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Présidence de l’Assemblée nationale : Pour Roch, c’est rebelote

Publié le mardi 5 juin 2007 à 07h46min

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Roch Marc Christian Kaboré

Les députés issus des législatives du 6 mai 2007 ont vu leur mandat validé ce 4 juin à l’hémicycle. Début officiel donc pour ces élus nationaux qui ont reconduit le président sortant de l’Assemblée, Roch Marc Christian Kaboré, et qui ont constitué un comité ad hoc, qui déposera le 18 juin prochain le projet de Règlement intérieur de l’institution.

Acte 1 : validation des mandats

Pour cette session inaugurale de la IVe législature, tous étaient présents en cette matinée du 4 juin, excepté le député Sambaré Palguim, commissaire de police de son état, actuellement en mission en RD Congo. Ce sont donc 110 députés qui ont occupé les sièges de l’AN et qui ont validé individuellement les mandats par l’appel nominal entrecoupé d’applaudissements.

Pour la circonstance et conformément à l’article 4 du règlement intérieur en cours, et au regard de la pratique parlementaire, c’est le doyen d’âge, en l’occurrence le député ADF/RDA Ardiouma Idrissa Thiombiano, Kupiendiéli de Fada, assisté des deux plus jeunes députés, Drissa Sanogo (PAI) et Bénilde L. Somda (UDPS Ioba), qui on dirigé les travaux de validation, et surtout l’élection du nouvel occupant du perchoir. Du reste, les deux assesseurs assisteront le président élu jusqu’à l’installation du bureau définitif du Parlement

Acte 2 : bis repetita pour Roch M. Kaboré

De Sambo Issouf Bâ du PDS (premier sur la liste) à Paramanga Ernest Yonli (qui ferme la marche), les 110 députés présents ont ainsi vu leurs mandats validés sur le coup de 10h35.

Puis, après une suspension d’une heure pour permettre aux différents candidats de s’inscrire auprès du bureau d’âge, la séance fut reprise vers 11h 40.

Avec comme noms des candidats à l’occupation du perchoir (affichés sur des tableaux au hall de l’hémicycle) : Roch Marc Christian Kaboré, proposé par le CDP ; et Norbert Michel Tiendrébéogo, candidat de l’UPS, du PDP/PS et de l’ UNIR/MS.

On passa donc au vote, et conformément à l’article 14 (alinéa 1) de l’actuel Règlement intérieur, le président devant être élu au bulletin secret, tous allèrent donc mettre leur bulletin dans l’urne, sauf le député Issouf Ouédraogo qui a voté par procuration (par l’entremise de Naboho Kanidoua) ; il s’était entre-temps éclipsé pour aller accueillir l’ex-PM ivoirien, Charles Konan Banny, en visite au Burkina.

Au décompte final le vote a donné les résultats suivants :
- Roch Marc Christian Kaboré : 90 voix ;
- Norbert Michel Tiendrébéogo : 13 voix ;
- bulletins nuls : 07.

L’ancien et nouvel occupant du perchoir, après ce vote-plébiscite, alla reprendre son fauteuil et son sceptre pour dire quelques mots à ses collègues. Notamment pour remercier Kupiendiéli, qui a su mener les travaux d’installation, et donner rendez-vous aux députés dans les semaines à venir pour fixer les objectifs fixés à cette 4e législature de la 4e République.

Il est bien d’indiquer que jusque-là, les prédécesseurs de Roch que sont Arsène Bongnessan Yé (1992-1997) et Mélégué Maurice Traoré (1997-2002) avaient dû se contenter d’un mandat unique.

Pour Roch donc, c’est rebelotte. Enfin, selon l’article 86 (alinéa 2) de la Constitution, l’Assemblée nationale doit élaborer son règlement intérieur à ses débuts. C’est pourquoi une commission ad hoc, de 22 membres, conduite par le député Achille Tapsoba y travaillera durant deux semaines pour, en principe, déposer le projet de règlement intérieur de cette 4e législature le 18 juin prochain.

Finalement donc, Roch Marc Christian Kaboré conserve sa "chose". Et pourtant, que de supputations, normales du reste, au regard de ce qu’ont vécu les présidents de la première et de la 2e législature. En effet, en vertu d’une loi non écrite, certains prétendent que selon la volonté de l’enfant terrible de Ziniaré, tout occupant de ce poste ne doit pas rempiler.

C’est pourquoi d’ailleurs les noms de Salif Diallo, Mme Pascaline Tamini/Bihoun, Komi Sambo Antoine, pour ne citer que ceux-là, étaient avancés dans les gargotes et repris même par la presse.

"Dérogation" donc, à supposer que cette règle n’ait jamais existé, pour Piiga (1) comme certains se plaisent à le surnommer. Un Roch qui a campé succinctement aux journalistes les travaux qui attendent les députés quand il a dit :

"Ce qui importe, ce sera la qualité des débats pour faire avancer la démocratie, et une des préoccupations pour nous sera la relecture du code électoral".

En rappel, l’opposition a déposé en octobre 2006 une mouture du Code électoral qui toilette sa version actuelle en certains endroits. C’est sur ce texte que les députés vont vraissemblablement plancher dans les mois à venir.

Z. Dieudonné Zoungrana

Issa K. Barry

Note : piiga, en langue nationale mooré, est la traduction de roc, mot homonyme de son prénom Roch, pour faire allusion à sa solidité physique et politique.

L’Observateur

P.-S.

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