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Forum sur les TIC : L’Afrique dont rêve Cheick Modibo Diarra

Publié le jeudi 7 juin 2007 à 00h00min

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S’appuyer sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC) pour donner un nouvel élan au processus de développement du continent africain est la noble ambition du premier forum sous-régional sur « les meilleures pratiques dans le domaine des TIC pour le développement ». Organisé par Microsoft Afrique, ce forum, prévu pour durer trois jours, a débuté le 7 juin 2007 à Ouagadougou.

Internet et les autres TIC ont investi des pans entiers des activités humaines. Ces instruments révolutionnaires ont permis aujourd’hui à l’Occident d’avoir une meilleure maîtrise des outils de production dont ils améliorent le rendement et la qualité des produits. Et de nombreux services administratifs ou marchands sont accessibles ou rendus à des coûts moindres grâce aux TIC.

L’information, les télécommunications, l’éducation, la science, le commerce et la santé sont autant de secteurs clés où l’intégration de ces outils modernes de collecte, de traitement, de diffusion, de transaction ont fait leurs preuves dans les pays du Nord.

Pour une Afrique toujours à la traîne sur le chemin du développement, les TIC, parce qu’elles offrent d’énormes possibilités de réduction du retard du continent dans des domaines fondamentaux comme l’éducation, la santé, l’information, constituent une opportunité formidable que le « Berceau de l’humanité » doit saisir pour sortir du sous-développement dans lequel il patauge depuis.

Et c’est convaincu qu’aujourd’hui l’Afrique ne saurait se développer sans l’apport des TIC que Microsoft, en partenariat avec le gouvernement du Burkina Faso, la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), organise ce premier forum sous-régional (Afrique de l’Ouest et du Centre) sur les meilleures pratiques dans le domaine des TIC pour le développement.

Ce forum de Ouagadougou est une opportunité donnée à plusieurs personnalités spécialistes des TIC d’échanger avec des décideurs politiques et des partenaires techniques et financiers du continent afin de voir comment il est possible de prendre appui sur ces outils modernes pour accompagner efficacement le développement de l’Afrique.

Le Dr Cheick Modibo Diarra, président de Microsoft Afrique, s’est réjoui de la tenue de ce forum qui n’était qu’un rêve il y a deux ans. En effet, il a rappelé qu’en 2005, lors d’une rencontre dans la capitale burkinabè, « on a entamé des échanges sur la situation peu enviable du continent et on a aussi surtout discuté de ce qu’il fallait faire pour son développement. C’est ainsi qu’ont été jetées les bases de ce forum ».

Il fallait donc d’abord travailler à identifier, à travers le monde, des exemples réussis d’intégration des TIC dans des secteurs majeurs comme l’agriculture, la gouvernance, la santé, l’éducation, l’information, la science, etc. où l’Afrique a encore un grand retard à combler. Des exemples de réussite qu’il fallait ensuite s’appliquer à reproduire chez nous. Ce travail a été fait.

Le Dr Cheick Modibo Diarra, dans son allocution, a précisé qu’à cette rencontre, plusieurs personnalités s’exprimeront et « on ne vous présentera que des projets qui ont fait leurs preuves, car on a assez tamisé pour ne garder que les meilleurs. Ainsi, on ne vous présentera ici que des projets réalisables et mesurables ».

Le navigateur interplanétaire a confessé le pincement au cœur qu’il a lorsqu’il parcourt le continent africain, théâtre de conflits, de famines, de maladies, des ignorances de toutes sortes. Il n’a pas caché son rêve d’une Afrique qui gagne, d’une Afrique où il y a la paix, où on accède à des soins de santé et à l’éducation, une Afrique en pleine croissance où chacun peut se réaliser en fonction de son mérite et de son travail.

Il a déclaré que « cette Afrique ne nous est pas hors de portée et ce sont des fora comme celui-ci qui peuvent la bâtir. A ce forum, parlons de ce rêve, de cette Afrique compétitive, de ce qui lui permettra d’être prospère. Nous sommes à l’aube d’une transformation et on apprendra les uns chez les autres. C’est une période stimulante. Nous avons la chance d’écrire une nouvelle page de l’histoire de notre continent. Les TIC sont une chance que nous devons saisir ».

C’est du reste l’avis de Simon Compaoré, maire de Ouagadougou, qui, dans son mot de bienvenue, a salué la pertinence du thème de cette rencontre, preuve d’une prise de conscience des opportunités et des enjeux réels de la société de l’information.

Pour lui, les TIC ne sont pas un luxe, et il urge de les démystifier en les vulgarisant dans nos villes comme dans nos campagnes. Il a conclu en disant sa foi en ce que ces outils sont un puissant levier pouvant contribuer à la bonne gouvernance.

En procédant à l’ouverture du forum, Blaise Compaoré, le président du Faso, a estimé que la maîtrise des TIC est un défi impératif que l’Afrique se doit de relever afin de briser la fracture numérique entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Le chef de l’Etat burkinabè a félicité Jean Philippe Courtois, vice-président de Microsoft Corporation, et Orlando Ayala, vice-président senior chargé du Groupe développement des marchés émergents pour leur présence à Ouagadougou ; il leur a demandé de transmettre « nos salutations à Bill Gates pour sa grande disponibilité à l’égard de l’Afrique ».

Il n’a pas omis de remercier le Dr Cheick Modibo Diarra pour l’initiative de ce forum et pour sa volonté de mettre ses connaissances et sa notoriété au service du développement de l’Afrique. Pour Blaise Compaoré, « le développement accéléré du continent implique des options économiques fondées sur la bonne gouvernance et la maîtrise des moyens technologiques qui réduisent les contraintes spatio-temporelles, induisent des approches modernes dans l’organisation du travail et mettent à la portée de tous des méthodes innovantes d’accès à la connaissance ».

La fracture numérique, c’est la conviction de l’orateur, est un facteur majeur d’aggravation de la situation de sous-développement du continent. Fort heureusement, elle peut être rapidement comblée si des politiques hardies sont mises en place. C’est pour cela qu’il faut édifier une infrastructure de communication large bande qui permettra les activités électroniques dans les domaines du commerce, de la santé, de l’enseignement, de l’administration, etc.

A Ouagadougou, durant trois jours, les participants au forum vont donc examiner les défis et les opportunités de la révolution numérique pour l’Afrique sous les aspects suivants :
la mobilisation des ressources pour la construction de l’infrastructure de communication large bande ;
les transformations et innovations dans la société pour améliorer les programmes de réduction de la pauvreté. A l’ouverture du forum, outre le président du Faso, on notait la présence des chefs d’Etat du Congo et du Bénin.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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