Parmi ces heureux élus, deux de nos collègues : Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana et Assane Ouédraogo. Au titre des prix spéciaux, Adama Ouédraogo Damiss reçoit le prix du ministère de la Santé dans la catégorie Presse écrite.

Les « Prix Galian », rappelons le, sont un concours annuel d’excellence des professionnels de la presse écrite et audiovisuelle du public et du privé. Organisés par le ministère de l’Information depuis 1997, ils récompensent les meilleures œuvres dans 26 genres. En 10 ans, les prix Galian ont été décernés à 150 professionnels. P our cette édition, le jury, de 9 membres, présidé par le magistrat Birika Jean Claude Bonzi, conseiller à la Cour de cassation, a statué sur 201 œuvres dont 112 en presse écrite, 56 en radiodiffusion et 33 en télévision. Si depuis la création des Galian, chaque candidat pouvait postuler avec plusieurs œuvres, le règlement de l’édition 2007 plafonnait le nombre d’œuvres en compétition à 1. Le jury, à entendre son président, s’est basé sur des critères de recevabilité de l’œuvre, des critères généraux (forme et fond) et spéciaux pour évaluer les candidats.

Et pour avoir été également président du jury de l’édition précédente, Birika Jean Claude Bonzi a déploré la baisse de la qualité du travail des professionnels de l’information et de la communication comparativement à 2006. « Les œuvres ne volent pas très haut », indique-t-il, tout en invitant les hommes et femmes de médias à se préparer convenablement, en tenant compte du règlement du concours.

De nombreux ministères ont remis des prix spéciaux à des professionnels. De tous ces départements, seul le ministère de la Santé a décerné des prix spéciaux en presse écrite, radiodiffusion et télévision. Un effort qui mérite d’être salué vivement. Quant aux 12 lauréats (voir encadré), ils viennent de plusieurs organes de presse et d’autres structures, à savoir l’Observateur paalga (voir aussi encadré sur les gagnants du journal), les Editions Sidwaya, Bendré, la Radio nationale du Burkina (RNB), la Télévision nationale du Burkina (TNB), Manivelle production, la Direction de la cinématographie nationale (DCN).

Le parrain de l’édition, Ernest Paramanga Yonli, Premier ministre, tout en félicitant ses heureux filleuls, a adressé ses encouragements aux candidats malheureux. Convaincu que la presse burkinabè contribue à l’enracinement de la démocratie, il s’est réjoui du fait que celle-ci occupe une place honorable dans les revues de la presse internationale. Cette position, a-t-il ajouté, impose davantage une exigence de qualité, de probité et de responsabilité. Ernest Paramanga Yonli milite donc pour une presse qui fait de l’exactitude des faits, de leur vérification ainsi que du respect de la vie privée son credo.

Au cours de cette nuit du communicateur, l’association Boyaba, l’Association des éditeurs et publicateurs des journaux en langues nationales (AEPJLN) ont reçu chacune un Galian spécial. Le parrain, lui, a été récompensé du Galian spécial de l’édition. S’agissant toujours de gratification, notre consœur Zénabou Tarpilga de la RNB, outre son Galian du Meilleur magazine, a été désignée par le Conseil supérieur de la communication (CSC) comme la meilleure professionnelle de l’année. Elle gagne un prix d’encouragement composé d’un téléphone portable.

Cyr Payim Ouédraogo

Le Palmarès 2007

Presse écrite
Meilleure maquette : Abdoulaye Damé (Carrefour africain) des Editions Sidwaya ; 1 trophée + attestation + 500 000 F CFA
Meilleure photo de presse : Assane Ouédraogo de l’Observateur paalga ; 1 trophée + attestation + 500 000 F CFA
Meilleure caricature : Joèl Salou du journal Bendré ; 1 trophée + attestation + 500 000 F CFA
Meilleure interview : Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana de l’Observateur paalga ; 1 trophée + attestation + 500 000 F CFA
Meilleur reportage : Urbain Kaboré des Editions Sidwaya ; 1 trophée + attestation + 500 000 F CFA + appareil photo numérique (don du CSC)

Radiodiffusion
Meilleur son : Sylvie Yaro de la RNB ; 1 trophée + attestation + 500 000 F CFA
Meilleur magazine : Zénabou Tarpilga de la RNB ; 1 trophée + attestation + 500 000 F CFA
Meilleur grand reportage : Yannick Laurent Bayala de la RNB ; 1 trophée + attestation + 500 000 F CFA + dictaphone numérique (don du CSC)

Télévision
Meilleur son : Amidou Seydou Oubda de la TNB ; 1 trophée + attestation + 500 000 FCFA
Meilleure image : Marc de Baker de Manivelle Production ; 1 trophée + attestation + 500 000 FCFA
Meilleure fiction : Habibou Zoungrana de la DCN ; 1 trophée + attestation + 500 000 FCFA
Meilleur documentaire : Raymond Tiendré de la TNB ; 1 trophée + attestation + 500 000 FCFA

Les prix spéciaux

Ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) * Radiodiffusion (grand reportage) : Sylvain Vébamba (RNB) ; 1 trophée + 300 000 FCFA * Presse écrite (enquête) : Salifou Ouédraogo (Editions Sidwaya) ; 1 trophée + 300 000 FCFA
Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT) * Télévision (magazine) : Yemboado Evariste Combary (TNB) ; 300 000 FCFA
Ministère de la Promotion des droits humains (MPDH) * Télévision : Barou Omar Ouédraogo ; 1 attestation + 300 000 FCFA
Ministère de la Santé * Presse écrite : Adama Ouédraogo (Damiss) ; 300 000 FCFA * Radiodiffusion : Yaya Boundaoné (Pulsar) ; 300 000 FCFA * Télévision : Adjima David Thiombiano ; 300 000 FCFA
Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) * Presse écrite : Michel Nana (Bendré) ; 300 000 FCFA * Radiodiffusion : Yankité Da (radio Gaoua) ; 300 000 FCFA

L’Obs. obtient 3 prix

Comparativement aux précédentes éditions, on peut dire que la présente est celle de l’Observateur paalga. En effet, Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana s’impose dans la catégorie interview (en presse écrite) avec son œuvre : « Olive-Jeannine Abiola : Blaise, Obasanjo, le Nigeria et moi » tandis qu’Assane Ouédraogo décroche le Galian de la meilleure photo de presse. Outre ces deux lauréats du palmarès officiel, le journal s’est bien illustré au niveau des prix spéciaux, à travers Adama Ouédraogo Damiss, le spécialiste maison de la santé ; son article primé est intitulé : « Maladies cardiaques : une pile électrique qui recharge les patients ».

Revenons au premier lauréat : c’est lors de la couverture présidentielle béninoise en mars 2006 qu’il s’est retrouvé dans le même hôtel que Olive Jeannine, une des deux épouses vivantes (les deux autres étant décédées) du chief Moshood Abiola, vainqueur présumé de la présidentielle de 1993 annulée par Sani Abacha. Grâce à cette interview de la fille de l’ancien ministre camerounais de la Sécurité, Jean Fauchivet, on a beaucoup d’informations sur ce qui est advenu du Parti politique d’Abiola, le Social Democratic Parti (SDC) ; de son testament pendant en justice suite à des litiges qui ont éclaté sur le partage de ses biens ; les rapports qu’entretenaient son défunt mari avec les chefs d’Etats africains notamment Blaise Compaoré,

Abdoulaye Wade, ATT (Amadou Toumani Touré). C’est un sentiment de joie et de fierté qui anime notre confrère Dieudonné Zoungrana qui a gardé d’excellents rapports avec son interviewée. Pour la petite histoire, c’est le vendredi 1er juin, jour de la remise des Galian, que ce dernier a reçu un mail de l’épouse d’Abiola lui notifiant sa prochaine venue à Ouagadougou. Tout comme Assane Ouédraogo et Adama Ouédraogo Damiss, nos deux autres lauréats, il a dédié son prix à toute l’équipe de l’Observateur paalga, car, dit-il, c’est un travail collectif qui a été reconnu pour son mérite. Pour le spécialiste maison de la santé, cette récompense l’encourage à persévérer dans l’animation de la rubrique « Carnet de santé ». Humblement, il laissera entendre que l’article primé ne fait pas forcément de lui le meilleur dans le domaine. Outre l’Observateur, il dédie également son prix au professeur agrégé Ali Niakara (l’interviewé).

Pour Damiss, son reportage a consisté à informer le public que la pose d’une pile électrique ou encore d’un stimulateur cardiaque pour appuyer les cœurs défaillants des patients est possible. Une technique de pointe qui peut paraître, pour beaucoup de personnes, difficilement imaginable dans un pays pauvre comme le notre, a indiqué Damiss. Quant à la photo d’Assane Ouédraogo, c’est le réflexe du reporter, raconte-t-il, qui l’a conduit à s’intéresser à cette pauvre dame du côté du quartier Tampouy, qui bravait un sérieux risque de se faire renverser ou écraser en voulant ramasser son riz déversé au moment où elle a tenté de traverser la voie. Comme quoi la pauvreté peut amener une personne à exposer énormément sa vie, juste pour une poignée de riz ou de mil.

C.P.O.

Observateur Paalga