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SNTRV-B : Le torchon brûle

Publié le lundi 21 mai 2007 à 07h00min

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Le 16 mai dernier a eu lieu à la Bourse du travail une conférence de presse du Syndicat national des transporteurs routiers de voyageurs du Burkina Faso. Elle était présidée par Salifou Salogo, président du SNTRV-B.

La rencontre du 16 mai avait pour objet d’informer les hommes de média de la crise qui mine cette organisation syndicale des transporteurs routiers.

C’est une affaire d’ouvertures de comptes à la Banque internationale du Burkina (BIB) et à la Banque Sahélo saharienne pour l’industrie et le commerce (BSIC) qui a permis de lever le lièvre.

Selon Salifou Salogo, président du Syndicat national des transporteurs routiers de voyageurs du Burkina Faso (SNTRV-B), le secrétaire général et le secrétaire à l’organisation, respectivement Bonaventure Kéré et Amadoum Tamboura auraient ouvert des comptes dans les deux banques précitées à son insu au nom du SNTRV-B.

Et au président d’expliquer comment fonctionnait le tandem Kéré/Tamboura : "En rémunération des prestations exécutées, mes deux collègues reçoivent des mains des bénéficiaires desdites prestations des chèques qu’ils déposent dans des comptes qu’ils ont ouverts au nom du syndicat. Ensuite, ils émettent des chèques au nom du syndicat pour opérer des retraits d’argent sur les mêmes comptes pour alimenter le compte personnel de Tamboura."

Qu’est-ce qui a pu favoriser une telle pratique ? Y a -t-il eu abus de confiance ?

Ce qui ne fait l’ombre d’un doute, c’est qu’au sein du SNTRV-B le torchon brûle.


Salogo Salifou, président SNTRV-B

"Lorsque j’ai découvert qu’il y avait des comptes ouverts à mon insu à la BIB et à la BSIC, j’ai tout de suite adressé une lettre à ces banques pour demander des éclaircissements à ce sujet. Au début , elles ne m’ont pas répondu. Un jour, lors d’une réunion au cours de laquelle j’ai présenté mes voeux pour l’année 2006, le secrétaire général m’a dit qu’il est au courant de ma demande de fermeture desdits comptes. Je lui ai même montré les correspondances que j’ai adressées aux banques.

Comme les banques ne réagissaient toujours pas, j’ai donc écrit à Bonaventure Kéré afin qu’il m’explique comment cela est arrivé. Il est resté muet. C’est alors que j’ai décidé de saisir le tribunal de grande instance qui a adressé une requête aux banques. C’est à l’issue de cela que les banques ont dit que les comptes BIB n°011110115101 et BSIC n°020084100019 étaient irrégulièrement et frauduleusement ouverts.

Se voyant menacé de poursuites judiciaires, le SG décide de la tenue d’un congrès le 12 mai dernier à Boromo, ce qui est illégal car en la matière, nos statuts sont assez clairs. Primo, le SG seul ne peut convoquer un congrès, secondo, le mandat du bureau n’était pas arrivé à terme. Même si les deux conditions étaient reunies, il aurait fallu quand même faire un bilan financier de l’exercice écoulé, chose dont le SG n’a jamais voulu entendre parler.

J’ai informé le procureur du Faso, par lettre, des malversations de nos deux anciens collègues. Nous avons également écrit au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, au chef d’état-major de la gendarmerie, à la mairie centrale, à celle de Boromo, à la justice, aux membres du bureau du syndicat et à nos partenaires pour leur signifier que le congrès qu’envisage Kéré est nul et non avenu parce que dénué de tout fondement juridique. La mairie de Boromo s’est opposée à la tenue dudit congrès le 12 mai. Mais le lendemain, le SG exhibe un document l’autorisant à tenir son congrès dans le bureau du syndicat et se fait même menaçant. Comment et où a-t-il pu avoir une telle autorisation ?

Nous avons tenté de ramener au bercail nos frères égarés à travers une médiation mais ils se sont opposés. Kéré et Tamboura ont abusé de ma confiance et j’invite tous ceux qui collaborent avec eux à la vigilance. Il y a plus de 100 millions F CFA représentant le transport des balles de coton, les cotisations des provinces et les financements contre le trafic des enfants que le SG ne peut et ne veut pas justifier."

Par Gontran ZOUNGRANA

Le Pays

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