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FIDH : La nique faite à Ben Ali

Publié le lundi 30 avril 2007 à 07h40min

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Difficile de passer sous silence cet événement : la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, la célèbre FIDH, est présidée par une femme ; une grande première depuis la mise en place, en 1922, de cette structure qui compte 141 organisations affiliées à travers le monde.

Et la chose prend une autre envergure quand on sait qu’à Lisbonne, le 24 avril 2007, les participants au 36e congrès ont massivement porté leurs voix sur Souhair Belhassen, cette Tunisienne de 63 ans, de longue date, activiste des droits humains.

La Tunisie, c’est un truisme, n’est pas du tout un exemple de vertu en matière de respect des droits de l’homme ; loin s’en faut. En la matière, les frasques du président Ben Ali sont légion, lui qui a toujours mené la vie dure aux journalistes, opposants politiques, leaders de la société civile, et aux islamistes, embastillés au mépris complet des droits élémentaires de l’homme : le cas Ben Brick est encore frais dans nos mémoires tout comme les flagrantes violations de la liberté d’expression, ironie du sort, lors de la tenue de la Société mondiale de l’information (SMI) sur la gouvernance d’internet en novembre 2005.

C’est pour cela que d’aucun se demandent pourquoi avoir confié à un pays réputé dictatorial la présidence d’une organisation comme la FIDH. On se rappelle que l’élection de la Libye au sein du conseil onusien des droits de l’homme avait suscité de fortes critiques de la part des Occidentaux, notamment des Yankees et des sujets de Sa Majesté.

Mais qui sait, si ça se trouve, en élisant Souhaur Belhassen, les congressistes ont voulu donner un signal fort à la Tunisie afin qu’elle change dans le bon sens. Et à première vue, on peut parier que le dictateur Ben Ali va changer, car, comme le dit bien cet adage populaire, “si tu a peur de te faire voler, confie la garde de tes biens au voleur”. Ainsi, tu lui fauches complètement l’herbe sous les pieds. Donc, quoiqu’on dise, l’élection de Souhaur Belhassen à la présidence de la FIDH réduit considérablement la marge de manœuvre de Ben Ali dans la violation des droits humains.

L’homme fort de Tunis devra forcément tenir compte de cette donne et, par conséquent, s’assagir. Mais si avec ça il reste le même, on se demande bien ce qu’il faudrait faire pour qu’il change...

Rabi Mitibkèta

L’Observateur Paalga

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