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Comoé : Le RDB contraint le CDP au partage des sièges

Publié le mardi 8 mai 2007 à 08h44min

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Le verdict des urnes donne un siège à chacun des deux partis les plus en vue dans la Comoé que sont le CDP et le RDB. Ainsi en ont décidé les résultats provisoires de la consultation électorale du 6 mai 2007, qui a connu une participation en dessous de la moyenne. Sur les 131 236 inscrits, environ 64 000 électeurs ont exprimé leur choix. Ce qui donne un taux de participation de l’ordre de 48%.

Après la fermeture des urnes le 6 mai 2007, les différents bureaux de vote se sont attelés au calcul des voix. Il a fallu attendre très tard dans la nuit pour avoir les premiers résultats de la Commission électorale communale indépendante (CECI), puisque c’est vers 3h du matin, au moment où les dernières urnes sont rentrées, que les membres de ce démembrement de la CENI ont commencé le dépouillement des enveloppes qui lui étaient destinées. Ces dépouillements ont positionné le CDP en tête avec 9 801 voix contre 8 858 pour son poursuivant immédiat, le RDB. L’UNIR/MS vient en deuxième position avec 386 voix dans la commune de Banfora.

Ces premiers résultats avaient donné un réel espoir aux militants du CDP. C’est finalement le lendemain 7 mai 2007 que les résultats provisoires ont été disponibles au siège de la CEPI, car certains résultats, comme deux de la commune rurale de Ouo, ne sont parvenus que vers 10 h. Ces résultats ont commencé à désappointer ceux qui avaient déjà affiché un certain optimisme du côté du CDP.

Très vite, le récapitulatif fait par les membres de la CEPI ont donné 391 989 voix au CDP, et 18 795 au parti de Célestin Compaoré. Des chiffres qui ont mis la joie dans le cœur des militants CDP (leur parti ayant plus que doublé son rival en terme de voix obtenus) qui, cependant, ignoraient le mode de calcul. Puis, vint subitement une interrogation au siège du CDP : comment calcule-t-on le nombre de sièges ? De renseignement en renseignement, on découvre que le parti était loin de remporter les deux sièges, malgré sa domination écrasante sur son rival des élections municipales.

Au siège du CDP, tout laisse croire à une défaite, contrairement au RDB où on notait de l’enthousiasme au sein des militants. La division de la poire en deux dans la Comoé ressemble donc à une défaite pour le parti au pouvoir. Ainsi, si ces résultats venaient à être confirmés par la Cour constitutionnelle, les représentants de la Comoé à l’Assemblée nationale pour la prochaine législature seront Benoît Ouattara du CDP et Madame Tou/Héma Makoura du RDB.

Résultats provisoires :

- CDP : 39 198 voix
- RDB : 18 795 voix
- ADF/RDA : 1 046 voix
- UNIR/MS : 922 voix
- UPS : 791 voix
- UDPS : 714 voix
- PDP/PS : 479 voix
- PAI : 475 voix
- PDS : 275 voix
- UNDD : 250 voix
- PAREN : 198 voix
- RDEB : 181 voix
- PARIS : 115 voix
- ADEFA : 107 voix

Des problèmes de carburant dans la Comoé

Il ne se passe pas de consultation électorale dans la Comoé sans que le problème récurrent de carburant ne soit posé. Après les présidents, ce sont les membres de bureaux de vote qui ont longtemps attendu au siège de la CEPI et de la CECI pour comprendre pourquoi ils n’ont pas été dotés en carburant contrairement à leurs collègues d’autres provinces. Pour la présidente de la CEPI à qui nous avons posé la question le jour même du scrutin, il n’y a pas de carburant prévu pour les membres des bureaux de vote puisque les dispositions avaient été prises pour déposer les urnes dans les lieux de vote. En attendant, les agents de bureau de vote veulent comprendre ce qui se passe.

Une joie de courte durée au siège du CDP

Les états-majors du CDP et du RDB, tout comme les lieux de vote, n’ont pas désemplis le dimanche 6 mai 2007. Une situation qui a perduré jusqu’au lundi 7 mai 2007 au siège des deux partis. Ce jour, vers 13h, une annonce faite à la radio disait que les deux sièges de la Comoé avaient été rafflés par le CDP. Les militants de ce parti qui attendaient toujours au siège ont poussé des cris de joie et de victoire pendant au moins 5 bonnes minutes avant d’être rappelés à l’ordre par ceux qui savaient que le mode de calcul en vigueur ne pouvait en aucun cas garantir les deux sièges de la Comoé au parti au pouvoir.

Par Mamoudou Traoré

Le pays

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