"Le vin est tiré, il faut le boire", dit-on. Les électeurs se sont exprimés, les résultats sont là. Au bout du compte, sur les 11 partis politiques en lice pour ces élections législatives dans le Zoundwéogo, le CDP et le RPC arrivent en tête du scrutin et se partagent les deux sièges de député. Sur un total de 71 399 électeurs inscrits sur les listes électorales, il y a eu 47 168 votants, 3 507 bulletins nuls et 43 561 suffrages exprimés. Le CDP arrive en tête avec 19 743 voix, suivi du RPC avec 12 508 voix.

Ce qui donne un siège pour chacun des deux partis. Ces résultats provisoires font du RPC la 2e force politique du Zoundwéogo au détriment de l’ADF-RDA qui arrive en 3e position avec un total de 4 752. Sur les 11 partis, le RDEB occupe le dernier rang avec un total de 94 voix récoltées sur l’ensemble des 7 localités que compte le Zoundwéogo.

Sur l’ensemble des résultats, le CDP arrive en tête dans la plupart des 7 localités, à l’exception de Gon-Boussougou qui est en passe de devenir le bastion du RPC avec le plus gros électorat de la province (14 555 inscrits).

Déception au CDP, inquiétude à l’ADF-RDA

A peine les résultats provisoires du scrutin connus, les commentaires sont allés bon train dans la cité du gombo. Dans le camp CDP, l’on ne cache pas sa déception, voire sa colère face à la réalité. Bon nombre de militants ne comprennent pas ce qui leur arrive alors que le parti était pronostiqué favori.

Ils sont nombreux ceux qui voient d’un mauvais oeil le fait que le CDP, parti au pouvoir, soit obligé de partager les 2 sièges de député avec un parti qui existe il y a seulement 6 mois. "La pilule pouvait passer facilement si c’était l’ADF-RDA qui avait remporté le siège", a déclaré un militant CDP, étouffant de colère. Mais, pour des observateurs de la scène politique, les résultats ne constituent aucunement une surprise dans la mesure où des faits significatifs présageaient ces résultats. Au nombre des faits évoqués, il y a que le CDP, sorti vainqueur de la présidentielle et des municipales, a dormi sur ses lauriers.

Selon eux, le CDP, en s’appuyant sur son passé, a cru gagner à l’avance les deux sièges. Ce qui s’est traduit par une lassitude du parti lors des deux semaines de la campagne. Or, des partis comme le RPC ont mené sur le terrain un véritable travail de fourmi ; ce qui s’est traduit par une adhésion massive des populations à son programme de société. Un autre fait démobilisateur dans le camp du CDP est la polémique autour du chef de Manga qui briguait le poste de député pour la troisième fois.

Une bonne partie de la population avait souhaité en son temps que Sa Majesté laissât le poste au profit de Jean Claude Bouda, actuel maire de Manga. Mais la persistance de Sa Majesté à briguer le poste a fait de nombreux mécontents avec la valse des démissions du parti pour rejoindre le RPC dans la province. Il y a eu des démissions telles que celles du maire CDP de Guiba, du Secrétaire général adjoint provincial, Yerbanga Gabriel, qui ont entraîné avec eux dans le RPC des militants de première ligne.

Mais le fait le plus significatif est l’acharnement du CDP sur le RPC au lendemain de sa création. En effet, une délégation du BPN du CDP, conduite par Roch Marc Christian Kaboré et Salif Diallo, avait fait une descente dans la province afin de "discréditer" le RPC. Cette démarche a produit l’effet contraire auprès des militants qui ont opté en masse pour le RPC par sympathie ou par vocation. Aujourd’hui, avec l’échec de Sa Majesté qui sort affaibli des élections, c’est le candidat en tête de liste provinciale du CDP, Albert Ouédraogo de Nobéré, qui se frotte les mains car il siégera à l’Assemblée nationale auprès de Léonard Massimbo qui conduit la liste du RPC.

Dans le camp ADF-RDA, la déception est encore plus grande et fait de plus en plus place à des interrogations sur l’avenir de l’Eléphant dans la jungle politique du Zoundwéogo. Pourtant le candidat en tête de liste du parti au niveau provincial, Idrissa Ouédraogo, qui briguait les législatives pour la 2e fois, affichait, avant les résultats, son optimisme et pensait remporter au moins un siège. A présent, l’ADF-RDA doit tirer de son échec les leçons qui s’imposent afin de mériter sa place de plus vieux parti dans la province. Pour le moment, aucun parti en lice n’a contesté les résultats provisoires du scrutin.

Répartition des suffrages exprimés

1er : CDP, 19 743 voix, 1 siège
2e : RPC, 12 508 voix, 1 siège
3e : ADF-RDA, 4 752 voix, 0 siège
4e : UPR, 4 077 voix, 0 siège
5e : PDS, 634 voix, 0 siège
6e : UNIR/MS, 486 voix, 0 siège
7e : UNDD, 429 voix, 0 siège
8e : ACP, 293 voix, 0 siège
9e : PARIS, 292 voix, 0 siège
10e : MPS/Parti fédéral, 249 voix, 0 siège
11e : RDEB, 94 voix, 0 siège
Taux de participation : 66,06 %
Taux bulletins nuls : 04,43 %

S. B.

Par Steven BAYALA

Le Pays