En effet, le nouveau Premier ministre n’est pas un inconnu des Burkinabè. Il est entré au gouvernement pour la première fois en juin 1994, en qualité de ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, chargé du budget. Auparavant, il était directeur général de la Coopération après avoir été secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina. De juin 1994 à novembre 1999, M. Tertius Zongo était resté plus de cinq (05) ans au gouvernement et en était devenu le porte-parole éloquent.

De son poste de secrétaire général de la Chambre de commerce à celui de représentant du Burkina auprès du FMI et de la Banque mondiale, on s’aperçoit tout de suite que le nouveau Premier ministre a toujours occupé, au cours de sa brillante carrière, des fonctions directement en rapport avec les activités économiques au plan national et la coopération avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Burkina.

Dans ces importantes fonctions, l’homme a dû se familiariser avec les défis qui se posent à l’économie burkinabè ainsi que de la philosophie et des méthodes de travail des principaux partenaires financiers du Burkina. Cette bonne connaissance de l’environnement économique national et des mécanismes de coopération sont des atouts qui ont assurément plaidé en faveur du nouveau locataire de la primature. Il a le bon profil pour les nouvelles tâches à lui confiées.

Sur le plan politique, M. Tertius Zongo jusqu’à présent n’avait pas été un militant de premier plan d’un parti quelconque. C’est un avantage pour être un homme de consensus pour les différentes tendances de la mouvance présidentielle et pour trouver également une oreille attentive auprès des partis d’opposition et auprès de la société civile. Il aura tout de suite besoin de cette disposition d’écoute pour constituer son gouvernement et certainement plus tard pour dialoguer avec les syndicats et pourquoi pas avec l’opposition autour de questions d’intérêt national. A l’évidence, cet autre paramètre d’homme de consensus a dû motiver le président du Faso dans son choix.

Sur ses qualités humaines, le nouveau Premier ministre passe pour être un homme ouvert, chaleureux, travailleur qui a de la suite dans les idées. Quand il était porte-parole du gouvernement, on l’a toujours vu totalement à l’aise devant ou hors micros. Cette facilité à communiquer sera incontestablement un atout supplémentaire pour le chef de l’exécutif qu’il est devenu.

On le voit bien, aussi bien sur le plan des compétences professionnelles et des capacités à rassurer et/ou à travailler avec les acteurs politiques, sur ses qualités humaines, le président Blaise Compaoré a fait un bon coatching en nommant M. Tertius Zongo au poste de Premier ministre.

Mais le dicton qui dit qu’ « on reconnaît le bon maçon au pied du mur » est une vérité qui est valable pour la fonction de chef de gouvernement. Au nouveau Premier ministre de confirmer tout le bien qu’on dit de lui dans ses nouvelles fonctions de primus inter pares. La configuration du nouveau gouvernement, l’élaboration du budget exercice 2008, les défis de la prochaine rentrée scolaire seront les premiers tests de l’homme dans ses nouvelles fonctions. On attend de voir !

Djibril TOURE

L’Hebdo