Déjà à l’aéroport international de Ouaga, le PM de Côte-d’Ivoire avait laissé entendre qu’il était venu au Burkina Faso pour faire le point au facilitateur sur les avancées du processus de paix en Côte d’Ivoire. A ce sujet Guillaume Soro dira sans ambages :"nous sommes optimistes... Car des choses ont été faites, et beaucoup de choses restent à faire" : pour lui, l’essentiel est de "réunir l’ensemble des ingrédients pour consolider et conforter le processus de sortie de crise".

Et Guillaume Soro a raison de parler de consolidation, car au nombre des "problèmes" figure la réunification effective du pays. Certes le 16 avril dernier le président Laurent Gbagbo, le PM Soro, ainsi que tout ce que le pays compte d’autorités politico-administratives ont assisté, à Tiébessou à 300 km au nord d’Abidjan, au démantèlement de la "zone de confiance". Ainsi en est-il du regroupement des ex-combattants, du redéploiement de l’administration et de la tenue des fameuses audiences foraines. Le cas typique du démantèlement des milices s’avère un véritable casse-tête dans ce processus. Blaise Compaoré, le facilitateur, l’a bien perçu, qui a insisté le 11 mai dernier, lors du conclave du Comité d’évaluation et d’accompagnement (CEA) du processus, en particulier sur l’aspect réinsertion des ex-combattants. En effet comment résoudre la problématique des gradés ?

En clair que faire de ces pieds plats et autres rebelles des bombardés qui comandant, qui colonel dans l’armée régulière ? Guillaume Kigbafori Soro croit avoir la solution, puisqu’à cette question nœudale, il répondit, sur le perron de la présidence du Faso, en ces termes : "La question des grades est en cours de résolution ... il ne s’agit pas de recréer la bicyclette, ce sont des expériences qui ont existé dans bien des pays ... il y a des solutions, et nous avons mis en place un cadre de discussion..., nul doute que des solutions seront trouvées, et alors nous pourrons procéder à la réunification des armées...". Espérons donc que cette difficulté majeure sera résolue, car du côté du centre de commandement intégré (CCI), mis en place le 16 avril dernier, on affirme que ce démantèlement, initialement prévu du 21 avril au 5 mai, débutera le 5 juin prochain. La paix en Côte-d’Ivoire vaut bien quelques semaines de retard.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga