Une grande effervescence régnait aux alentours de la salle des banquets de Ouaga 2000 en ce 12 mai 2007. Déjà sur l’Avenue Pascal Zagré, des taxis stationnés avaient sur leurs réverbères des fanions estampillés CDP. Du reste, visiblement ce parti avait sonné le cor pour mobiliser ses troupes, afin de fêter sa suprématie sur les autres partis.

A 16 heures dans ladite salle, où avaient pris place quelques hautes autorités, ainsi que les différents élus et militants de formations politiques, la cérémonie a débuté par le speech du président de la CENI, Moussa Michel Tapsoba. Ce dernier a rappelé d’abord la loi n°014-2001/AN du 3 juillet 2001 portant Code électoral, qui stipule que c’est la CENI qui est habilitée à conduire le processus électoral depuis la révision exceptionnelle des listes jusqu’à la publication des résultats provisoires.

Il a ainsi remercié tous les acteurs de ce processus, et surtout l’Etat pour les ressources allouées à la structure chargée de ce scrutin, lesquelles ressources s’élèvent à 6 835 637 480 FCFA. Moussa Michel Tapsoba s’est réjoui du fait que les protagonistes de ce jeu politique aient entendu son appel préélectoral, invitant chaque formation politique et chaque candidat à cultiver le fair-play et le respect à la différence.

Néanmoins, il a relevé que "la tenue de ce scrutin a montré l’ampleur du déficit qu’il y a au niveau de certains militants des partis politiques et quelquefois même de leurs dirigeants en matière d’éducation civique électorale, et surtout en matière d’éthique et de morale électorales". Et se référant à l’article 13 de la Constitution, il a invité les responsables de partis à profiter de l’interscrutin pour s’atteler à la formation de leurs militants.

Le président de la CENI s’est dit également satisfait de la participation des Burkinabè, qui montre qu’ils ont "pris conscience que chaque bulletin compte". Ainsi, on constate qu’à ces législatives, il y a eu 4 466 354 inscrits, avec 2 520 488 votants (soit 56,43%), 187 260 bulletins nuls, donc 2 333 228 suffrages exprimés, soit 92,57%.

Le patron de la CENI a relevé aussi les quelques innovations introduites à ce scrutin en matière de communication institutionnelle : la CENI a conçu et diffusé à travers les 3 stations de télé et la soixantaine de stations radio, 323 spots télévisuels, 320 spots radiodiffusés en 23 langues, sans oublier le Call center avec le numéro vert accessible à tout moment.

Il a aussi souligné le bon déroulement du scrutin avec l’ouverture à l’heure des 12 605 bureaux de vote. Enfin, en terminant son propos, il a exprimé quelques sollicitations relatives au Code électoral : "après les élections de dimanche dernier, tous les membres de la CENI ont ressenti, aujourd’hui plus qu’hier, l’impérieuse nécessité d’un toilettage en profondeur de la loi régissant les élections au Burkina".

Et pour lui, cette modification, si elle devait avoir lieu, doit concerner la responsabilité de la CENI dans la qualité des prestations de ses collaborateurs, les moyens d’identification de l’électeur...

Puis les différents commissaires de la CENI ont proclamé les résultats provisoires de ce scrutin. Il ne reste plus qu’au Conseil constitutionnel de proclamer les résultats définitifs, avant que les nouveaux élus ne franchissent le seuil de l’Assemblée nationale : ce sera le 6 juin prochain.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga