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<I>Droit dans les yeux </I> : La Banque mondiale s’est trompée

Publié le mardi 15 mai 2007 à 07h31min

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"Avec la domination de l’industrialisation dans le débat politique, le développement par l’agriculture n’a souvent même pas été considéré comme une option." Ainsi la Banque mondiale reconnaît une sorte d’aveuglement, de pensée unique qui, délibérément, a mis de côté depuis 25 ans au moins, le développement par l’agriculture.

"Il est frappant de voir que les trois quarts des pauvres des pays en développement sont des ruraux : plus de deux milliards d’individus vivent en dessous du seuil de pauvreté de deux dollars par jour, soit un bon tiers de l’humanité. Bien que l’agriculture ne soit pas le seul instrument capable de les sortir de la pauvreté, c’est une source hautement efficace pour y parvenir."

Les politiques néo-libérales (privatisations, déréglementation, impôts faibles, libéralisation des échanges) n’ont pas fait reculer la pauvreté et n’ont rien préparé pour l’avenir qui s’annonce difficile (changement climatique, crise de l’eau, biotechnologies, biocarburants et aliments pour bétail qui menacent la nourriture pour l’homme...)

Ainsi donc, la Banque mondiale reconnaît de fait que les politiques néo-libérales ont eu un impact très direct et très négatif sur le monde rural dans les pays pauvres ; ces politiques ont balayé les politiques agricoles antérieures sans les remplacer.

Il faut y revenir, reconnaît la Banque Mondiale ; il faut remettre en place des politiques de développement agricole, il faut relancer les aides du secteur public à l’agriculture (qui ont baissé partout ces 25 dernières années). Il faut à nouveau soutenir les agriculteurs, surtout dans les pays les plus pauvres. Il faut que les Etats s’y engagent à nouveau.

La Banque mondiale, dans ce rapport qu’elle rendra public en septembre, encourage désormais les gouvernements des pays pauvres à encadrer et à soutenir leurs paysanneries.

C’est un changement radical.

L’Union européenne, qui prône encore ces vieilles politiques néo-libérales vouées à l’échec, reconnaîtra-t-elle aussi ses erreurs dans les politiques et les accords qu’elle veut imposer aux pays ACP ?

Et notre gouvernement (qui s’est largement désengagé du secteur agricole) soutiendra-t-il enfin ses agriculteurs comme il le doit ?

Père Jacques LACOUR jacqueslacourbf@yahoo.fr

Le Pays

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