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Succession de Blaise Compaoré : Objet de tous les fantasmes

Publié le mardi 29 mai 2007 à 07h50min

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Blaise et François Compaoré

Alors même qu’il n’est qu’à la première moitié de son mandat et que la Constitution lui donne droit à un autre mandat, Blaise Compaoré est comme déjà poussé au-dehors. S’il ne faut dénier à personne le droit de spéculer sur sa succession, ce serait cependant jouer à l’aveugle que d’ignorer cette manœuvre cousue de fil blanc. Celle voulant que s’il s’en allait, son frère cadet soit positionné pour « hériter de la chose ». (Sic) sacré Burkina Faso !!!

Ce sobriquet attribué de longue date à François Compaoré, affublé du titre ronflant, mais donné à dessein de « petit président » n’est pas fortuit. C’est un peu comme si sa présence, voire son existence est une anomalie de l’histoire, sinon plus prosaïquement de la nature.
L’idée, que l’idée ferait son chemin et aujourd’hui sujet de dissertion ouverte, ramène à la conviction que décidément François Compaoré est devenu une denrée vendable et partant très prisée des médias. Sujet aussi porteur que lui, on n’en voit pas...

Mais, faut-il seulement savoir que son cas et celui de son frère de président n’est pas isolé dans le monde. Les analystes en Afrique ou ailleurs dans le monde, ont l’art de voir derrière tous les pouvoirs une affaire de clans, une famille, organisée en une presque mafia, dont la finalité revient à dresser des montages inavouables, des coups fourrés et tordus.

De Bongo à Gbagbo, en incluant Wade, Deby, le roi Mohamed VI et le vieux Bouteflika, l’Afrique n’a pas fini d’avoir son lot. Elle n’a cependant pas le monopole, le cas le plus proche de nous étant Jacques Chirac, épouse et fille formant un clan, aujourd’hui remplacé par celui de Sarkozy, épouse et famille recomposée. Que dire de Bush père et fils ? Que dire du clan Kennedy, soupçonné dangereux pour l’Amérique de l’individualisme triomphant.

La destruction de ce clan aurait été planifiée par des officines terroristes et obscures et dont le point d’orgue fut la disparition dans un accident d’avion toujours inexpliqué du fils promis à la fonction suprême, John John, 33 ans alors et seul héritier de John Fitzgerald Kennedy.

Toujours tort

Quoi que François Compaoré fasse, on lui a incrusté dans la chair la tare congénitale d’avoir toujours tort. Tort d’avoir eu pour frère, un homme président de la République au calme olympien, difficile à atteindre et à déstabiliser.
Alors, le bon sens veut qu’on trouve chez ce président, le maillon faible. Son frère cadet, cible idéale.
Devenu par la force de la cause, la cible donc, il a eu d’abord tort d’afficher sa discrétion. Dans l’ombre et faisant mille efforts pour cacher sa tête, cette posture n’était pas acceptable.

Le devoir de s’opposer, va donc se faire au travers de cette anomalie.
Ainsi, caché et refusant la lumière, il lui est attribué la paternité de tous les dossiers sombres de la révolution puis de la république.
Malgré la Journée nationale de pardon et l’endossement par l’Etat des différents cas de violences en politique, lui ne peut pas être concerné par cette opération d’absolution.
La conviction ancrée que quoi qu’il dise et fasse, il est coupable parce que n’ayant rien à cacher. L’acharnement se mue par magie en l’accusation de la volonté d’en faire le futur successeur de son frère.

Si son visage est ainsi vu dans les médias, c’est parce que selon ses détracteurs, la manœuvre de légitimation de son imposition indispensable et obligatoire est en marche.
En un mot et comme en mille, il n’a pas le droit de vivre heureux parce qu’il vit caché encore moins s’il décide d’être un citoyen comme tout autre.

Hypothèse farfelue ou fondée

N’ayant pas de boule de cristal et ne possédant pas la science de « taper dans le sable », il serait hasardeux d’avancer telle ou telle hypothèse sur ce fantasme.
François Compaoré président du Faso, c’est une magnifique trouvaille pouvant faire les « UNES », en attendant que germent dans des esprits féconds d’autres affaires croustillantes. Après les procès en sorcellerie, voilà bien un sujet permanent parce qu’ayant de beaux jours devant lui. D’ici à 2015, il y en aura forcément des histoires à raconter, tant il s’agira de suivre avec intérêt les différents épisodes devant aboutir à lui faire porter ses habits de futur président.

Bien sûr, en choisissant ce thème réaliste ou surréaliste, c’est selon, l’opinion au fil du temps finira par se dire : « en voilà une bien mauvaise idée. Est-ce à dire que le Burkina Faso leur appartient-il ou est-il leur chose ? »
Mais osons croire et dire que le pays a amorcé un processus démocratique irréversible. Que chaque jour que Dieu fait, il ira en se consolidant au point que seule l’urne soit l’unique source de pouvoir suprême au Faso. Les acteurs, s’ils veulent vraiment qu’il en soit ainsi et pas autrement, ont les moyens de travailler à cet objectif ultime.

En 2005, treize candidats ont compéti pour le fauteuil présidentiel pour une issue reconnue, acceptée par tous. Y a-t-il seulement des raisons que cela change, au prétexte que de forts soupçons existeraient que François Compaoré est promis à la fonction suprême.

On peut douter légitimement de la foi en la démocratie de ceux qui colportent cette hypothèse.
Citoyen comme chacun de nous, le « petit président », s’il a l’ambition de devenir le « grand président » aura à faire la preuve de sa capacité et de sa légitimité par les urnes à l’instar de ses concurrents éventuels. Le peuple jugera, le moment venu.

Souleymane KONE

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 29 mai 2007 à 18:18, par kgb En réponse à : > Succession de Blaise Compaoré : Objet de tous les fantasmes

    Fantasme ? en voici un vrai du grand HEBDO

  • Le 14 juin 2007 à 20:07, par Yamyélé En réponse à : > Succession de Blaise Compaoré : Objet de tous les fantasmes

    Mr le journaliste, où avez-vous déterrer un tel thème ? On en est pas encore là et le kôrô Blaise peut se représenter encore s’il le désire, et je crois que la majorité du peuple sera d’avis. Je parle de ce que je sais car je discute fréquemment avec les paysans dans les profondeurs du pays, les fonctionnaires de brousse, les vieilles personnes, etc.

    Ceux qui sont pressés sont ceux de l’opposition cacique qui ne peuvent pas tomber sur une calebasse et la briser. Toujours entrain de se chamailler pour des strapontins !!!!!

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