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G8-Afrique : L’entourloupe de l’aide

Publié le mercredi 30 mai 2007 à 08h00min

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Au prochain sommet du G8 qui aura lieu du 6 au 8 juin prochain à Heiligendarmm, en Allemagne sous le thème « Croissance et responsabilité », les dirigeants des pays les plus industrialisés débattront de la transparence des marchés financiers internationaux, de la réduction des déséquilibres macroéconomiques, de la liberté d’investissement y compris dans les pays émergents et des conséquences sociales de la mondialisation.

Ils se pencheront également sur la gestion durable des ressources naturelle et de la protection de la propriété intellectuelle à l’heure des nouvelles technologies de la communication.

Au cours de ce sommet auquel sont invités des pays émergents comme la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud, le Mexique et le Brésil, il s’agira aussi de relancer les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui achoppent sur les questions agricoles, notamment les massives subventions que les occidentaux accordent à leurs agriculteurs, faussant ainsi la concurrence sur le marché international.

Les relations Nord-Sud seront également au menu des discussions. « L’Afrique n’est pas un continent perdu », a déclaré la chancelière allemande, Angela Merkel qui assure la double présidence de l’Union européenne (UE) et du G8. Elle tentera de convaincre ses homologues d’abandonner l’approche globale du développement du Sud et de cibler désormais l’aide publique au développement (APD) sur les pays qui font des efforts en matière de bonne gouvernance et de liberté d’entreprise. Elle profitera aussi de cette tribune pour essayer convaincre les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) de signer avec l’UE les Accords de partenariat économiques (APE) au plus tard le 31 décembre 2007.

Sur ce dossier, rien n’est gagné d’avance car les ACP redoutent fort les conséquences de l’ouverture de leurs marchés aux produits étrangers. L’arrivée massive et brutale de poulets congelés dans de nombreux pays africains en 2005 n’ayant pas laissé que de bons souvenirs, rien ne permet en l’état actuel de croire que toutes les six zones économiques des ACP signeront les APE à la date indiquée.

Comme lors des précédents sommets, de nombreuses Organisations non gouvernementales (ONG) sont attendues à ce rendez-vous annuel et ne manqueront pas de rappeler aux pays riches qu’ils n’ont pas respecté leurs promesses faites en 2005 à Gleneagles, en Ecosse de doubler l’APD en faveur des pays pauvres d’ici 2010.

Mais c’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Selon les rapports publiés début mai par plusieurs ONG dont le Comité d’aide au développement (CAD), Oxfam, France Agir Ici, le compte n’y est pas puisque l’APD a représenté 103,9 milliards de dollars en 2006, soit une baisse de 5,1% par rapport aux années précédentes.

Ce montant représente 0,30% du revenu national brut (RNB) des donateurs, en deçà des 0,39% fixés pour 2006 et très loin des 0,70% préconisés par l’Organisation des nations unies en 1970. Pis, dans le détail, le contenu de l’aide laisse perplexe. On s’aperçoit en effet qu’une partie des fonds accordés aux pays pauvres est constituée de remise de dette et de prêts.

En 2006, les annulations de dette ont représentées plus de 19 milliards de dollars dont 11 milliards pour le seul Nigeria, le premier pays africain producteur de pétrole, et 3 milliards à l’Irak, un pays détruit par l’invasion militaire américaine depuis mars 2003. « Loin de représenter un flux financier nouveau, ces annulations ne correspondent en fait qu’à des jeux d’écriture comptable consistant à la comptabilisation du coût des étrangers dans les universités européennes et des dépenses liées à l’accueil des réfugiés », révèlent les ONG, qui estiment que 30% de l’aide européenne, soit 13,6 milliards d’euros constitue de « l’aide artificielle ».

Dans ce jeu d’écriture comptable qui ressemble fort à une entourloupe, la France et l’Autriche sont particulièrement épinglées. A l’accueil des réfugiés et des étudiants étrangers, on apprend que l’Hexagone comptabilise également les fonds alloués aux Territoires d’Outre-mer de Mayotte et de Wallis & Futuna.

Par Joachim Vokouma
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 mai 2007 à 19:07, par Yamyélé En réponse à : > G8-Afrique : L’entourloupe de l’aide

    MORCEAUX CHOISIS DU DISCOURS DE THOMAS SANKARA À ADDIS ABEBA SUR LA DETTE : ’’Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de part ses origines. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont ceux là qui nous ont colonisé, ce sont les mêmes qui géraient nos états et nos économies, ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fonds, leurs frères et cousins.

    Nous étions étrangers à cette dette, nous ne pouvons donc pas la payer.

    La dette, c’est encore le Néo-Colonialisme où les colonisateurs se sont transformés en assistants techniques ; en fait, nous devrions dire qu’ils se sont transformés en assassins techniques ; et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement.

    Des bailleurs de fond, un terme que l’on emploi chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le bâillement suffisait à créer le développement chez les autres. Ces bailleurs de fond nous ont été conseillés, recommandés ; On nous a présenté des montages financiers alléchants des dossiers ; nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans ,même plus c’est-à-dire que l’on nous a amené à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus.

    Mais la dette, c’est sa forme actuelle, contrôlée, dominée par l’impérialisme, une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement obéisse à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier c’est-à-dire l’esclave tout court de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer les fonds chez nous avec l’obligation de rembourser.

    On nous dit de rembourser la dette, ce n’est pas une question morale, ce n’est point une question de ce prétendu honneur de rembourser ou de ne pas rembourser ; Monsieur le président, nous acons écouté et applaudi le premier ministre de Norvège lorsqu’elle est intervenue ici même, elle a dit, elle qui est Européenne, que toute la dette ne peut pas être remboursée. La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fond ne mouront pas .Soyons en sûrs. par contre, si nous payons, c’est nous qui allons mourir .Soyons en sûrs également. Ceux qui nous ont conduit à l’endettement ont joué comme dans un casino ; quand ils gagnaient, il n’y avait point de débat, maintenant qu’ils ont perdu au jeu, il nous exigent le remboursement ; et l’on parle de crise. Non ! Monsieur le Président, ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle du jeu, la vie continue !!!...........Monsieur le président, ma proposition ne vise pas simplement à provoquer ou à faire du spectacle, je voudrais dire ce que chacun de nous pense et souhaite. Qui ici ne souhaite pas que la dette soit purement et simplement effacée ? Celui qui ne le souhaite pas, il peut sortir, prendre son avion et aller tout de suite à la banque mondiale payer ! Tous nous le souhaitons !

    Je ne voudrais pas que l’on prenne la proposition du Burkina Faso comme celle qui viendrait de la part de jeune sans maturité et sans expérience. Je ne voudrais pas non plus que l’on pense qu’il n’y a que les révolutionnaires à parler de cette façon. Je voudrais que l’on admette que c’est simplement l’objectivité et l’obligation et je peux citer dans les exemples de ceux qui ont dit de ne pas payer la dette des révolutionnaires comme des non révolutionnaires, des jeunes comme des vieux. Je citerai par exemple Fidèle Castro, il n’a pas mon âge même s’il est révolutionnaire mais je pourrais citer également François Mitterrand qui a dit que les pays africains ne peuvent pas payer, que les pays pauvres ne peuvent pas ; Je pourrais citer Madame le premier ministre de Norvège, je ne connais pas son âge et je m’en voudrais de le lui demander. Je voudrais citer également le président Félix Houphouët-Boigny.

    Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence’’. ET MALGRÉ TOUT IL NE FUT POINT LÀ !!!!

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