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Point de vue : Pour une culture civique du journaliste

Publié le vendredi 30 avril 2004 à 09h57min

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L.A. TIAO,
président du CSI

Cette réflexion intitulée "Point de vue pour une culture civique du journaliste" qui peut paraître un exercice périlleux s’il n’est pas bien appréhendé et compris, est simplement celle d’un professionnel des médias qui, au-delà de ses fonctions de président d’institution, reste et demeure un journaliste.

Notre motivation est d’autant plus grande que nous assistons depuis un certain temps à des réflexions multiples et convergentes sur la problématique de l’exercice de la profession journalistique dans notre pays. La critique lorsqu’elle s’inscrit dans une approche constructive est salutaire. Nul n’étant parfait sur terre, il est tout à fait compréhensible que tout acte posé produit l’effet contraire recherché.

N’est-il pas par conséquent indispensable, sans restreindre la liberté d’expression qui est une réalité chez nous, d’œuvrer à la préserver tout en assumant la responsabilité de son usage par les uns et les autres ?

Comment pouvons-nous ou devons-nous concilier harmonieusement la liberté de presse aux exigences de l’éthique et de la déontologie d’une part, et d’autre part au respect des règles qui fondent l’Etat de droit ?

Les raisons d’une telle réflexion

Deux articles publiés récemment dans la presse internationale ont retenu notre attention sur la problématique de la conciliation de la liberté de la presse et les pratiques du journalisme dans le monde.

Le premier est un dossier réalisé en fin octobre 2003 par le Nouvel Observateur (n° 2034 du 30 octobre) sur "la face cachée du journalisme". Le second est la sélection, par Béchir Ben Yahmed dans le Jeune Afrique l’Intelligent (n°2241-2242), de l’extrait d’une biographie d’un célèbre journaliste américain James B. Reston "Scotty-James B. Reston and the Rise and the Fall of american journalism", écrite par John Stacks, reporter au Times.

"Le cauchemar médiatique" de Daniel Schneidermann et l’ouvrage collectif intitulé "Irak, les médias en guerre" publié sous la direction de Olfa Lamloum dans la collection Actes Sud de l’Institut Panos de Paris, en disent long sur les pratiques du journalisme en ce début du 21e siècle dans les pays développés. Pour ceux qui ont la possibilité ou le temps, je leur conseille l’article intitulé "les médias, les intellectuels et Pierre Bourdieu" dans le monde diplomatique de février 2004.

Toujours considérée à tort ou à raison comme le "quatrième pouvoir", la presse est au cœur d’un questionnement permanent.

Les mutations politiques, sociales et économiques qui se produisent dans le monde influent sur la pratique du journalisme. Dans les pays développés, le phénomène de la mondialisation, exacerbé par la concentration excessive du capital aux mains d’une poignée d’individus ou des groupes, pose le problème de la liberté et de l’indépendance du journaliste. Nombre de spécialistes estiment que le métier a perdu de ce fait sa crédibilité.

Airy Routier, dans le Nouvel Observateur, écrit, à ce propos, que "c’est désormais toute une profession, celle des journalistes, dont les principes, la morale, les pratiques qui sont remis en cours".

Le phénomène de la critique des médias n’est pas récent en soi. Elle est née depuis les années 40 avec la montée en puissance des mass médias dans la sphère politique et culturelle.

Mais, de plus en plus, les regards critiques se focalisent sur les journalistes. C’est un changement important de paramètre, car pendant longtemps nul n’osait ouvertement s’attaquer aux journalistes. Il est vrai que depuis les années 70, le professeur émérite Pierre Bourdieu avait approfondi le champ de la réflexion sur la critique des médias. Aujourd’hui, la critique vient de la profession elle-même. Le Monde diplomatique, cité plus haut s’illustre depuis quelques années par la qualité de ses dossiers et analyses sur la pratique des médias.

Loin de mettre en cause la liberté de la presse, la critique porte sur l’usage que l’on fait de l’information et sur le comportement des journalistes dont nombre se considère au-dessus de la loi. Il est évident que les questions que pose le journalisme d’aujourd’hui varient d’un continent ou d’un pays à l’autre. Mais dans l’un ou l’autre des cas, la question de la déontologie se pose à tous les journalistes.

Dans le Monde diplomatique de septembre 2003, Ignacio Ramonet souligne le fait que dans les pays industrialisés, le journalisme soit l’objet de déformations et de manipulations de toutes sortes. L’information dit-il, "en raison de son explosion, de sa multiplication, de sa surabondance, se trouve littéralement, par toutes sortes de mensonges, polluée par les rumeurs, les déformations et les manipulations". Pour le directeur du Monde Diplomatique, dans le contexte actuel de domination du monde par une poignée d’individus, la liberté de la presse et la liberté d’entreprise servent davantage à défendre les intérêts des pouvoirs au détriment des simples citoyens.

A chacun ses préoccupations et il est donc légitime que l’on s’interroge également sur la qualité du travail rendu par les journalistes dans notre pays. Cette préoccupation nous amène à nous poser un certain nombre de questions.

Les professionnels œuvrent-ils vraiment à l’émergence d’un journalisme de qualité ? Les journalistes sont-ils soucieux du respect des règles élémentaires de leur profession ? Les journalistes ont-ils une claire vision de leur mission dans le pays ? L’assassinat de Norbert ZONGO et le choc psychosocial qui s’en est suivi, n’a-t-il pas créé dans la société une espèce de syndrome de culpabilité qui décourage toute critique à l’encontre de la presse ?

La liberté de la presse est une valeur constitutionnelle sacrée qu’aucun politique de bon sens ne peut remettre en cause. Fragile comme un œuf sous tous les cieux, elle a besoin d’être entourée de soins, en premier lieu, par ceux qui s’en servent. Si le pouvoir politique a l’obligation de garantir la liberté de presse, les journalistes sont tenus de l’exercer conformément à leur propre éthique et déontologie et aussi conformément à la loi.

La responsabilité sociale du journaliste

La déclaration de journalistes européens, appelé déclaration de Munich (1971) dit à ce propos que "la responsabilité des journalistes vis à vis du public prime sur toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics".

Bien sûr, il n’est pas facile de porter une critique sur les journalistes car ils acceptent difficilement la contradiction même de leurs confrères. Boureima Sigué, Directeur de publication du Pays invitait dans ce sens, ses confrères à transcender leurs égoïsmes : "par notre comportement social et professionnel, essayons chaque jour de faire mentir l’adage désormais bien connu et selon lequel au Burkina, l’ennemi n°1 du journaliste, c’est le journaliste".

Avoir le courage de situer les faiblesses de ce noble métier, c’est l’aider à mieux jouer son rôle dans la société.

Les lois, les systèmes de régulation et d’autorégulation des médias sont partout insuffisants pour imposer le respect des principes d’éthique et de déontologie.

Les instances de régulation, même quand elles détiennent le pouvoir de sanction, hésitent souvent à en user, de peur de s’ériger en des structures de censure.

Quant aux instances d’autorégulation des journalistes, souvent prisonnières de leurs réflexes corporatistes, ou minées par des querelles de leadership, elles se révèlent inaptes à sanctionner et à corriger les dérives, même les plus criardes.

Ici, ce n’est pas tant la liberté de l’information qui est mise en cause mais la qualité de l’information servie aux lecteurs, aux auditeurs ou aux téléspectateurs. D’où la nécessité de porter une attention particulière à ce que nos journaux, nos chaînes de radios ou de télévisions nous servent tous les jours.

Pour Ignacio Ramonet, "nul ne doit restreindre arbitrairement la liberté de parole ou de presse. Mais celle-ci ne peut être exercée par des entreprises médiatiques qu’à condition de ne pas enfreindre d’autres droits aussi importants comme celui, pour chaque citoyen de pouvoir accéder à une information non contaminée.

A l’abri de la liberté d’expression, les entreprises médiatiques ne doivent pas pouvoir diffuser des informations fausses, ni conduire des campagnes de propagande idéologique ou d’autres manipulations".

Michel OUEDRAOGO dans son éditorial du 29 décembre 2003 n’avait pas tort non plus de dire dans Sidwaya que "le pouvoir des médias est déjà magique. Si les uns et les autres en rajoutent, cela devient un poison".

Ceci nous amène à poser la problématique de la responsabilité des journalistes dans le traitement de l’information au Burkina Faso.

C’est connu, les opinions, les goûts, les ambitions, les comportements de chaque citoyen sont légitimes, couverts et protégés par une liberté correspondante. Dans des démocraties en construction comme la nôtre, l’expression des opinions plurielles est une manifestation concrète de la liberté de presse qui est sans conteste un baromètre de la démocratie.

Mais comment, dans notre soif de dire, placer l’intérêt commun en tête de l’intérêt particulier ?

Comment débattre d’une manière policée en privilégiant la tolérance qui implique la confrontation saine des opinions, leur reconnaissance mutuelle et une exploration commune de leur justesse sans jamais recourir à des joutes oratoires partisanes et à la violence verbale écrite ou au mépris affiché de ceux que l’on critique ? Comment faire pour que la recherche de la vérité ne conduise pas au règlement de comptes et à la haine ?

Les journalistes sont censés être des professionnels susceptibles de déchiffrer correctement les événements. Quelle que soit leur ligne éditoriale, les journalistes ont le devoir d’éclairer le citoyen et de le situer par rapport aux évènements qui défilent dans son environnement immédiat et du monde. Même s’il arrive de mettre en cause leur crédibilité, dans tous les pays, les journalistes jouissent de la confiance de la majorité de leurs publics. C’est pour cela qu’ils ont le devoir de vérité vis-à-vis de la société. Mais cette noble mission est-elle neutre, honnête et impartiale du moins dans son application quotidienne ?

La presse burkinabè essaie, autant que possible, de prouver sa maturité et c’est tout à son honneur de figurer en bonne place parmi la multitude de titres dans la sous-région. Nombreux sont les journalistes qui, dans la discrétion, s’évertuent à travailler avec honnêteté. Mais il en existe aussi qui foulent chaque jour aux pieds les principes qui doivent guider leur travail.

La vérification des sources

Il faut donc s’inquiéter et s’interroger sur un certain nombre de pratiques de la presse burkinabè. La première est le manque de précaution dans l’exploitation des sources d’information.

L’exemple illustratif est la publication par de nombreux journaux de la déposition de Naon Babou, reproduite par Reporters sans frontières. Pratiquement tous les journaux ont publié in extenso ce document dont la provenance et la nature requerraient la retenue. Ceux qui l’ont fait, ne se sont pas entourés de précautions suffisantes sur la légalité de la publication d’un document relevant du secret de l’instruction. Le respect de la réglementation n’est pas un signe de faiblesse. On n’affirme pas non plus son indépendance ou sa liberté, en foulant aux pieds les lois et les textes qui régissent la République.

La diffusion du document fourni par RSF pose également la récurrente question de la relation entre le journaliste et ses sources d’information.

Comment expliquer cette tendance à publier des documents ou à rapporter des faits douteux sans en analyser tous les contours. Est-ce par la facilité, ou la recherche du sensationnel ? Est-ce dû à une confiance excessive aux sources qui nous paraissent infaillibles ?

John Stacks nous rappelle que "le journaliste peut croire en la source, mais il doit être conscient des limites des informations que détient la source…". Le Nouvel Observateur ci-dessus cité renchérit "le journaliste est un tuyau, il n’est rien sans ses sources. Et celles-ci sont rarement neutres. Il s’agit toujours pour lui de faire valoir son point de vue, de nuire à un concurrent, de paralyser un ennemi, de contrer une attaque, d’assurer sa promotion, d’opérer une vengeance… ". En n’entourant pas de précautions ou à défaut en ne vérifiant pas ses sources, le journaliste, sans le savoir, peut se faire le complice de gens de mauvaise foi ou tout simplement objet de manipulation.

Il est donc capital que le journaliste soit vigilant sur la vérification des sources et s’impose comme démarche intellectuelle le doute méthodique. Stacks poursuit "le grand journaliste doit dominer son sujet, être assez indépendant pour juger de la vérité des informations, de la sagesse des intéressés et des conséquences probables des évènements…".

Dans certaines affaires, l’émotion et la passion semblent l’emporter sur la raison. Le journaliste doit savoir et pouvoir prendre de la hauteur. La liberté d’expression vaut pour les informations ou idées accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent. Et cela, qu’elles soient dirigées contre l’Etat ou une fraction quelconque de la population.

La rumeur et l’objectivité

La question de la vérification des sources se trouve également posée lorsque les médias amplifient les rumeurs. Même l’emploi du conditionnel ne saurait dédouaner le journaliste qui peut tomber facilement sous le coup de la diffamation. Il est important d’avoir constamment à l’esprit que la presse ne peut se faire l’écho de n’importe quelle rumeur répandue par n’importe qui, sans procéder au préalable à une vérification et à un contrôle de sa portée et de sa véracité.

La rumeur a toujours existé et a précédé même les mass média. Reprise mécaniquement, elle peut salir une réputation, briser une vie ou porter de graves troubles à l’ordre social. Nos sociologues ou spécialistes de l’information pourront un jour nous éclairer sur la rumeur tant véhiculée dans les médias selon laquelle la commune de Ouagadougou a vendu le marché central Rood Wooko aux Libanais. Alors que la rumeur s’amplifiant, aucun travail d’investigation sérieux n’a été engagé par aucun organe de presse. Comme le sujet en valait la chandelle, conséquence cette rumeur a fini par être le fondement des violentes manifestations de certains commerçants soutenus par une frange désœuvrée de la jeunesse à la mi-février.

Dans l’intérêt de la crédibilité de leurs organes, les directeurs de publications devraient être beaucoup plus regardants sur le contenu de leurs rubriques "confidentielles". Les fréquents démentis de personnes ou de structures mises en cause décrédibilisent leur organe de presse.

Enfin, une autre caractéristique du journalisme burkinabè est la prédominance de la subjectivité, c’est-à-dire du parti pris dans les écrits. C’est vrai, aujourd’hui on préfère le concept d’honnêteté à celui d’objectivité. Même dans un écrit d’opinion, on peut et on doit être honnête, parce qu’il s’agit de respecter son public.

La prédominance des analyses subjectives tient à un manque d’indépendance d’esprit et à la pratique d’un journalisme idéologique. Si des journaux ont le mérite de fournir l’effort de rester à équidistance du Pouvoir, de l’Opposition et de la Société civile, force est de constater le développement d’un journalisme sectaire. Cette tendance s’illustre par le "noircissement" systématique par les journalistes, en fonction de leurs préférences des acteurs politiques et de leurs initiatives, que ceux-ci, soient au pouvoir, à l’opposition ou dans la société civile. Cette attitude conduit nécessairement à une espèce d’omerta ou à l’emballement sur des faits selon qu’il faut taire la vérité ou enfoncer davantage sa cible.

N’est pas journaliste qui veut. L’exercice de ce métier se conjugue avec la compétence et la soif permanente d’apprendre. La quête de l’excellence ne peut en effet se conjuguer avec la médiocrité et la paresse intellectuelle. Pour ce faire, le journaliste a besoin d’apprendre en permanence et d’aiguiser sa curiosité. C’est du reste, ce que soutenait James Reston : "On dit couramment dans la profession que faire du journalisme, c’est comme être payé pour être étudiant toute sa vie. C’est vrai".

Si l’on croit à la formation comme l’exigence de toute une vie, il y a peu de chance de sombrer dans la routine, ennemie principale de tout journaliste.

La consolidation d’une société de tolérance

Loin de nous l’idée de jeter l’anathème sur un corps social respectable auquel nous appartenons. Au-delà de toutes ces critiques, force est de reconnaître que le journalisme a évolué positivement depuis plus d’une décennie dans notre pays.

La liberté de la presse est une réalité au Burkina. Les débats sont libres dans les médias et plus particulièrement dans la presse privée.

La presse d’Etat connaît des mutations qualitatives dans son contenu . Lorsqu’un quotidien comme Sidwaya publie des communiqués d’un parti de l’opposition ou de syndicats à l’encontre du pouvoir, lorsqu’il peut se permettre de consacrer la moitié des pages d’une de ses éditions à l’interview de Monsieur Halidou Ouédraogo, président du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) connu pour sa fronde à l’encontre du pouvoir, c’est une révolution qu’il faut saluer.

Lorsque la télévision peut diffuser dans toutes ses éditions de la journée des extraits de la conférence de presse d’un député de l’opposition comme Laurent Bado réputé pour son franc parler, c’est aussi une avancée. Lorsque la radiodiffusion nationale peut couvrir largement une manifestation de l’UNIR/MS du député Sankara Bénéwendé, c’est encourageant. Les hésitations constatées encore dans la couverture des activités des partis politiques dans l’audiovisuel public vont nécessairement s’estomper. Il faut se réjouir déjà que la notion de service public de ces médias commence à connaître un début d’application.

Bref, nous devons reconnaître les avancées de la démocratie et de la liberté de la presse dans notre pays. Les journalistes critiquent à leur guise les puissants de ce pays, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition. Malgré des dérives constatées ça et là dans la presse, aucun journaliste n’a été poursuivi ni jeté en prison sur plainte du gouvernement.

Si l’assassinat de Norbert Zongo demeure encore un crime non élucidé et pèse sur les épaules de la justice et des tenants du pouvoir, la mort du journaliste aura incontestablement servi à bâtir le socle de la liberté de la presse dans notre pays.

C’est pour prévenir de telles drames, souvent dûs au désarroi dans une sphère ou l’autre de la société qui ne sait pas comment se défendre face à la critique journalistique, qu’il faut privilégier l’information impartiale et de qualité, parallèlement au renforcement des textes et des mécanismes qui doivent garantir l’exercice de la liberté de la presse, la protection des journalistes, fortement exposés à la vindicte populaire. Il faut développer chez les professionnels une conscience élevée de leur responsabilité dans la société. Cette responsabilité sera de plus en plus relevée car le constat fait de l’ancrage de la culture démocratique et la vulgarisation du droit dans notre pays montrent progressivement que le public loin d’être passif devient exigeant. Le Président du Faso n’avait pas tort de reconnaître lors de la Journée Nationale du Paysan, que la culture démocratique est devenue une réalité dans le pays.

Au côté du développement de la culture citoyenne tant promue par les partis politiques et les organisations de la société civile, doit s’instaurer ce que l’on pourrait qualifier de "culture civique journalistique". C’est-à-dire la capacité pour tout journaliste burkinabè d’inscrire son action dans les exigences de la culture républicaine et de l’obligation de se conformer aux règles déontologiques.

Conclusion

J’ose donc espérer que mon appel pour l’instauration d’une culture civique journalistique soit entendu par tous les confrères. Quelles que soient les lignes éditoriales des uns et des autres, les journalistes partagent les mêmes valeurs. Dans un écrit que j’ai publié en 1991 dans les colonnes de Sidwaya au moment de la transition démocratique, je disais qu’il y a une place dans la société aussi bien pour les pourfendeurs que pour les griots. La démocratie est ainsi faite que chacun est libre de ses choix. Il en assume simplement la responsabilité devant la nation.

Nous sommes convaincus qu’un journalisme professionnel a de beaux jours devant lui au Faso. Faisons donc en sorte qu’il devienne chaque jour une réalité dans nos salles de rédaction, grâce à cette culture civique à laquelle nous attachons tant de prix.

Luc Adolphe TIAO,
Officier de l’Ordre National,
Président du Conseil Supérieur de l’Information

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