Le verdict est peut-être cruel pour certains, mais il faut l’accepter Ainsi va la politique. Des responsables de partis et certains citoyens apprécient les résultats.

Gabriel Millogo, CDP

"C’est une double victoire pour le CDP. Les résultats sont le reflet de ce qu’il y a eu sur le terrain. Du point de vue des moyens, les résultats ont été faussés puisque notre challenger a eu plus de moyens que nous cette fois, il faut l’avouer. Les résultats engrangés par ce parti sont à la hauteur du travail fait. Il y a une part de travail et une part de moyens. Nous aussi, malgré la modicité de nos moyens, avons abattu un travail considérable. D’une façon globale, il faut dire que ce sont 2 formations qui se tiennent.

A l’avenir, il faudra que chacun révise sa stratégie pour asseoir sa suprématie d’une façon ou d’une autre. Pour le moment, la situation est assez calme, même si on sent des frictions probables. D’une part l’électorat est jeune, et d’autre part mature. Les jeunes étant assez fougueux, il faut déjà commencer à les contenir sinon on peut déboucher sur des situations déplorables.

Sur le terrain, on s’est toujours battu loyalement et il n’y a pas eu d’affrontements entre les partis politiques du Mouhoun. Pour le CDP, je réitère que c’est une double victoire en ce sens qu’au Mouhoun l’objectif de certains était d’éliminer notre parti de la scène politique. Non seulement nous n’avons pas été éliminés, 1re victoire, mais aussi nous sommes en tête, 2e victoire. Ce qui est sûr, nous nous organiserons pour ne plus subir un tel affront."

Fatin Tiébo, tête de liste de l’UPS

"Ce ne sont pas les vrais représentants des populations du Mouhoun qui iront à l’Assemblée. Les élections au Burkina sont de type bourgeois. Et ce qui s’est réellement passé sur le terrain est regrettable pour notre démocratie. S’il faut donner 150 000 ou 500 000 F CFA à un village dans le but de se faire élire, je pense que ce n’est pas sérieux ! Ceux qui sont venus battre campagne sont venus déverser de l’argent et insulter les populations, et ce sont les mêmes qui ont été élus.

Dans les 5 ans à venir, la gestion de la province sera complexe, à mon avis. C’est l’avis d’un jeune et ce n’est pas parce que je suis un candidat déçu. J’ai l’avenir devant moi, et nous souhaitons qu’à l’avenir les moyens soient limités sur le terrain pour que le peuple soit réellement représenté."

Souleymane Ouédraogo, secrétaire provincial de l’ADF/RDA

"Nous acceptons le verdict des urnes. J’étais très inquiet avant le scrutin car nous n’avions pas la certitude du bon déroulement de ces élections. Mais Dieu merci, les choses se sont bien déroulées, contrairement à des localités où il y a eu des échauffourées et des cas de fraude. J’apprécie positivement les résultats, qui reflètent la logique. Le CDP et l’UPR méritent bien les deux sièges en jeu. Mon parti n’est certes pas allé de main morte à ces élections, mais nous avons été trahis à la base. Nous acceptons le verdict des urnes et nous allons nous préparer pour les futures échéances."

Philibert Dakuyo, tête de liste du PAREN

"Je suis déçu des élections au Mouhoun. J’apprécie les résultats de la façon dont nous les avons tous vus. Pour nous, ce ne sont pas des résultats qui reflètent la réalité. Dans aucun parti personne n’a été vrai militant. Les uns et les autres ont été des militants juste pour de l’argent, du matériel, et c’est ce qui est vraiment décevant pour nous. Je suis déçu du comportement des électeurs du Mouhoun, qui se laissent avoir avec de l’argent et du matériel."

Pierre Bonzi, tête de liste du MPS/PF

"Chacun a récolté ce qu’il a semé. Nous avons vu 2 partis qui se sont détachés des autres. C’est l’effort de leurs actions sur le terrain. Nous pensions avoir mieux que ce que nous avons récolté, compte tenu de l’effort que nous avons fourni. Je ne suis pas déçu, c’est l’occasion pour nous de réfléchir, de faire le bilan et de voir pourquoi ça n’a pas marché pour nous préparer pour les prochaines élections."

Adama Zerbo, tête de liste du PDS

"Les résultats ne reflètent pas la réalité des choses. On a constaté un choc entre partis puissants. Quoi qu’on dise, le CDP a pris un coup dans le Mouhoun. Les partis d’opposition ont également pris un coup avec l’artillerie lourde déployée par l’UPR. Quand on voit que les résultats ne sont pas favorables aux partis d’opposition, il y a matière à réflexion."

Amadou Zon, 1er suppléant de la liste UPR

"Nous sommes satisfaits des résultats. Nous sommes plus que satisfaits dans la mesure où avant les élections les pronostics allaient dans ce sens. Jeu politique oblige, chacun s’attribuait les 2 sièges en jeu. Mais tout politicien averti savait qu’il serait très difficile pour un seul parti de remporter les 2 sièges au Mouhoun. Pour l’instant, nous sommes satisfaits de ces résultats et profitons de vos colonnes pour dire merci et courage aux populations du Mouhoun."

Yaya Sissoko, Bankuyvillois

"Nous avions des appréhensions, compte tenu des velléités de certaines formations politiques. Fort heureusement, la situation s’est progressivement décantée. Les principales forces en présence se sont démarquées et la raison a fini par l’emporter. Les résultats sont là, certes, mais il faut déplorer le comportement de certains partis. Autrefois, nous assistions à des campagnes où les débats étaient houleux avec des échanges francs. On se disait la vérité, mais ces coups bas, ces injures proférées contre des innocents ne nous ressemblaient pas. En tant que vieux, je souhaite ne plus voir cela."

Lookman Dao, enseignant à la DPEBA

"Comme les 2 principaux partis ont obtenu chacun un siège, on ne peut que les féliciter. Seulement les gens de Dédougou auraient souhaité que les 2 sièges reviennent à l’UPR parce qu’on ne connaît pas la femme de Ouaga (la candidate du CDP, ndlr). En tout cas nous l’appelons "la dame de Ouaga" parce qu’elle n’est pas connue. La preuve, sur le plan communal elle n’a pas été élue ; ce sont plutôt les résultats des autres départements qui lui ont été favorables."

Mme Elisabeth Oepen

"Les élections se sont bien déroulées et tout le monde en est satisfait. Nous souhaitons simplement que les députés sachent défendre nos intérêts à l’Assemblée."

Propos recueillis par Serge COULIBALY

Le Pays