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Production du manioc au Burkina : Près de 2,5 milliards d’investissement

Publié le mercredi 13 juin 2007 à 07h45min

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Un atelier de restitution des résultats du projet "d’Appui à la promotion de la culture du manioc dans le sud du Burkina Faso" a réuni, hier mardi 12 juin à Ouagadougou, les acteurs de la filière.

Il s’est agi de faire le bilan des résultats acquis et surtout d’asseoir les bases pour l’élaboration d’un programme national pour la promotion du manioc.

Après 20 mois de mise en œuvre dans trois provinces pilotes du Burkina Faso (Houet, Kénédougou et Comoé), le projet d’Appui à la promotion de la culture du manioc arrive à son terme. D’un coût global d’environ 2,444 milliards de F CFA, ce projet a permis d’engranger des résultats considérables.

Désormais, le Burkina Faso peut fournir près de 4 millions de boutures pour la culture du manioc. D’où le souhait du ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo de voir la culture de cette spéculation étendue à l’ensemble du territoire national de façon à ériger le pays en exportateur de manioc.

Trois champs-écoles des producteurs destinés à la formation, 32 Groupes de contact à la multiplication du manioc (GCMM) composés de 621 membres, et un champ de formation des formateurs à la station de Farako-Bâ ont été installés dans les trois provinces. De plus, 68 femmes transformatrices du manioc, six techniciens du ministère chargé de l’Agriculture, douze chefs de zones d’appui technique et d’unités d’animation technique ont été entre autres formés en technique de transformation et de bonnes pratiques d’hygiène.

Mieux, grâce à la recherche de l’Institut national de l’environnement et de la recherche agricole (INERA) ayant dégagé six variétés, les rendements sont passés de 7 à 8 tonnes/hectare pour les variétés locales contre 40 à 100 tonnes pour les variétés améliorées. Dans le cadre de la volonté du gouvernement burkinabé de faire de l’agriculture un levier du développement, le manioc constitue une filière d’espoir qui peut garantir la sécurité alimentaire et augmenter les revenus des ménages, a indiqué le coordonnateur national du projet, Rémi Dabiré.

Si la culture du manioc occupe 500 millions d’agriculteurs dans le monde selon la FAO, il faut dire que sa production, simple, peu coûteuse nécessite moins d’intrants agricoles. Plante bénéfique à l’homme et à la nature, le manioc offre une diversité de mets pouvant contribuer à la diversification des habitudes culinaires (Atiéké, couscous de manioc, tô, gari, tapioca, pain...). Aujourd’hui, l’Afrique se positionne au premier rang des producteurs de manioc avec 110 millions de tonnes suivie de l’Asie, 55 millions de tonnes. Toutefois, l’Afrique de l’Ouest enregistre une production estimée à 55,9 millions de tonnes contre un besoin de 73,2 millions de tonnes en 2007.

S.Nadoun COULIBALY


Salif Diallo pour un Burkina exportateur n°1 de manioc

"Dans le cadre de la sécurité alimentaire, nous avons négocié avec la FAO pour une intensification de cette culture. Nous étions entre 7 et 8 tonnes à l’hectare pour les productions traditionnelles. Les nouvelles variétés mises au point par l’INERA, ont un rendement de 40 à 100 tonnes/ha. Le manioc est à la fois une culture vivrière et de rente. Cette production améliore les revenus des paysans mais aussi leur alimentation. Les habitudes alimentaires n’ont pas consacré le manioc comme un produit à haut niveau de spéculation contrairement au Togo, au Ghana. Nous avons aussi la possibilité de fournir ces pays en manioc à travers les différentes productions et transformations. Notre priorité est que les champs-écoles puissent se multiplier dans le pays pour qu’on emblave de grandes surfaces en vue de faire du Burkina Faso un pays exportateur de manioc. Trois provinces (Houet, Kénédougou et Comoé) ont engagé la bataille. Il faut maintenant associer d’autres provinces pour permettre d’exploiter le manioc. Cela pourra suppléer la carence ponctuelle de maïs pour l’alimentation."

Propos recueillis par SNC

Sidwaya

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