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« Les sept douleurs » du lieutenant Combary : Coup d’essai, coup de maître

Publié le mardi 19 mai 2009 à 10h32min

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« Les sept douleurs » du lieutenant Combary : Coup d’essai, coup de maître

William Aristide Nassidia Combary

« Les sept douleurs »... Tel est le titre de l’œuvre littéraire du Lieutenant de gendarmerie William Aristide Nassidia Combary. A travers ce recueil de nouvelles qu’il a dédicacé le mardi 22 mai 2007 à Ouagadougou, le lieutenant entre ainsi dans la cour des écrivains nouvellistes burkinabè.

« C’est une fierté pour moi de voir les troupes rassemblées ici ce matin, non pas sur convocation mais pour une cérémonie aussi solennelle que celle-là, la dédicace de l’œuvre littéraire du lieutenant de gendarmerie William Aristide Nassidia Combary ». C’est en ces mots que le ministre de la Défense Yéro Boly a ouvert la cérémonie de dédicace de ladite œuvre, Les sept douleurs ». Préfacier du livre du lieutenant Combary, il s’est réjoui de cette initiative heureuse du jeune écrivain.

Pour le ministre Boly, il n’est pas coutume dans l’environnement culturel au Burkina Faso de voir des militaires produire des œuvres littéraires. Et le lieutenant Combary vient de réussir une prouesse. « Cet ouvrage révèle un talent en devenir qui a su percer le mystère et façonner l’image de la vie » , a relevé son ministre.

Pour le chef du département de la Défense « Les sept douleurs » contribue à faire davantage prendre conscience de ces maux (prostitution, excision, infidélité, mariage forcé, trahison) qu’on ne dénonce jamais assez. Il donne également une autre image du militaire sous la facette de la contribution des Forces de défense à l’animation des différents arts de la culture nationale.

C’est pourquoi Yéro Boly, tout en souhaitant une bonne carrière au nouvelliste, a invité les autres frères d’armes à emboîter ses pas. En effet, l’exemple du lieutenant, selon Saïdou Niampa, critique littéraire, est à suivre. « Les nouvelles qu’il nous propose forment une œuvre qui crie, hurle, philosophe, éclate de rire, mais aussi saigne les âmes sensibles ».

Une œuvre qui « saigne »

La vocation essentielle de l’auteur, poursuit M. Niampa, réside dans une croisade impitoyable contre l’hypocrisie, la dissimulation et le mensonge. « L’auteur n’a pas l’intention de nous raconter une histoire, de nous amuser, encore moins de nous attendrir mais de nous forcer à penser à comprendre le sens profond et caché de notre propre nature » », remarque le critique.

Quant à la marraine, le ministre de la promotion des droits humains, Monique Ilboudo, elle a tout simplement été émue de la maîtrise du genre littéraire combien difficile qu’est la nouvelle et dont a fait preuve le lieutenant Combary. Pour elle, « Les sept douleurs », première œuvre de l’auteur devant se présenter comme un coup d’essai, est plutôt un coup de maître.

Le jeune nouvelliste explique que le projet d’écrire, est né en 2001 alors qu’il était en stage au Maroc. Cependant, la passion pour l’écriture remonte au Prythanée militaire du Kadiogo (PMK) où en s’exerçant à l’écriture littéraire, William Combary alors élève à l’époque a reçu des prix. Ainsi en 1996, il a obtenu le 8ème prix de la Francophonie avec « Mariétou » (réécrit pour donner « le crime des traditions » dans les sept douleurs). En 1997, il reçoit le 3ème prix du concours littéraire du directeur des études du PMK avec la nouvelle sans titre qu’il bâptisa « silence dans ma vie ».

« Les sept douleurs » sont construites à partir d’un fil conducteur : « qui a vu la souffrance de l’homme n’a rien vu, il faut voir la souffrance de la femme ; qui a vu la souffrance de la femme n’a rien vu, il faut voir la souffrance de l’enfant ». L’œuvre tirée à 2000 exemplaires est disponible à la librairie jeunesse d’Afrique, à la DIACFA et à la Gendarmerie nationale au prix unitaire de 2 500 F CFA.

Aline Verlaine KABORE

Sidwaya

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