présidentielle de 2010 peut-on supposer, faut-il déjà prendre un premier rendez-vous en début 2008 pour jauger l’action conditionnée à l’attente d’objectifs ciblés.
Mais une chose apparaît comme la ligne de conduite générale. Anciens comme nouveaux, le compte-rendu aux mandants est désormais le passage obligé. Pédagogie, écoute, dialogue conduiront la marche de ce gouvernement, ce qui induit pour tous une remise en cause
permanente.

Maintenant que la responsabilité est mise au goût du jour, on veut croire que cela contribuera à redonner ses lettres de noblesse à la politique. Car, entre la vision et l’entendement du citoyen et ce qui se fait le fossé s’est creusé un peu trop. Il faut donner foi à Tertius Zongo que le temps est venu d’agir à le résorber.

Souleymane KONE

L’Hebdo

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