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<I>Droit dans les yeux </I> : Une parole libre sur les antennes

Publié le mardi 22 mai 2007 à 08h09min

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Sidnaaba

Dans un article paru dans "Le Pays" du 5 avril (n°3843, page 8), Monsieur Mahama Sawadogo s’effraie de l’apparition d’un "nouveau genre journalistique", la traduction et la diffusion par les radios en langues nationales des journaux écrits en français ; il voudrait anticiper les problèmes éventuels qui pourraient survenir du fait de la non maîtrise de la fidélité de la traduction de textes dans les langues nationales....

Imaginez un instant qu’une parole libre, vraie, indépendante soit dite dans les langues nationales à travers les radios FM et les radios rurales... "à partir de ce qui est écrit dans les journaux papier" ... et il y en a aujourd’hui des choses qui s’écrivent !

Et les animateurs des radios rurales vont les dire dans les langues nationales bien mieux que ne pourraient le faire bon nombre de nos hommes politiques qui ont quitté le milieu il y a bien longtemps... et ils vont être bien compris.

Imaginez un instant que cette parole reflète les aspirations véritables des populations et qu’elles s’y reconnaissent....

Imaginez que le débat s’ouvre à la base, libre et démocratique, échappant aux diktats des partis...

Imaginez que toutes les turpitudes remontent à la surface et se répandent en informations...

— comme l’histoire des tracteurs à la journée du paysan ; mais on m’a dit que cette "révélation" a été tolérée parce que déjà connue du grand public ! —

Imaginez que des solutions soient suggérées autres que celles du parti au pouvoir...

Un autre monde...

Il est facile de surveiller les écrits et d’intenter des procès pour délit de presse dès que cela dérange le pouvoir... Une censure sur le papier est effectivement assez facilement applicable...

Mais comment emprisonner la parole, celle qui se vit, celle qui se dit, celle qui célèbre la vérité et la liberté... Comment lui fixer des règles comme au texte écrit, comment la "cadrer", l’"encadrer", la "canaliser" ? Angoisse permanente de toutes les dictatures et de tous les partis uniques. Alors, certainement, cette tâche est beaucoup plus difficile.

Mais je pense qu’il n’y a aucun souci à se faire.

Au pays des hommes intègres, si l’information juste et vraie est donnée en son temps, avec les preuves à l’appui, les faux bruits ne se répandront pas...

Si la gouvernance devient irréprochable, il n’y aura que des louanges

Si la corruption active ou passive peu à peu disparaît, aucune rumeur malveillante envers quiconque ne circulera.

Mais c’est là tout un programme ...

Père Jacques LACOUR jacqueslacourbf@yahoo.fr

Père Jacques LACOUR jacqueslacourbf@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 22 mai 2007 à 12:11, par Alex En réponse à : > <I>Droit dans les yeux </I> : Une parole libre sur les antennes

    Bonjour,
    Je n’ai pas lu l’article de M. Sawadogo mais je partage entièrement ses inquiétudes. Pour avoir écouté quelques fois ces fameuses (pour ne pas dire fumeuses) traductions, je crois que le CSC doit prendre rapidement ses responsabilités pour éviter le pire. Qu’on se souvienne un peu de l’Affaire dite des "Kundé" et le rôle d’une certaine radio FM de la place.... Il serait suicidaire de laisser ces "traducteurs" n’en faire qu’à leur tête. Autant les radio FM peuvent être un puissant levier de la liberté de la presse et de la bonne gouvernance, autant elle comportent un fort risque de manipulation et de récupération à des fins autres que celles de la liberté et de l’indépendance de la parole. Ces "journalistes" d’un type nouveau maîtrisent sans doute les langues nationales mieux que nos politiciens, mais ils n’ont reçu aucune formation sur le genre de travail qu’ils sont en train de faire et qu’ils font souvent mal. Je suis donc favorable à un encadrement de ces radios par le CSC et les autorités du ministère de l’information. Qu’on leur fasse faire par exemple des stages à la radio rurale, auprès de vrais professionnels rompus dans l’art de traiter l’information en langues nationale.

    • Le 22 mai 2007 à 19:27 En réponse à : > <I>Droit dans les yeux </I> : Une parole libre sur les antennes

      Tout a fait d’accord avec vous. C’est pas parcequ’on a le verbe facile qu’on devient journaliste.
      Il faut discipliner le domaine de cespersonnes d’un genre nouveau dans le but de prevenir tout eventuel derapage.

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