Une course à rebondissements, la 3e boucle du coton l’aura été. Depuis sa victoire de la première étape (Ziniaré-Manga), le Libyen Ahmed Fathi Atunsi s’était fait propriétaire du maillot blanc Sofitex du leader, le plus convoité. Mais la donne a changé lors de l’avant-dernier relais couru entre Banfora et Bobo. En effet, avant d’aborder la descente sur la capitale de la cité du Paysan noir, le Libyen avait 13 secondes d’avance sur le capitaine des Etalons cyclistes, Saïdou Rouamba, son principal challenger.

A l’arrivée de Banfora, grâce aux bonifications engrangées lors des points chauds et à un léger écart de temps, Rouamba a non seulement comblé son retard, mais devrait être le nouveau leader. Mais les juges, lors des calculs, ne s’en sont pas aperçus. Ils attribuent la tunique blanche à Atunsi. Une fois à Bobo, les calculs se poursuivent et l’on se rend compte que les deux cyclistes sont à égalité parfaite, mais qu’en plus, le maillot revient à Rouamba, car il a plus de victoires d’étape que son concurrent. L’équipe libyenne crie à la magouille malgré les explications des commissaires.

Pour la dernière manche, il fallait que les Burkinabè, 21 dans un peloton de 56 coureurs, protègent leur capitaine. C’est ce qu’Abdoul Wahab a su faire en s’imposant à Banfora et en permettant à Rouamba d’engranger les points de bonification. C’est ainsi qu’on va assister à une course intelligente de part et d’autre, calquée sur des stratégies d’attaque. Le dispositif des nôtres étant bien en place, les Libyens sont neutralisés. Rouamba enlève le 1er point chaud à Pendié Badara sous la supervision de Wahab. Le Libyen Atunsi venait de se faire distancer de 2 secondes. Il ne pourra d’ailleurs plus les récupérer ni aux 2e et 3e étapes, ni à l’arrivée finale. Et la victoire d’étape a échu à Jérémie Ouédraogo, très bon sprinter. Il a parcouru les 124 Km en 3h 04 mn 51s, soit une vitesse de 40,313 Km/h.

Les Libyens sont furieux. Aucun membre de leur délégation ne comprenant français (ils parlent tous l’arabe), difficile de leur arracher des mots. Dans le camp burkinabè, c’est la joie, à commencer par le leader Saïdou Rouamba, qui lie sa victoire à la combativité de toute son équipe. Jérémie, lui, est fier de sa 2e victoire d’étape. Le directeur technique national, Abdoulaye Tao, lui, voit surtout le courage et la stratégie de ses garçons récompensés. Le plus beau pour lui, c’est que le Burkina ait pu battre une équipe qui était au-dessus du lot. Rouamba succède ainsi à Jérémie, et le Burkina continue sa marche sur la boucle du coton.

Vainqueur de l’étape (CNSS) : Jérémie Ouédraogo (BF) Maillot du leader au général (Sofitex) : Saïdou Rouamba (BF) Sprint à l’arrivée (Saphyto) : Saïdou Rouamba (BF) Points chauds (Port de Cotonou) : Wahab Sawadogo (BF) Meilleur jeune (Jumbo) : Eugène Lokossué (CI) Combativité (Celtel) : Ahmed Atunsi (LIB) Meilleur jeune du BF (SN Citec) : Ousmane Compaoré Meilleur équipier (EERI-BF) : Pierre Edet (FRA) Fair-play (G.A.) : Bolodigui Ouattara (CI) Plus longue échappée (Engagements nationaux) : Mahamadi Sawadogo (BF) Plus grande remontée au classement (IP Sys) : Emmanuel Hutin (FRA) Maillot de l’élégance (CIPAM) : Pierrick Ménard (FRA) 1er des Burkinabè (Mercure Silmandé) : Jérémie Ouédraogo

Sur la boucle du coton Kader Traoré

L’Observateur Paalga