Hado Iman fait la percussion et la chanson il y a une vingtaine d’années.

Cet enfant de Boulsa dans le Namentenga est issu d’une famille d’artistes et aime à dire qu’"un jeune vrai mossi doit savoir jouer de la calebasse". Avant de s’exiler en Italie où il réside à Milan, l’artiste a roulé sa bosse dans le milieu artistique burkinabè et ce n’est pas sans nostalgie qu’il évoque les années fastes de ces shows avec le Koulé Dafourou et son ami Madou Djembé. Il a pris la mesure de son talent par une aventure en Afrique de l’Ouest où il a eu à se frotter à des géants tel, Youssou N’Dour. En 1991, c’est le grand bond en Europe d’où à partir de Milan il organise des shows dans bon nombre de pays européens (Allemagne, Suisse...).

"Je fais plus de rythmiques que de paroles et je chante la lutte contre l’ignorance et les différents fléaux" nous dira l’artiste qui nous reçoit avec sa dernière production dans les bras.

"C’est une œuvre promotionnelle et il faut aller à pas de caméléons ".

Avec son groupe Watinoma créé en 1987, Hado Iman distille des messages sur des airs de reggae. Le groupe Watinoma qui est régi comme une association est composé d’une douzaine de musiciens qui s’essaient dans le classique burkinabè en partant de nos racines culturelles. Ces airs burkinabè sont ainsi distillés dans plusieurs festivals en Europe. "Nous sommes des ghettamens et je vis de la musique en Italie". L’artiste se produit toujours en live, une de ses grandes qualités. En vacances dans son pays natal, Hado Iman promet donner deux ou trois concerts pour le plaisir de ses fans et présenter sa nouvelle production.

En outre, il déplore le manque de management de spectacles dans notre pays. "Les musiciens reviennent au pays pour organiser eux-mêmes leurs concerts. Ils participent pour la plupart aux différents spectacles sans demander de cachets". Au niveau européens, la carrière musicale de l’artiste est gérée par Tognoli Flora, une Italienne qui a accompagné le musicien au Burkina Faso.

Le groupe Watinoma est beaucoup connu et apprécié à travers l’Europe. Cette année, il entreprendra une tournée qui le conduira dans beaucoup de pays européens. Les percussions sont l’âme de la musique burkinabè africaine et Hado Iman le grand percussionniste vit de son art et s’en tire comme il peut. Le Burkina Faso a de plus en plus le mérite d’avoir des ambassadeurs de sa culture sur tous les continents. Bons sons de tambour.

Fernando GUETABAMBA
Sidwaya