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Micro-entreprises rurales : La fortune au village

Publié le jeudi 7 juin 2007 à 08h08min

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Dans un contexte de lutte contre la pauvreté, il est de plus en plus reconnu que la promotion de la micro-entreprise rurale est une voie qui permettrait de diversifier les revenus des ruraux. Dans la région de la Boucle du Mouhoun, le Projet d’appui aux micro-entreprises rurales (PAMER) accompagne près de 262 promoteurs de micro-projets.

Ils vont de l’embouche au bissap, gingimbre en passant par le commerce, les prestations de services... Dans la Boucle du Mouhoun, la Micro-entreprise rurale (MER) commence à porter des fruits. Timidement mais sûrement, elle s’implante, s’enracine dans un contexte de pauvreté endémique. Près de 262 micro-entrepreneurs se battent, nuit et jour, pour sortir de la misère. Preuve que l’économie rurale est en marche dans cette partie du pays. Au passage, elle crée des emplois permanents tout en constituant une source de diversification des revenus des ruraux.

Mme Eugénie Diarra, est fabricante de granulés de sirop fait à partir du bissap et du gingimbre et fait partie de la nouvelle race de micro-entrepreneurs. "J’ai vu ce produit lors d’une foire. Cela m’a plu et je me suis dit pourquoi ne pas en fabriquer. Je me suis rendue au PAMER pour prendre attache avec le conseiller. Et je fabrique aujourd’hui les granulés de sirop", explique-t-elle.Depuis ses débuts en juillet dernier, elle s’est acheté un vélo à 30 000 F CFA grâce aux économies réalisées dans la vente du sirop. Cet engin facilite ses déplacements dans les services où elle liquide, livre le bissap ou le gingimbre à 1 000 F CFA, le sachet.

Estimant vendre en moyenne par jour, 10 sachets, Mme Diarra gagne ainsi 10 000 F CFA/jour. Dans l’année, elle empocherait près de 3 650 000 F CFA. De quoi nourrir des espoirs ! Certes, ses produits ne sont pas encore certifiés mais Mme Diarra caresse le vœu de voir son activité grandir, prospérer. Elle projette d’ouvrir une boutique. Comme Mme Diarra, Arnaud Traoré fait de l’embouche. Son cheptel compte 5 taureaux, 7 vaches, 3 taurions et 3 veaux.

Diplômé du Centre d’élevage de Nanoro, il a bénéficié d’une formation à l’embouche bovine grâce au PAMER. "Cette formation a été bénéfique même si la vente demeure difficile", avoue-t-il. Soutenu par son père, l’adjudant Phillipe Toua Traoré qui dit ainsi préparer son insertion après l’armée en 2008, Arnaud espère intensifier son embouche. Même si pour l’heure, il vend ses bêtes en-deçà des prix réels à 180, 185 000 F CFA. Pour le coordonnateur régional du PAMER, Léopold Kohoun, ces exemples constituent la preuve que l’esprit d’entreprise prend du terrain en milieu rural.

Estimant qu’une femme qui gagne 1000 F CFA/jour empochera en fin d’année, 365 000 F CFA, M. Kohoun pense que la micro-entreprise rurale a sa place dans le contexte de la communalisation. "Les communes ne seront viables que si elles ont des sources de prélèvement de revenus. Or, la MER pourra payer des taxes et impôts permettant aux communes de vivre et de financer d’autres activités de développement", a-t-il soutenu. En même tant qu’elle va s’ériger en instrument de lutte contre la pauvreté, la MER va compléter les anciennes sources de revenus (agriculture, élevage).

Mais en attendant, l’enclavement, le difficile accès au crédit et l’harmonisation de l’intervention des projets ou programmes en milieu rural, la professionnalisation des MER constituent autant de défis à relever. De sorte que l’activité des MER se pérennise pour ouvrir une nouvelle ère en milieu rural, celle du bien-être.

S. Nadoun COULIBALY


Les pistes du développement tardent à venir

Les agriculteurs au Faso donnent le meilleur d’eux-mêmes pour dompter les terres arides, capricieuses, par endroits. Grâce à leur hargne, leur détermination, poussent du sol des cultures autrefois inimaginables sur nos terres. Du nord au sud, les paysans produisent une diversité de cultures qui font la fierté du pays. L’assistanat du point de vue matériel, technologique...de l’Etat aux agriculteurs démontre clairement que les autorités mesurent la nécessité de propulser ce secteur, domaine d’activité de la grande majorité de la population burkinabè.

Mais, les résultats obtenus de haute lutte sur le terrain sont ternis lorsque l’on constate que par endroits, la tomate, la pomme de terre..., pourrissent. Si la raison du problème de l’écoulement de ces produits a été avancée, il n’en demeure pas moins que le problème des pistes est une autre préoccupation majeure.

Des paysans installés dans les zones enclavées ont du mal à transporter leurs productions vers les grands marchés. Les voies d’accès de ces zones étant impraticables par les véhicules et pendant la saison pluvieuse, ces populations sont coupées du monde. C’est pourquoi le cas des périmètres en aménagement dans la Boucle du Mouhoun est un cas d’école. Des dispositions ont été prises pour que les pistes qui mènent à ces zones reculées soient dégagées.

Ainsi, les paysans pourront aisément transporter leurs productions. Produire, c’est bien mais sans des pistes, les paysans se donneront de la peine à produire et resteront contraints de garder par moments, leurs productions par devers eux, or le développement passe bien par le développement des routes.

Hamadou TOURE

Sidwaya

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